Je répétai fouvent cette expérience , & je remarquai
toujours que mon fil mefuré dans différens jours, au même
degré du thermomètre, paroiffoit conftamment de la même
longueur ; & que la différence, fi j’en trouvois , étoit toujours
relative au degré de variation dans le thermomètre,
J’avois fait faire ( Voyez l’article des Obfervations agronomiques
) , une verge de bois de Tindalo, que j’appliquai à
celle de mes Pendules que je deftinois aux expériences-,;
parce que les grandes chaleurs arrivent en Mai & Juin, &
que je prévoyois que je lie pourrois pas avoir terminé nies
expériences avant ia fin d’Avrif,
Dès le 7 , tout étoit difpofé pour les expériences : j’avais
fait placer contre le pilier où étoit ma Pendule à fécondés
une forte planche de i o pouces de largeiiF, que je fis foii-
dement attacher contre ce pilier, parce qu’ii n’avoit pas
affez de largeur pour contenir la Pendule & le Pendule
fimpie à côté l ’un de l’autre- Je ftilpendis mon petit poids
de cuivre à un fii fart avec i’écorce de balifier, elpèce de
bananier fauvage ; ce fil dont les Naturels , je le répète ,
font de très - belle toile, eft beaucoup plus égal que le fil
de pite. (Voyez Tome 1, p, o ) .
Je vérifiai fouvent la longueur de mon fil, jufqu’au i i
'Avril que je commençai mes expériences. J’avois placé à
côté de ma Pendule un thermomètre, qui m’a depuis fèrvi
à Pondichéry au même ufàge.
Je répétai mes expériences huit jours de fuite, c’eft-à-dire,
jufquau 20 , fans être fatisfait de mon travail: au contraire
a ' - - ' . g f
je trouvois des différences quelquefois fi fenfibles dans les
intervalles des concours du Pendule fimpie & de la Pendule
à fécondes ; que je ne fitYois à quoj attribuer ces différences.
i Enfin je m’aperçus le 2 0 , qu’elles pôiiVoient venir d’un
défaut dans la méthode de mefurer la longueur du fil
d’expérience.
Je ne peux diffumiler ic i , que je fuivis la méthode dont
s’étoit fervi M. l’abbé de la Caille au cap de Bonne-elpérance;
c’eft-à-dire, que comme cet Académicien, j’avois attaché
vers le milieu de ia règle de fer qui me fervoit à mefurer
la longueur de mon f il, une ficelle très-mince , pour fou-
tenir ia verge & pouvoir mefurer tout fèui ; mais je m’aperçus
enfin que cette ficelle, toute mince qu’elle pouvoit être,
touchoit néceffairement le fil lorfqu’on le mefuroit, &
tendoit à lui faire perdre fa droiture ; en forte qu’il étoit
poffible qu’on obtînt par ce moyen un fil réellement trop
long : à la place de ce procédé , je me fèrvis de -jnon
domeftique, que je n’eus pas de peine à ftiler à tenir avecr
deux doigts feulement la verge par une de fes extrémités,
& de i’appliquer contre la pincette qui foutenoit le fit,
pendant que j’appliquois ¡’extrémité oppofée, que je tenois
également avec deux doigts, contre la tête du double cône
qui fervoit de poids. Ce moyen me réuffit parfaitement, &
mes expériences eurent depuis un heureux fuccès. ( Voyez
Tome /, p. q j 1 ) .
Au refte, fi l'exactitude dans ma narration me permet
Cet aveu fincère, je dirai en même temps que je ne prétends
pas infirmer ici ia méthode de M.. i’abbé de la Cailie, ni
chercher à jeter des foupçons fur 1’exactitude des obfervations
dont nous iui fommes redevables. Ce célèbre Aftronome
nous a Jaiflé des réfultats qui s’accordent fi bien entr’eux,
qu’on ne peut douter qu’ils ne foient eux-mêmes le réfuhat
de la fagacité Si. de la dextérité qu’on lui a généralement