cent cinquante ou cent quatre-vingts ans, ou fi ces bâtimens
auraient été faits dans la croyance & l’idée qu’il# pourraient
un jour le peupler & fe remplir ; c’eft ce que je n’ai pu
vérifier.
Il y avoit à Zébu un quartier comme à Manille pour les
Chinois.
L ’Évêque de Zébu a quatre mille piaftres d’appointemens
(21000 liv.) le Curé cent quatre-vingts piaftres (p é o liv.),
le Sacriftain quatre-vingt-onze ( 472 livres).
L ’Evêché de Camarines eft du même temps que celui de
Zébu, & il fut fondé dans la même forme; cette ville n’eft
pas plus belle que celle de Zébu : il y a à Camarines
des Auguftins chauffés, des Récolets & des Francifcains
dcchauftés. -
L ’évêché de la nouvelle Ségovie fut fondé dans le même
temps & dans la même forme que lè précédent. La ville;
fi ç’en eft une, a un couvent d’Auguftins chauffés, de Francifcains
déchauflés & un de Dominicains.
Les Prêtres féculiers, félon une lifte que j’ai vu e , gouvernent
cent quarante-deux Cures , qui renferment 13 1 mille
.279 perfonnes. Les autres Cures, au nombre de plus de
cinq cents cinquante, font réparties entre les- Auguftins, les
Pères de la Compagnie , les Dominicains, les Récolets 4
§£ les Francifcains déchauiïes.
Les Auguftins ont îà charge de. . . . . 241,806 \
Les Pères de la Compagnie avoient.. 170,000 /
Les Dominicains ont....................... 89,7 52 \perfonn«,
Lés Récolets ont. ¿3,149 1
Les francifcains déchauftes................ 141,196 )
SoM.ME totale.... 703,903perfonnes«
Cette fomme eft pour 173 5, &, très-exaéle, étant tirée
des Communautés & de l’État des Officiers royaux ; il peut
cependant y avoir quelqu’erreur, provenant de ce que les
Indiens changent de demeure de temps en temps , ou
s’abièntent pour ; quelque temps ; la mortalité doit auffi y
influer pour quelque choie; il en réfiiite toujours, que les
Naturels des Philippines, fujets du roi d’Flpagne, forment
une Colonie prefque auffi nombreufe que la ville de Paris ;
& que cette Colonie, fi elle étoit bien gouvernée & bien
dirigée, pourrait devenir très-floriffante.
A r t i c l e t r e i z i è m e .
Du pouvoir & de l ’autorité dont les Religieux jouijfeni
aux Philippines.
S i le Gouverneur eft abfolu aux Philippines, les Ordres
religieux y forment un corps qui n’eft pas moins puiflànt;
maîtres des provinces, ils y gouvernent pour ainfi dire en
Souverains; fis y font fi abfolus, qu’aucun Ffpagnol n’ofe aller
s’y établir ; s’il vouloit le faire, il n’y réuffiroit qu’après
avoir furmonté de grandes difficultés. & levé les plus grands
obftacles ; mais il ferait toujours en guerre, les Moines lui
feraient tant de chicanes, lui chercheraient tant de difputes,
lui fufciteroient tant d’affaires qu’à la fin il feroit forcé de
s en aller ; de cette façon, ces Pères reftent maîtres du
terrrein, & font plus abfolus aux Philippines que n’eft le
Roi lui-même.
En 1763 ou 1 7 6 4 , un Alcalde de Manille, zélé pour
le bien public, avoit fait élargir un chemin royal à deux à
trois lieues de la v ille , & fait planter des arbres. fur les
bords des deux côtés, ce qui faifoit un très-bel effet, &