'du Gouverneur ; par cette raiiôn je i’ai vu en i y C y , fàns
entretien, & cela duroit depuis la guerre, ce qui faifoit
beaucoup crier à Manille contre le Gouverneur. L ’Archevêque
ne put jamais venir à bout de le relever, quoiqu’il prétendît
qu’un Séminaire fût fort utile dans cette Capitale; mais les
Religieux pafloient pour s’y oppofèr fecrétement, parce que
voulant étendre leur domination, moins il peut le former de
Prêtres dans l’Archevêché, & plus on a befoin de Religieux
pour deiïërvir les Cures. |
En 1 7 1 7 , le Roi fit paffer à Manille trois Sujets, pour
y enfeigner les Inflituts & les Loix, & leur aifigna des revenus
proportionnés, favoir, mille piaftres (5050 liv. ) ; ces trois
fujets prirent une des plus grandes maifons de Manille, & y
régentèrent en effet, mais ils étaient le plus fou vent fans
écoliers; l’Audience royale repréfenta au Roi qu’y ayant deux
Univerfités à Manille, ces trois places devenoient inutiles,
puifqu’on pouvoit enfeigner les mêmes choies dans ces Uni-
verfttés : ainfi, au lieu de trois places, le Roi en eut quatre
à payer, parce qu’il fallut fonder Une chaire de Droit-canon
& u.ne autre d’Inflituts dans l’Univerfité de Saint-Thomas „
& également dans i’Univerfité des P. P. de la Compagnie.
Le Collège de Sancta- Potenciana fut fondé en i y q i j
il fèrvoit pour les jeunes Orphelines de père & de mère;
on les y élevoit & inflruifoit aux frais du Roi ; elles avoient
line Supérieure, un Chapelain & une Portière,
C e Collège étant tombé en ruine, l’Archevêque Roxo
s’étoit propofé de le relever ; les Anglois l’en ont empêché ;
les bombes & les boulets ayant achevé de le détruire, on a
transféré les penfionnaires à Sainte-Iiàbelle. Sainte-Jfabelle
eft nue efpèce de Maifon ou de Collège defliné à élever de
d a n s l e s M e r s d e l ’I n d e . 1 7 J
jeunes filles efpagnoles & orphelines; l’églife efl dédiée à la
Préfèntation de Notre-Dame, cette églifë & cette maifon
dépendent d’une Confrérie appelée la Confrérie de la jVlifé-
ricorde, fondée en 155)4, fur le modèle de celle que fonda
à Lifbonne, en 14518, la Reine Léonore, veuve de Jean II,
mort en 145» 5 ; cette confrérie efl compofëe de flijets des
plus riches maifons de Manille, d’un Provifeur, de douze
Députés & d’un Secrétaire, d’un Chapelain, & de quelques
Officiers qui font pour l’adminiflration des affaires.
Les revenus de la Miféricorde font immenlès, ils proviennent
‘tous de legs que des citoyens zélés ont laifles
fiicceffivement pour être employés à des oeuvres pies; o r ,
ces fonds croiffent & augmentent confidérablement chaque
année, car la confrérie les fait valoir, en les donnant pour
le voyage d’AcapuIco, à un très-gros intérêt. La Cathédrale,
le Tiers-ordre de Saint-François , les Francifcains, les
Dominicains, les Auguftins, les Récolets ont auffi des legs
- ®
ou des oeuvres pies ; mais ces fonds font peu confidérables
én comparaifon de ceux de la Miféricorde : il y en avoit
auffi chez les P. P. de la Compagnie.
; Toutes ces maifons font profpérer, depuis bien des années,
cet argent fur les galions ( voye% l’article du Commerce) , d’où
ion peut juger des biens immenfes dont elles jouiffent:
nous en donnerons ici une idée dans le tableau du revenu
de la Miféricorde.
I^es Filles de Sainte-Iiàbelle ont une Supérieure & une
Portière; iorfquelles embrailènt quelqu’état, elles fortent du
Collège avec une dot; la Miféricorde, pour les doter, a fait
un fonds de 16 mille piaftres ( 8400g liv. ) ; il y avoit