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c ’eft qu’en examinant attentivement les obfervations & les
jours dans lefquels les marées ont paru avoir une eipèce de
marche uniforme , ia mer n’auroit monté qu’une fois en
vingt-quatre heures.
A r t i c l e n e u v i è m e .
Jdefcription de Foidpointe & de la cote jufqu’à Tamatave,
des vents qui y régnent, de la manoeuvre qu’il faut
faire pour gagner le mouillage, frc ,
T a m a t a v e eft au Sud de Foulpointe, à environ douze
lieues ; il y a un port pour de petits Vaifleaux. Je donne
ici un pian fort exact de ce port & de la côte juiqu à
Foulpointe, gravé d’après les deflins très-détaiilés de M.rs de
la Haye du Poncel & de la Cour; le premier, Capitaine de
iVailîèau de côte, le fécond, Lieutenant à bord du Vaiffeau
de M. de Lavai : ces deux Officiers, tous les deux fort
inteiligens, ont relevé féparément Tamatave, indiqué les
fondes, n’ont rien omis de ce qui pouvoit contribuer à
rendre leur ouvrage le plus parfait qu’il fût poffible.
Foulpointe (longue pointe félon Flacourt, & pointe de
Vouiouilou félon les Naturels ) eft en effet une groflè pointe
qui part de la côte à 18 degrés de latitude, & s’avance, peu
en mer; de cette pointe, part un reffif qui fe prolonge dans
l’Eft-nord-eft l'eipace d’un bon quart de lieue & plus : au
Nord de ce reffif, on trouve une grande anfe, à laquelle le
reffif fert d’abri contre ia mer lorlque les vents IbufBenÇ
avec force du Sud-eft au Sud-oueft, les lames ayant épuifé
une grande partie de leur force for ce reffif avant que d’être
parvenues aux Vaiffeaux dé la rade ; mais l i houle y eft
confidérable.
confidérable. Cette rade eft tout-à-fait à découvert du ,côté
du Nord & du Nord-eft; elle n’eft bonne par conlequent
que dans la belle faifon; mais on y feroit en rifque, même
dans un médiocre coup de vent.
Les vaiffeaux le Fuivy & le Jupiter, l’un en Décembre
174 2 , l ’autre en Avril '7 * '? ' manquèrent d'y périr, après y
avoir laiffé leurs antres & leurs bateaux.
Pour être dans le bon mouillage , il faut avoir la pointe
du reffif ia plus en-dehors à l’Eft-quart-nord-eft, l’ancre de
l’Eft par fix braffes & demie-& celle de i’Oueft par cinq
braffes; affourcher Eft-nord-eft & Oueft-fod-oueft : iorf-
qü’on a deffein d’y relier quelque temps, il faut trois ancres,
en portant la troifième dans le Nord-oueft ou Nord-nord-
oueft.
Entre la pointe , & où commence le reffif, on trouve
l’entrée d’une eipèce de port, de bras de mer ou de manche,
que la Nature a formé : ce canal n’a pas plus de quatre-
vingts braffes dans fa plus grande iargeur , & du côté de
Foulpointe, où il.eft fermé. De petits Vaiffeaux peuvent
aller jufque dans le fond; au relie, les gros Vaiffeaux
peuvent mouiller dans tout le canal, puifqu’il y a par-tout
fix à fept braffes d’eau. On y pourroit mettre neuf gros
Vaiffeaux & deux à trois Frégates , & il refteroit encore
allez dé place à ces Vaifleaux pour éviter ; il eft vrai que
ceux du fond qui voudroîent fortir, feroient obligés, pour
plus grande fureté, de le touer, dans la crainte d aborder
les autres.
La tenue eft très-bonne dans ce Barachoua, & les Vaifleaux
y font auffi tranquilles qu’ils le feroient dans un étang ; mais
il eft néceflaire d’avoir une partie de fes ancres for les reffifs,
Tome II. H h h