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encore été entamée ; les ébouiemens iêuis qu’on a trouvés
au pied ont été plus que iüffifans pour ces deux églifes :
le marbre m’a paru très-beau ; mais cette carrière eft reliée là,
on n’en parle prefque plus, & on fait déjà venir de Chine
les marbres dont on a befoin dans les maifons particulières
de Manille, & la carrière de marbre efl: abandonnée. Comment
cela peut-il être, me dira-t-on ! C ’eft qu’il n’y a nulle
émulation à Manille, nul goût pour les arts, malgré deux
Univeriités réunies dans cette Capitale, où l’on compte à
peine trois cents familles elpagnoles ; fi l’on en excepte les
Mailons religieufes, le nombre des habitans de cette ville eft
trop peu confidérable pour que les arts puiffent y fleurir;
& d’ailleurs, l’ElpagnoJ craintif aux Philippines, ne s’occupe
guère qu’à faire la Cour au Gouverneur qui eft delpo-
tique, qu’à réciter ion Rofaire & qu’à chercher les moyens
d'éviter la rencontre de l’Inquifition» ( Voyez l'article de
Manille. )
La cire y eft dans une fi grande abondance que
tout le monde en uiè; on en fait commerce à la nouvelle
Efpagne, Les montagnes de ces Mes font remplies
d’abeilles, qui fourni fient d’elles-mêmes toute la cire , fans
qu’il foit néceflaire de les foigner en aucune façon; ainfi,
cette branche de commerce ne donne aucun foin; il y a des
côtes qui fourniflènt de l’ambre gris ; quelques autres, des
perles., principalement à Bohol, Jolo & Mindanao : on trouve
aufli beaucoup d’aimant dans ces Mes, on m’en avoit donné
un morceau fort beau, que je mis dans l’envoi que je fis
à AL le Duc de Chaulnes.
d a n s l e s A I e r s ï>e l ’I n d e . 37
É t a t ¿es différentes produâions des Philippines, propres
au Commerce.
L ’or fê commerce dans toutes.
les Ifles, mais avec plus d’abondance
à Gapan, province
de la Pampangue, dans celle de
Ppngafmang & Cagayàn, ma-
féurê & mineure.
Le plomb.
Lé cuivre.
L e fer.
L e foufre.
Le falpêtre.
Le fucre, excellent & fi abondant
qu’il ne coûte que fix liards
ou deux fous la livre.
L ’anil ou l ’indigo.
Le rocou Ou hachotte.
L e coton de la première qualité,
de très-grande défaite dans le
Bengale, où le Coton de l’Ifle
dé France nieft point eftimé.
L ’huile de cocos avec abondance.
L ’huile de bois , de même. .
L ’huile de loubang, efpèce de
fruit.
L ’huile de aon-joly, plante cultivée.
L e gingembre.
L e camphre.
L ’arrèque, avec abondance.
L e cocos, dont on fait une boiffon
de très-grande coniommation.
Le nipa, dont on fait encore une
boiflbn.
Le barro ou yerca, efpèce d’amadou.
'
La' Ijray, en abondance.
Le cacao , de même.
Le bétel.
Le poivre.
La canelle de Samtouangan, bonne.
La noix mufcàde, elle m’a paru
fauvage, elle efl obloBgue ou
ovale.
Les cauris.
L ’écaille de tortue.
La nacre de perle, & des perles
qui afièv fouvent fe rencontrent
très-belles.
Les cuirs de cerfs.
Les cuirs de boeufs.
Les cuirs de buffles.
Le balaie blanc & n oir , de première,
fécondé & troifième
qualité , dont on fait grand
commerce en Chine.
L e eamaron ( efpèce de chevrette
de rivière ) fèc , de même.
Les nids d’oifeau , pour le commerce
de Chine.
La cire en abondance.
L e miel, de même.
Le mufc ou agalia.