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& le fil ) lôîent compolès; il faut feulement avoir grand
foin de ne faire parcourir au Pendule d’expérience que de
très-petits arcs, afin, entr’autres choies, de le mettre à l’abri
des incoiïvéniens que pourraient occafionner la flexibilité
du fil.
A r t i c l e q u a t r i è m e .
Journal rarfomé fu r le climat de Manille,
O n a yu c i- devant (chapitre 1 ." article a .w‘ ) une
defcription générale & abrégée du climat des Philippines,
J’entre ici dans un détail un peu plus çirconftancié, des
différentes faifons qu’on éprouve à Manille pendant l’année ;
car c’eft ici comme à Pondichéry, les faifons reviennent à
peu-près les mêmes chaque année. Depuis deux cents ans
& plus que les Européens polsèdent ces îles fortunées, la
connoilfance de leur climat devroit nous être prefqu’auffi
familière que,Celle du climat que nous habitons; mais il eft
important de faire obferver, que depuis ces deux cents ans
& plus que les Eipagnols polsèdent ces riches contrées, il a
dû y paraître très-peu d’Européens curieux de phyfique;
car ce n’a guère été que l’appât desricheffès qui y a conduit
& guidé quelques Voyageurs,
•On a vu, dans tous les détails que j’ai donnés dans le
premier chapitre de cette trailième partie de mes Voyages,
que l’abord de ces îles a toujours préfenté aux Étrangers
une elpèce d’écueil, dont ils n’ont jufqu’rci échappé qu’avec
bien de la peine ; & qu’un Phyficien curieux n’aurait pas
effuye un abord plus gracieux, dans ce pays où tous les
anciens préjugés de l’Europe , oppofés auxprogrès des Sciences»
fe font retirés & ont établi leur fiége : je le répète, je ne
dois les connolflances que j’ai: acquifes fiir ce pays important;
qu’à la grande renommée de i’illuftre Corps dont j ’ai l’honneur
d’être Membre, & à k proteélion fignalée dont m’ont
honorée ie Roi de France mon, maître & Sa Majeflé Catholique,
& encore ai-je eu befoin d’ufer de beaucoup de
rélèrve, de diffimulation & de précaution, pendant dix-fept
à dix-huit mois que j’ai vécu daus ce, climat lauvage.
Manille peut être regardée comme Pondichéry, c’eft-à-dire ,
à peu-près dans le même climat; l’une, en. effet, eft à
14 degrés de latitude, & l’autre à 14 degrés { boréale: il y
a cependant des différences affez fenfibles dans les différentes
faifons de l’année que reffentent ces villes ; ce qui
provient en général, de ce qu’elles font dans deux fituations
tout oppofëes , & appartiennent à des terres d’une configuration,
d’une élévation & d’une étendue toutes différentes.
A Manille, 011 ne trouve, généralement pariant, que deux
faifons ; la faifbn de la mouflon du Sud , pendant laquelle
régnent ce qu’on appelle à Manille les vents d ’aval; & fa:
faifon de la mouflon du N ord, pendant laquelle régnent les
yents de Nord-eft.
Il eft très-difficile de dire en quel mois précifement fè
font les changemens de mouflon ; les limites n’en font pas
bien marquées à Manille ; fans doute à caufe de la quantité
d’îles & de montagnes: qui compofent les Philippines, &
entourent- en quelque forte la ville de Manille : la. mouffon
du Sud ne fe. déclare qu’avec peine; en effet, le temps eft
plus d’un mois en balance , avant que la faifon des vents
d’Oueft foit véritablement déclarée; ainfi, ces vents qui le
décident à Pondichéry à l’entrée de Ma i f o n t à Manille