variation par 2 6 degrés 8c demi de longitude , ii s’enfuit
que fi ce Navigateur fe fût porté ou avancé de 1 o degrés
de pius dans l’E f t , ii eût obfervé 5 degrés de plus de
variation, c’eft-à-dire, 18 degrés & demi ou 19 degrés;
or, ia longitude de ce point, eût été celle du cap de Bonne-
efpérance. A ce Cap, le capitaine Cook a oblervé, la même
année, 1 5 ', félon M. le Monnier; la différence eil
dé 2d 4 5 ', ' dont la variation auroit été pius grande au
cap de Bonne - efpérance, que par 54 degrés de latitude
fous le même Méridien : maintenant, je fuppolè avec M. le
Monnier que la variation a été oblèrvée au Cap de 1 6 degrés
au plus en 174 0 ; il s’enfuit que par le parallèle de 54 degrés
fous le même Méridien , elle eût été moindre de 2d 4 5 ',
c’eil-à-dire 1 3d 1 5 '; & comme nous avons établi c degrés
environ de variation pour 1 o degrés de longitude, ii s’enfuit
encore que fi nous rétrogradons de 10 degrés dans l’Ouefl,
& fi nous ôtons en même temps 5 degrés fur la variation
établie ci-deffus de 13d 1 5 ', nous nous retrouverons à
2 6 degrés 8c demi de longitude , où nous avons d’abord
fuppofe fe capitaine Cook, 8c nous n’aurons plus que 8 degrés
ou 8d 1 f de variation.
M. Buache, dans là Mappemonde, dit que la variation
fut obfervée fur un compas de 6d 30', 8c fur l’autre de
8d o' le 30 Décembre 1738 ; ce fut deux jours avant la
vue du cap de la Circoncifion, d’où M. Buache conclud ia
variation de 6d 4 5 ' à ce Cap.
Selon le Journal du premier Pilote (Voyei page -qpj),
on a oblervé la variation le 1 o Janvier, à vue du cap de
la Circoncifion, 8c on trouva for le petit compas 7 degrés,
& fur i’azimuth 5 degrés,
Ces
Ces différences d’un degré 8c demi 8c de 2 degrés dans
ces deux obfervations, en font voir l’incertitude ; mais je
foppofe avec M.rs Buache 8c le Monnier, que la variation
fût par un milieu, de dJ 4 5 ' ou y i i f , je viens de trouver
8d ou 8d 1 f , par un calcul fondé for les obfervations de
Cook 8c de M. d’Après en 17 7 5 Sc I74° > II s’enf11*1 donc
que le vaiffeau l’Aigle ne pouvoit pas avoir une erreur en
longitude 8c à l’Oueil de f 3 0 ', comme le prétend M. le
Monnier , puifque les variations auraient été oblèrvées à
peu-près de la même quantité que je les trouve par mon
calcul ; 8c ce qui achève de confirmer mon opinion, c’efl
que M. Buache qui a fait, félon M. le Monnier, l’extrait
du Journal de M. Bou v e t, 8c que M. le Monnier a remis
à l’Académie, me paraît infinuer dans fa Mappemonde, que
l’Aigle avoit été porté dans i’Efl : Le 4 Mars ( dit M. Buache
dans cette Mappemonde ) mouillage au cap de Bonne-
efpérance, où l ’on reconnut que l'on avoit été porté à l ’Eft,
comme les fortes variations l ’avoient fait conjeélurer dès le
2 î Janvier.
Si on s’efl aperçu dès le 2 j Janvier , douze à quinze
jours feulement, après avoir quitté ia croifière, d’avoir été
porté dans l’Eft, comment M. le Monnier peut-il foppofer
que le vaiffeau l’Aigle, au cap de la Circoncifion, étoit eu
arrière de fon point ou dans l’Oueil, de j d 3o ', ou d’environ
quatre-vingts iieues î il faudrait fuppofer des courans
d’une force inouïe , 8c que dans l’elpace de 24 degrés que
le vaiffeau l’Aigle courut à i’E f l , à peu - près fur le même
parallèle du 10 au 25 de Janvier , il eût par la force de
ces courans, regagné ces quatre-vingts iieues, 8c eût outre
cela gagné encore pius de trente lieues à l’Eil. Il n’y a nul
Tome II. R r r