ils épluchent cette foie comme nous faiibns le coton, & ils la
filent à une elpèce de fufeau fait de bambou.
Nous tirons de Chine beaucoup de foie ; elle ieroit bien
plus à notre portée au Fort-dauphin & à meilleur compte iàns
doute , & l’argent qu’on y porterait pour échange y réitérait
& ferviroit à faire fruélifier la Colonie, pendant que cet
argent s’engloutit en Chine, fans elpoir de le ravoir jamais.
Que dirai-je du fer de Madagalcar ! La vallée d’Ambouile,
au Nord du Fort - dauphin, cette vallée fi fertile, contient
suffi dans lès environs des mines de fer excellent ; c’ell - là
où le forgent les meilleurs ferremens & fagayes : l’acier en
eil très-bon.
Je ne dois pas oublier de dire que le pays fournit de
belles cannes de ilicre; qu’elles font 1Ï abondantes, fur-tout
aux Matatanes, à quatre-vingts lieues au Nord du Fort-dauphin,
où du temps de M. de Flacourt les François avoient un petit
fort , que l’on pourrait en s’y établiffant y former des lùcreries ;
que l’on y en ferait un très-grand commerce, & que l’on
pourrait tous les ans en apporter plufieurs cargaifons confi-
dérables en France : on iroit du Fort-dauphin le prendre à
Tamatave dans toutes les làifons de l’année; on en ferait des
magafins , à même lefquels les Vaiffeaux d’Ë.urope ¡foraient
plus à portée de fe charger , & plus commodément qu’en
allant à la rivière de Tamatave.
La pêche de la Baleine ne forait point un objet à négliger.
A r t i c l e s e p t i è m e .
Efpèces de coquilles que l ’on trouve au Fort-dauphin.
Ô n ne trouve pas beaucoup de coquilles au Fort-dauphin,
ik encore celles que l’on y trouve font brifoes ou niées ; cela
doit
doit néceffairement être ainfi : ces coquilles font tôutes portées
au plein par-deffus les reffffs, par ja force de la mer, avec
les lames qui les brifent fur ces reffffs, avant qu’elles foient
parvenues for les labiés.
, Cependant, on ramaffe ordinairement entières for le
rivage, les plus légères & lès plus fragiles, parce qu’elles
y font portées fur la lame même, qui les abandonne enfoite
for le bord , qui «n’étant que de fable, les reçoit fans les
endommager.
Voici l’état de toutes les coquilles que je me procurai
Ru Fort-dauphin.
Coquilles de mer univalves.
L a plus grande partie des coquilles que j’apportai avec
moi du Fort- dauphin, furent prifes dans les reffffs & très-
peu fur le rivage.
En ourfins, celui marqué de la lettre D dans Rumphius;
3>n y en trouve auffi de plats, dont je n’ai pu avoir que
des fragmens, & toutes les elpèces de l’Iiïe-de-France. -
l En cancre, le cancer ruber de Rumphius: je n’ai pu en
iavoir que des fragmens.
En cloportes, une quantité furprenante; Rumphius les
Appelle Umax tnarina. .
On y mange d’exceliens homars, pareils à ceux de l’Iiîe-
de-France ; l’eipèce du Fort-dauphin efl: plus petite & très-
délicate : on ne peut les avoir qu’en les harponnant.
En étoiles de mer, les fcolopendres de Rumphius, mais il
, eft très - difficile de les conferver ; en les ramaiîant dans
l’eau , les rayons leur tombent par tronçons dès qu’çlfos
lie fentent plus l’eau de la mer. -Une elpèçe faite en forme
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