par ïè pied avec environ deux tonneaux de roches ( quatre
milliers), tirées du left de notre Vaiffeàu ( il n y a pas la
moindre pierre à Foulpointé, ni dans les environs ) , & on
remplit l’entre-deux des pierres avec du fable: on fit donc
deux couches de pierres & de làble bien pilé jufqu’aw niveau
du fol ; & de cette façon, il ne paroiifoit de la pièce de bois
que quatre pieds '& quelques pouces.
Ayailt pourvu à la folidité de ma Pendule, il me reftoit
à la garantir du grand vent, du grand chaud, & de plufieurs
autres incommodités; pour cela, je fis entourer'le pilier, à
deux .pieds environ de diftance de chacune defes faces, d’une
petite cabane ; je la fis couvrir & bien natter, tant en-dedans
qu’en-dehors, avec une porte, le tout à la façon du pays: à
côté de la Pendule étoit un thermomètre, dont j’avois foira
d’obferver le degré plufieurs fois par jour, fur-tout avant &
après les obfervations.
Outre cétte barrière, je fus “encore Contraint de faire faire
une boîte légère de fapin , qui ts’àppliquoit exactement au
devant du pilier ; je la plaçois pendant la nuit, & elle ren-
fierrrtdit'exaétement ie thërmomètre, la Pendiile & le Pendule
d'expériences, parce quë les fréquentes vifites que me faifoienï
les rats, qui forit;en grand nombre le long des bords de la
mer, avaient arrêté ma Pendule les premiers jours,Jce que je
-reconnus au pdids de pldmb qu’ils avoient mâché, fans avoir
touché aux cordons de Lofe.
Mon quart-de-cercle étoit pôle fur l’avarit ; j avoisfàvantagé
de voir ma Pendule :ou de lui ètitendrè battre les fécondés:
le toit A A , B B (Voyez la figure ) , de la partie de l’avant
de mon Obfèrvatoire, étoit détaché du relie d u ra it, de
façonqù&U moyende déùx forts pi quets qui étoient attachés«
d a n s l e s M e r s d e l ’I n d e . 787
cette partie & qui fe joignoient par le faîte; deux performes,,
l’une d’un côté, l’autre de l’autre, enlevoient en même temps
& fort aifément cette portion , la ppitoient fur l’arrière, du
toit, & la remettaient en place avec la même facilité. Pomme
garantir du Soleil, fort dangereux à Madagafcar, & qui
de plus eut trop échauffé l’intérieur de mon Obfervatoire,
j’avois fait faire une tente qui embrafloit tout l’Qbfèrvatoire, &
je ne découvrais de cette tente que la petite portion néceffaire
pour prendre mes hauteurs correipondantes.
Le fol de l’appartement où je couchois étoit élevé d’environ
deux pieds au-deffus duAerrein; c’était, comme dans tout le
pays, un plancher de bambou, planté fur des pieux &recou-
vert de natte ; mon quart-de-cercle polôit fur le iol même ,
chaque pied fur un petit bout de planche, pour les empêcher
d’enfoncer dans le fable : de cette façon, je defcendois de
mon appartement dans mon Obfervatoire ; la porte par où
j’y allois, étoit la feule ouverture qui y fut; car je 11e parle
pas d’une très - petite s fenêtre que j’y avois fait pratiquer,
uniquement pour y voir à écrire lorlque le toit n’étoit pas
découvert. Tout cela fut fait du 20 Juillet au 10 Août,
ma Pendule & mon quart-de-cercle nétoyés.
Je n étais pas dans la faifôn favorable aux obfervations
aftronomiques; le temps eft prefque toujours alors, ou pluvieux
ou couvert. J’attendois une conjonction écliptique,
SAntarès à la Lune, pour le ioO é tob re , fàifofi où le temps
ell plus confiant au beau, & j’eus fe bonheur de l’obferver :
cette obfèrvation eft unique & précieufe à une fi grande
diftance, en ce qu’elle fixe d’une manière inconteftable la
longitude de Madagafcar.
J ’étois alors bien familiarifé avec les Noirs de Madagalcar;
E e e e ij: