A r t i c l e d i x i è m e .
Sur les Vents i f la Chaleur qite f a i éprouvée pendant
mon féjour à Foulpointe,' en\ iptf2 i f ip tfj.
J e ne *eitai en 1762 que huit jours-à Foulpointe.
depuis le 21 Oétobre jufqu’au 2p ; les chaleurs commen-
çoient à le faire fentir : mon thermomètre , pendant Jce
court intervalle de temps, varia le matin au lever du Soleil,
de 1 6 à 18 degrés, & l’après-midi depuis 25 degrés ç jufqu’à
x q Les vents varièrent du N ord-e il à J’Eit - nord - eft
pendant le jour, joli frais. Pendant la nuit ceux de terre
fouillèrent du Nord au Nord-oueft, très-petit temps.
Je plaçai pendant deux jours un thermomètre dans le
fable , en forte que fa fiole fut de fix pouces enterrée
dedans : la liqueur monta à 3 1 degrés ~ , c’eit-à-dire, d’environ
5 degrés plus haut que celle des thermomètres qui
étoient à l’ombre & au vent.
Mon féjour fut plus long en 176 3 , car je reliai à Foulpointe
cinq mois, pendant lefquels j’obfervai régulièrement le thermomètre
tous les jours;, à différentes heures de la journée;
e tins également un Journal fort détaillé des différens vents,
des pluies, des brifos plus ou moins fortes qu’on reffent à
Foulpointe dans la faifon des vents de Sud.
J’ai vu de ces brifos qui àuroient pu paflèr pour des
coups de vent; mais dans -cette faifon les Vaiiîeaux n’ont
rien à craindre, parce que ces elpèces de coups-de-vent le
font tous fentir de la partie du Sud au Sud-oueft, en forte
que les Yaifleaux font abrités par la côte ! & que le vent
çhalïè la lame au large ; au lieu que dans l’autre làifon, les
ouragans pouffent la mer dans le Barachpua & fur la terre.
Je lie ferai point ici une Table féparée & détaillée du
thermomètre "& des vents, je me contenterai d’en placer
les réfultats dans la Table des marées que je donne dans
l’article fuivant, en avertiffant qu’à Foulpointe comme à
Pondichéry, le moment de la plus grande chaleur du jour
arrive, toutes chofes égales, à uhe heure après-midi.
Je dis toutes chofes égales , car pendant la faifon des
vents de Nord, qui ell l’été de cette partie du globe , le
moment le plus chaud de la journée, efl: toujours celui du
calme qui fe rencontre dans l’intervalle de temps qui s’écoule
entre la brife de terre & celle du large ou de la mer.
(Voyei Tome I , page q 8 q ) .
A r t i c l e o n z i è m e .
Sur les Marées.
A Foulpointe, j’ai eu la fatisfaélion de voir la mer fuivre
«ne marche àffez réglée & affez uniforme dans les Marées.
On voit dans la planche le lieu où j’ai fait mes obforva-
tîons ; ma demeure étoit fur le bord de la mer , où il y
avoit une efoèce de petite anfo foit d arc , ou j avois une
pirogue à moi. Deux Nègres à mon fèrviee, qui étoient
toujours dans ma c-afo ou aux environs, iàns jamais secarter,
& à portée de les avoir à ma dilpofition iorfque je les appelois,
me menoient dans ma pirogue me. promener le long de la
côte, pour m’amufor, lorlque le temps le permettait. Je
voyois de ma cafe tous les mouvemens de la mer, & au
premier fignal, ils me conduifoient à l’endroit ou j avois fiiit
planter un poteau, qui me fervoit à mefurer la hauteur de
la mer; ce poteau étoit à environ 16 toiles, 100 pieds du
bord de la mer.