» finguiière, en ce que le haut de la tige eft terminé pair un
» tubercule ou une veffiè, dont les branches partent, & , en
» ce qu’il paroît, que les pédicules des feuilles fortent d’un
» même côté. Il me femble qu’elle n’a pas encore été gravée;
» je ne l’ai pas reconnue parmi celles dont il eft parlé dans
» l’ouvrage de Linné, intitulé Efpèces des Plantes ; elle n’eft
■» pas non plus dans l’ouvrage de Samuel Gohtiel Gmelin, qui
» en a fait graver un grand nombre d’elpèces : on ne la voit
» point parmi les plantes du Mexique, gravées dans l’ouvrage
» de Hernandès fur ce pays; il n’en eft pas plus fait mention
» dans l’Hiftoire des Barbades, par Hugues, ni dans la Col-
» leétion des Plantes de Morifon. Il me paroît que cette plante
» eft nouvellement découverte par les Européens;, & qu’il eft
» bon d’en donner une figure gravée.
Cette plante, comme toutes celles de fon genre, don-
» neroit, étant brûlée, cette efpèce de fel alkali ou foude,
qu’on appelle en Normandie du nom de varech. »
Quand le galion eft rentré , chacun prend la part, de
l’argent qui lui appartient ; c’eft alors que les bals , les
aiîèmhlées, les danfes commencent : on fe réjouit tant que
l ’argent dure ; de cette façon , les perfonnes qui n avoiént
qu’une médiocre pacotille fur le galion, 1 ont bientôt dilfipee}
ils relient alors les mains vides; & font obligées pour un
autre voyage de prendre de l’argent a un très-gros intérêt:
c’eft ainfi qu.e fe comportent les Manillois. Cette maxime
n’eft cependant pas générale ; mais fi ce ne font pas les pen
lionnes actuellement vivantes qui coniomment ces riçhefles,
. ce font leurs héritiers, comme on a vu çj-deflus dans 1 article
fur les moeurs des, Manillois. D e - là , il arrive que Manille
n’a jamais été une ville ricfie; car appellera-t-on une vjHe
maritime
maritime riche, celle dans laquelle au bout de deux cents ans
d’étahliifementontrouve quelques particuliers riches de quinze
cents mille francs, ou deux millions au plus, & tous les autres
dans la médiocrité ou dans la misère! Je tiens le fait de
plufieurs perlbnues très-dignes de foi, qui connoiffent Manille
pour y avoir vécu pendant vingt-cinq à trente ans.'
Pour revenir à la conftruélion des galions, on doit juger,
par ce que j’ai dit de la cherté des carènes, du prix auquel
revient un galion.
Le Saint-Charles; que ;je vis en 1 7 6 6 , coûtôit au Roi
près de cent trente mille piaftres ( 682,500 liv re s ), fur
quoi il eft hon de faire obferver que le Roi a les bois ; qu’il
n’en achette point, puiique les Philippines en contiennent de
fiiperbes, & que la main-d’oeuvre eft pour rien à Manille;
d’où peut donc venir ce prix énorme & exorbitant de plus
de fix cents quatre-vingts mille livres pour la conftruélion
d’un vaiffeau de cinq à fix cents tonneaux ! Voici un fait
dont j’ai été témoin, & qui éclaircira cette affaire.
A r t i c l e s e i z i è m e .
Suite du Commerce d ’Acapulco ; hijloire de la Sainte-
Rofè, du Saint-Charles ; du voyage de M . de Cafeins
à Manille, ¿Y des faites de ce voyage.
I l n’y avoit en 176 6 à Manille, lorfque j’y arrivai,
que deux galions, le Saint- Charles qui fe difpofoit à partir
pour Acapulco, & la Sainte-Rofe qui en revenoit.
Ce dernier galion avoit été conftruit au Pérou, il y avoit
environ trente ans : des Efpagnols de cette contrée, réfidans
pour lors à Manille, me donnèrent pour époque de ce qu’ils
m avancèrent, quç çe Vaiffeau avoit dans ce temps-Ià porté
Tome //, E e