Sud-efl beaucoup plus tôt encore; cela me paroît dépendre de
l’éloignement du Soleil de notre he'mifphère.
Dans les mois de Juiiiet & d’Août, les vents de Sud-eft s’étendent
jufqu’au i o.e degré de latitude boréale ; ce qui fait une différence de
cinq degrés d’une faifon à l’autre, c’eft-à-dire cent lieues. Ce
fait eft abfolumeut inexplicable dans le fyftèiiie de ceux qui prétendent
que la révolution diurne de la Terre fur fon axe, eft la
feule caufe des vents généraux & alifés ; il prouve au contraire
que l’aétion des rayons du Soleil fur l’atmofphère, eft coçinie L’a
ditVarenne, & comme Halley l’ai expliqué depuis, la caulè générale
de ces vents.
La nuit du 27 au 28 , nous paffames la Ligne par 21 degrés de
longitude occidentale, félon mes obfervations ; notre Capitaine empêcha
fort fagement qu’on ne fît la ridicule cérémonie du baptême.
Le 28 , le vent de Sud-eft fraîchit.
Le 6 Mai, nous avions atteint la-latitude de l’île Saînte-Hélm,
& nous jouiffions alors du plus beau ciel, avantage que nous n’avions
point encore, eu depuis notre départ de France. Les vents généraux
étoient venus à i’Eft & à l’Eft-lud-eft ;; de-là ils palsèrent
au Nord-eft & à l’Eft-nord-eft jufqu’au 11 : ce jour-là ils parurent
chercher à nous quitter tout-à-fait ; nous n’étions cependant qu’à
vingt-deux degrés un quart de latitude méridionale', & ces vents
ont coutume d’accompagner les Yaifîèaux, dit Haliey, jufqu’au
vingt-huitième degré, quelquefois même jufqu’au trente-unième h
trente-deuxième degrés ; mais cette règle ne me paroît pas fi générale
qu’elle ne fouffre.des exceptions, fur-tout quand le Soleil eft dans
l’hémifphère boréal, vers le tropique du Cancer ; alors i’aétion de
fes rayons n’a plus tant de force fur l’air de l’hémiiphère auilrai.
Les limites auftrales des vents de Sud - eft doivent donc fe rapprocher
de ia Ligne ; celles des vents variables & de Sud-oiieft
s’étendent par conféquent davantage au Nord.
C ’eft par une fuite néceflâire dé cette aétiorr du Soleil fur l’aur.c-
fphère, que ce même jour ri nous'trouvâmes les vents au Nord;
de-là ils palfèrent au Nord-nord-oueft bon frais ; ils fraîchirent
enfuite le 12, & fautèrent fubitement du Nord-oueft au Sud-pueft
avec force : ils continuèrent de tourner & ils repafsèrent au Sud-eft ;
cependant il refta une houle confidérable du Sud-oueft, ligne certain
des vents variables & de Sud-oueft.
Du 12 au 20, nous eûmes un très-petit temps , continuellement
variable, beaucoup de calmes, des grains & une forte lame du Sud-
oueft ; nous éprouvions des tangages très-violens & très-précipités. •
Le 20, les vents remontèrent au Nùrd-eft & de-là au Nord,
foufflant avec force : le 21 , ils étoient au Nord-oueft foufïïant
avec la même force ; & malgré leur violence, la lame du Sud-oueft
fe faifoit toujours fentir.
Le 21, les vents tombèrent encore, & ils employèrent la journée
à faire le tour du compas par le Sud.
Le 22 au fbir, ils étoient revenus au Nord-oueft, bon frais f
nous étions donc entrés dans les vents variables de la partie auftrak
depuis len , c’eft-à-dire qu’ils nous avoient pris au vingt-deuxième
degré* de latitude. Pendant l’Eté de la partie auftraie, lorfque le
Soleil eft vers le tropique du Capricorne, les vents variables ne
commencent qu’au trente ou trente-deuxième degré de latitude ; ce
qui fait dix degrés ou deux cents lieues de différence d’une faifon
à l’autre- ce fait eft encore inexplicable par le mouvement diurne
de la T erre fur fon axe.
Ce même jour 22, j’obfervai 2pd 51' de latitude méridionale f
& je fis plufieurs obfervations de la Lune pour vérifier notre eftime.
Jé trouvai que nous étions ih 25' 40" à l’Oueft du Méridien
de Paris, c’eft-à-dire de 21d 1 y' : nous nous fuppofions à‘2 5 degrés ;
ce qui faifoit 3d 45', ou bien foixante-fix> lieues de différence Efi.
Du 22 au 25,, les vents varièrent perpétuellement du Nord au
Nord-oueft, & IbufHèrent avec tant de force qu’ils nous obligèrent
dé plier la plus grande partie de nos voiles;, la houle tomba: nous
commençâmes à voir des damiers..
Le 2 5 & le 26 , nous effuyames une eipèce de coup de vent
du Nord au Sud- oueft par l’Oueft ; & j’ai remarqué un fait que
vous avez eu occafion d’obferver plus fouvent que moi,. G’eft que