regarde encore comme des gens de baffe narîTance, Sc S
n’y a que les enfans légitimés qui héritent de la nobleffe &
des titres qui y font attachés*
Dans le Chapitre x l i i i de fon Hiftoire, l’Auteur parle
de la fauffe religion des Indiens des Philippines, & des-
fiiperftitions auxquelles ils étaient adonnés lerfque les-
Eipagnols y abordèrent mais comme je n’ai pu avoir aucune
lumière au fujet. des faits que renferme ce Chapitre, Sc
qu’il eût fallu m’en rapporter aveuglément à l’Hiftorien.
feul; & de plus comme je n’y ai r-ien trouvé de particuliers
aux Naturels des Philippines, mais feulement une idolâtrie
telle qu’on l’a rencontrée parmi un grand nombre d’autres-
Nations qui adoroient, fans favoir pourquoi, le Soleil, las
L une, &c. des oifeaux ,. & qui avoient des Augures ou
Devins, j’ai cru que je ne de vois pas m’arrêter à ces détails..
J’ai fait la même chofe aufûjet du Chapitre x l iv , qui
traite de l ’ancien gouvernement, des ufages & coutumes des.
Indiens des Philippines avant l’arrivée des Eipagnols à. ces
Ifles. Aurefte c’était, félon ce qu’aiîùre l’Auteur, une elpèce
de gouvernement féodal, compofe d’une troupe confidérable
de Roitelets ou Tyranneaux, qui fe dévoroient réciproquement;
ils avoient par conféquent des efclaves, ou pris à. la.
guerre ou'qu’ils achetaient, ou enfin qui naifîbient tels tel
efl à peu-près l ’état civil aéiuel de Madagafcar..
A r t i c l e o n z i è m e *
Des îles de Mindanao & Jolo.
L a plus confidérable des îles Philippines,, après Luçotti
eft Mindanao, Mindanao veut dire, comme je l’ai remarqué,
homme, de lagune ; cette Ifle eft prefque triangulaire, &
¡terminée par trois caps ou promontoires confidérables ;
celui de Sambouangam, celui de Saint-Auguflin & la pointe
de Suligao. Suligao eft Nord & Sud avec le cap de Saint-
Auguftin, & entre les deux eft la province de Caragas,
habitée par une Nation très-belliqueufe ; Suligao eft au Sud-eft
de Sambouangam , qui eft Eft Sc Oueft avec le cap Saint-
Auguftm; ce Cap eft à 6 degrés de latitude, & celui de
Suligao à io degrés & demi, c’eft la plus grande étendue
dé Mindanao ; elle a environ trois cents lieues de tour: mais
cette grande Ifie a peu de fubftance, c’eft-à-dire peu de
terre bonne à la cu ltu r e en efïèt, elle poulie íes pointes
,fi avant en mer, & forme par ce moyen des golfes & bras
de mer fi profonds, qu’on peut en un jour & demi traverièr
Pille par fon milieu , en partant du golfe de Ponguil ou de
celui de Caragam, d’où l’on paffe en très- peu de temps à
Sabanilla, n’y ayant que huit lieues de lun a 1 autre, pendant
que par mer il faudroit faire au moins cent vingt lieues.
Les Eipagnols fè font établis à Sambouangam, mais ils
n’ont jamais pu venir à bout defoumettre fille . Le P. Combés,
de la Compagnie de Jéfiis, dans fon Hiftoire de Mindanao,
imprimée à Madrid en 1 66y, dit que ■< la Juridiélion de
Sambouangam eft le Paradis terreftre des îles Philippines : «
-il paroît, ajoute-t-il, que le Ciel lui a accordé ce privilège «
par-deflus tous les autres quartiers des différentes Ifles de «
cet Archipel, & l’a exemptée des inclémences du temps. «
II n’y a jamais de vents furieux ; il y a peu de tempêtes, «
elles y durent très-peu d’heures, & la mèr fè calme auflitôt «
après. Le ciel, continue le P. Combés, ne s’y met jamais «
■en courroux, à peine penie-t-il à envoyer de la pluie pour «
ne pas profaner l’allégrefle du temps ; on n’y reflènt point «
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