de cette efpèce que rencontre la rivière qui paiTe entre le réduit
& les plaines de Willems, Cur lequel elle coule pendant
quelque temps; de-ià elle tombe de plus de foixante pieds
de hauteur en formant une fuperbe cafcade- La rivière des
plaines de Willems éprouve une chute pareille à celle du
réduit, ainli que la rivière de Aloka : a la luite de ces trois
cafcades que l’on rencontre prefque fur une même ligne dans
l’efpace de moins de demi-lieue, ces trois rivières fe réunifient
pour n’en former plus qu’une, qu’on nomme la
grande rivière.
Je fuis deicendu dans ces trois grandes cafcades ; j’ai bien
examiné les terreins des deux côtés, tant le long de ces trois
rivières., qu’aux endroits où elles fe réunifient pour former la
Grande-rivière; j’ai vu les bancs de pierre fe répondre exactement
des deux côtés de la rivière : ces bancs ont huit à dix
pieds d’épaiffeur, & n’ont d'autre pente que celle du terrein
qui les renferme. On diftingue dans ces ravines, trois à quatre
bancs de cette efpèce, les uns au-deffus des autres, féparés
entr’eux par des couches de terre d’égale épaiffeur, lefquelles ’
renferment encore d’autres roches, mais pareilles a celles dont
nous venons de parler, qui couvrent la furface de fille : ces
bancs horizontaux fe répondent exactement des deux côtés des
trois rivières, de même qu’aux pointes où fe fait leur jonélion.
On a encore un exemple bien fenfible de ces couches de
roches horizontales dans la plaine qui mène duPort à la Batterie
royale. Cette plaine eft couverte de pierres depuis le pied
de la montagne de la Découverte, & c efi de cette plaine dou
l’on tiroit, de mon temps, la pierre à bâtir : ces pierres
paroiffoient à tout le monde comme ayant cté lancées ; mais
en les examinant de près, je v is , à n’eu pouvoir douter, quelles
. étoieul
étoient des débris dé carrières, aujourd’hui fuperficielles à la
terre. Voici le phénomène qu’offrent ces roches : elles font
par bancs horizontaux, dont la longueur & la largeur varient ;
on en trouve qui n’ont pas plus de cinquante à foixante pas
détendue ; ils polènt iùr un fond de fable rougeâtre; la couche
de pierre qui forme cette efpèce de carrière a cinq à fept
pieds d’épaiffeur, & eft fendue dans toute ion étendue, félon
le fens vertical feulement, & les fentes font fort irrégulières;
quelques-unes ibnt ou courbes ou obliques, mais elles font
fi bien faites, que l’on diroit que les pierres auroient été
moulées les unes lùr les autres, & polees par l’art à côté l’une
de l’autre ; les fentes qui les féparent ont deux à trois doigts
de largeur, & font remplies d’une elpèce de matière ferru-
gineulè qui relîemble à un ciment fait exprès pour lier le
tout qui fait corps, & un corps allez lolide.
Dans la même plaine, fur le chemin du Port à Moka, en
face de la rive droite de la première rivière que l’on rencontre
, on voit' lur le haut du rempart de cette rivière, à
quelques centaines de pas de fon bord, une couche horizontale
de groftès roches d’environ cinquante toiles de longueur,
& compolee de deux rangs de roches énormes, placés l’un lùr
l’autre; il lèmbleroit, à les voir, que l’art les auroit ainli
placés, & qu’ils étoient deftinés à former les fôndemens de
quelque grand édifice { ces bancs font auffi fendus dans le lens
perpendiculaire , & les fentes paroilîent avoir été remplies
autrefois par quelque ciment. Ce banc étoit certainement
couvert de terre anciennement, comme le font ceux que l’on
trouve encore dans la plaine voifine, entre le Port & la
grande rivière. La pofition de celui-ci & Ibn élévation, ne
lui ont pas permis de refter.fi long-temps enfeveli fous la
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