à ce qu’il me parut, le cri de nos moineaux, & fur-tout
le bec & les pattes : ils étoient de la même groffeur que
nos moineaux ; la couleur des plumes eft feulement un peu
différente; elle droit fur le vert.
Dans un autre de ces nids , je trouvai trois oeufs prêts à
éclore ; ia mère étoit dans ie n id , mais elle s’échappa
comme je coupois la branche où il étoit attaché : je fus fâché
d’avoir manqué l’occafion de mieux examiner & reconnoître
i’efpèce de cet oifeau. Ne fait-il que trois petits à ia fois?
e’eft ce que je n’ai pu vérifier.
J’ai vu dans Se'ba le nid de cet oifeau, parfaitement bien
gravé & parfaitement lèmbiable à mon deffin, mais Se'ba
a été trompé fur la qualité ou i’elpèce d’oifeau qu’il dit être
l ’architeéle de ce nid; car, félon lui, c’eft une efpècede
perroquet varié de différentes couleurs, & il donne une défi
cription magnifique de ce perroquet qui habite le Mexique.
(Tome I , page y p , n." 2 , oifeau de cocho, eipèce de perroquet
orné de diverfes couleurs; le nid eft planche l x v i i i ,
figure 2 , dont la defeription eft à la page / 04 & fiuivantes ) .
M . Brififon, de ïAcadémie Royale des Sciences, a donné,
dans fen Ornithologie, un deffin de i’oifeau qui bâtit ce
nid, parfaitement femblable à celui que j’ai trouvé dans ces
nids à la baie d’Antongii. M. Brifton l’appelle Gros bec des
Philippines ( Tome I I I , genre j p , efipèce 6 , page 2 3 2 :
le mâle eft repréfenté planche X I I , figure / ; le n id , dans
fon état naturel, planche x v u i , figure 1 ) .
Cet oifeau, félon une lettre que M. Brilfon m’a- écrite
le 28 Mars 1 7 8 0 , a beaucoup d'air d ’un moineau, f i ce
n’eft qu’il a le bec plus gros, & dans la forme de celui de
notre Gros-bec de France, mais m peuplus fifangé.
Quant au nid, j’y trouve un peu de différence; car celui
que l’on voit dans l’Ornithologie, ne me paroît point avoir
de coude ; du refte, il eft attaché de même à des brins
d’herbes, qui le tiennent fulpendu à des branches d’arbres
ou à des rofeaux.
Je remarque comme une chofe tout-à-fait fingulière, que
je n’aie point eu connoiiîànce de ce nid aux Philippines :
je ne nie pas qu’il ne s’y trouve; puiiqu’il eft au Mexique
& à la baie d’Antongil, il peut bien fe trouver aux Philippines;
mais il faut qu’il foit fort rare, du moins aux environs
de Manille & dans les provinces de Luçon les plus voifines
de cette ville , car le chanoine Mélo ne m’en a jamais
parlé.
M. de Laval avoit établi fa paliflàde préciièment à ¡’embouchure
de la grande rivière, à la pointe de la rive gauche,
à l’extrémité d’un village affez confidérable, qui s’étend ie
long du même bord de la rivière, fur une digue de labié
qui fépare cette rivière de la mer affez parallèlement pendant
près d’un quart de lieue, & qui a plus de cent cinquante
toifes de largeur ; la rivière prend enfuite du Nord & la
côte prend de l’Eft. C e village fe nomme Anfirac ( pointe ).
La baie d’Antongii eft fituée dans la lifière des vents
généraux & alifës, qui foufflent ordinairement de la partie
de.l’Eft, comme tout ie monde le lait; mais dans le fond
de ia Baie on ne fent point ces vents, étant retenus par les
montagnes de la partie de l’E f t , qui ne m’ont pas parii
avoir moins de cinq à fix cents toifes au-deffus du niveau
de la mer.
Dans ie fond de la Baie, à l’île Marotte & à la grande
terre, on reffent deux fortes de vents; le jour foufflent des
M m m ij