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la pointe, de plus de onze cents to ife s, ce qui le met à prés d’un«
demi-lieue de la pointe. L e quatrième eft beaucoup plus éloigné
e n c o r e , puifqu’il eft plus au Nord que la roche de deux mille trois
Cents quarante - cinq toifes ; ainfi il feroit à deux mille trois à quatre
cents toifes de la pointe.
' A r t i c l e n e u v i è m e .
Sur la déclinaifon i r l ’inclinaifon de / A ig u ille aimantée.
IL eft d’autant plus important de parler ici de ia variation
de ia Boufldie à Madagafcar, que l’on fait par expérience
qu’elle a confidérablement varié au cap de Bonne-efpérance
depuis quatre-vingts ans. En 170 0 , on i’obfervoit en effet
au Cap, de I i d à l’Oueft, pendant qu’elle eft aujourd’hui
2 2 degrés.
Le 7 Novembre l y é i , nous obfervames au Fort-dauphin
la variation , M. Deiblottieres & moi, par ia méthode des
azimuths : pendant que je prenois la hauteur du Soleil avec
mon quartier à réflexion, M. Deiblottieres obfervoit avec
fon compas de variation, en cette forte :
JJauteurs du bord Jitpérieur du Soleil Angles dé P Aiguille âintantée avec h
du côté dti Levant. ligne du Nord, du Sud h l*Eft.
38* 40' ..................... 65d 00'
40. 51 ...« «............... ,66. 30.
44. 14. ... I H i ¿’. ' . x i ,..:.. i . . - 6 j f 00.
D ’après ces obfervations & les réduirions néceiTâirdsV j’ai
trouvé ia variation au Fort-dauphin, de 2 2 degrés,
M. de là Fontaine, qui eft ailé fouvent au Fort-dauphin, y i
toujours trouvé la variation de 2 2cI 3 o'. Nous i’obfervames
avec beaucoup.de foin, à.bord de,notre.Vaiffèau, de zaA 1 y’.
M. de Flacourt nous a conlèrvé une obfervation de la variation
dans l’Anfe-dauphine, faite de fbn temps. Cette obfervatioa
Da n s l e s M e r s d e l' I n d e . 6 2 7
eft précieulè, en ce que cet Hiftorien eft le feul, que je fâche,
qui parie des variations obièrvées à Madagafcar, il y a plus d’un
lîècle; fclon lui, l’aiguille varie au Fort-dauphin, de ip degrés
du Nord vers i’Oueft, la déclinaifon de l’aimant n’aureit donc
variéquede3 degrés au plus en cent ans environ, pendant qu’au
capdeBonne-elpérance, eliea variéde 1 en quatre-vingts ans.
En 1762 & 1763 , j’obfcrvaila variation à Fouipointe, &
je la trouvai de 16d 4.m Nord-oueft.
A ia baie d’Antongil, je l’oblèrvai avec plus de foin qu’à
Fouipointe ; je dirigeai plufieurs compas fur la pointe de I’Oueft
de la grande anfe de l’île Marotte; je trouvai par un milieu quer
cette pointe me reftoit au Sud-fud-oueft 4/1 j fud; Scff’oppole,
au Nord-nord-eft 482. Nord; ce qui donne l’angle de cette
pointe à la méridienne magnétique de 18 degrés juftes ; mais
j’ai obfervé l’angle que ce Cap, vu du même endroit, fait avec
le Nord du monde, de o<^d 3 ' à J’Oueft, ce qui donne ia variation
de 18 degrés, car je peux bien négliger ici ces trois minutes.
M. de Flacourt dit ( pages 2 7 & 2 8 ) que l’aiguilie varioit
de ion temps,, de 2 2d 3 o ' à l’île Marotte, & de 2 2 degrés à l’île
de Sainte-Marie. Il fuit de-là que depuis Flacourt juiqu’à nos
jours, c’eft-à-dire, depuis cent ans environ, i’aiguille aimantée
lia pas éprouvé de grands changemens à Madagafcar; mais
qu ils ont été à la baie d’Antongil en fens contraire de ce qu’ils
ont paru au Fort-dauphin : quant à l’inciinaifon de l’aimant au
Fort-dauphin, nous traçâmes lamcridienne magnétique fur une-
table folide & éloignée de toute communication avec ie fer,
elevee de trois pieds & demi au-deflùs du loi qui n’a aucunes
parties femigineufes, qui 11’eft au contraire qu’un morne de fable
durci, fous la forme de groiîes pierres pour ia plus grande partie:
je plaçai ma boqffoie fur cette méridienne, en obfervant de
K k k k ij