en Europe pour riche & refpeétable ; mais les fréquens
voyages qu’ils y faifoient chaque année, ne pouvoient pas*
leur laiffer ignorer que Manille étoit fans défenfes & làns
reiîources; ils pouvoient donc, avec la plus grande facilité,
fans fe donner la peine de former des batteries pour
battre en brèche, enfoncer ou faire iàuter la porte royale ;
ils lavoient bien qu’ils n’y auroient pas trouvé plus de
défenfe qu’au baftion de la Fondition : nous reviendrons
dans un moment fur cet objet.
On trouve dans Manille :
1.° Une place d’Armes.
2.° Des Magafins.
3 Une Chapelle royale.
4 .0 Les Religieufes de S ." Claire,
5.° L ’Hôpital royal pour les
Soldats.
6 ° La Contadorie.
y.° Les Cafernes.
8.° La Cathédrale.
5.° La Maifon-de-ville.
1 o.° Celle du Gouverneur.
1 1 .° L ’Audience royale : Ces
cinq bâtimens forment une
place.
12 .“ LeSéminaireSaintPhilippe,
& la Mailbn ou Hôtel de l’Archevêque.
13.° Le Collège de S.' Thomas,
où rélïde une des deux Uni-
verfités.
14.° Le Couyent de Saint Dominique.
1 5.° Le Collège de S.' Jean-de-
Latran, Communauté d’hommes
& de filles ; mais féparés,
n’ayant qu’une feule Chapelle,
delîèrvie par les Dominicains :
la Communauté des filles fe
nomme Sainte Catherine.
1 6 ° Le Couvent & l’Hôpital de
S.\ Jean-de-Dieu, les feuls &
véritables Religieux utiles à
Manille, où l’on peut aller fï
l’on eft malade, & où l’on peut
envoyer fes domeftiques : ces
Religieux, parce qu’ils font les
plus utiles à l’humanité, font les
plus pauvres de Manille; ils
font réellement dans la misère.
17.0 Le Couvent de S.' François.
18.0 L ’Eglife du Tiers-ordre de
S.' François; elle eft très-belle
& deflèrvieparles Francifcains.
¡ÿ.° Les RécoletSi
dont ils étoient en poflelîion ,
& où ils avoient une Univerfité.
24.0 Les Auguftins chaulTés, ils
ont remplacé les Jéfuites dans
l’adminillration des cures ; mais
j’ignore s’ils leur ont fuccédé
dans l’Univerfité.
25. L ’Églife de la Préfentation
de Notre-Dame.
26.0 Enfin la Miféricorde, qui
renferme le Collège de Sainte
Ifabelle , pour les pauvres
Orphelines ou Penfionnaires ;
& c’eft la Miféricorde qui les
entretient.
d a n s l e s M e
20.' L e Collège royal de SanCla
Potentiana ; cétoit une Communauté
de filles entretenues
par le R o i , depuis la prife de
ManiHe : pendant le fiége, cette
Communauté fouffrit confidé-
rablement par les boulets & les
bombes ; l’églife & la mailbn
font abandonnées ; les filles ont
été transférées à la Miféricorde.
21 .0 La Fondition.
22.° L e Collège royal de Saint
Jofeph.
23.0 Les PP. de la Compagnie
de Jéfus, leur Séminaire , & le
Collège appelé Saint-Louis,
Il y a outre cela, à Manille, une Communauté de filles
indiennes, qui fe retirent du monde, & qui emploient leur
temps en exercices de piété; elles ont à leur tête une Supérieure
: quoique les PP. de la Compagnie ne puflent pas,
félon leur inftitut, avoir le foin de l’adminiftration ou de
la direction de cette Communauté; on les appeloit cependant,
par une erreur qui s’étoit toujours foutenue, les Béates de là
.Compagnie, parce qu’elles entendoient la Mefle, qü elles fe
confefloient, & qu’elles communioient dans l’églife du
Collège de la Compagnie.
Si l’on fe donne la peine de jeter un coup-d’oeil fin- le
plan, 011 verra qu’il feroit difficile de réunir, dans un aufli
petit efpace, un plus grand nombre de Couvents; il y avoit
avec cela, lorique j’y étois, deux Univerfités, comme a Quito;
selle de S,* Thomas & celle des PPt de la Compagnie*