longitude de l’île de Condor ! c’eil ce qu’il m’a paru bon
dexaminer ici, avant de rapporter les obiervations que j’ai
faites à Manille : il en réfu Itéra quelques lumières fur la
géographie de cette partie de l’Inde.
Il n’y a perfonne qui ne croie ( en lifant la préface du
Routier de M. d’Après , & Ion Routier même ) , que le
P. Gaubil nait fait une obfervation aftronomique à Pulo-
Condor : voici en effet comme s’explique M. d’Après, p. LIV,
de là préface. . . L a fécondé ( Pulo-Condor) efl placée en
conféquence de ïobfervation aflrcmomique du P . Gaubil, à
8 degrés ¿¡.o minutes de latitude, par 10 y degrés de longitude
. . . . & dans Ion Routier p. 1 6 g . . . leur fituation
( des îles Condor ) efl à 8 degrés g o minutes de latitude
feptentrionale, 10 y degrés à l ’orient de l'Obfervatoire royal de
Paris ; (à la p. 2 g g ) , fuivant les obfervations aflronomiques
faites à Pulo-Condor & à Canton, fur lefquelles j'a i déterminé
dans mes Cartes leur fituation, & c. or, il peut y avoir Une
équivoque dans ces termes; car le P. Gaubil n’a réellement
obfervé que la latitude de Pulo-Condor; quant à la longitude
de cette île , loin de l’avoir obfervée , il s’eil fèrvi,
pour la déterminer, de la voie la moins fûre & la plus
fujette à erreur qu’on puilfe mettre en ufàge. On peut voir
à ce fujet la lettre du P. Gaubil au P. Souciet, datée de
Pulo-Condor lé 22 Février 1 7 2 2 ; cette lettre fe trouve
dans l’Extrait des Obiervations mathématiques , aftrono-
miques, géographiques, &c. faites aux Indes & à la Chine,
par les P. P. de la Compagnie de Jéfus, publiées par le
P. Souciet en 172 5 , à Paris, chez Roiiin.
J ’ai obfervé ( dit le P. G au bil} la latitude de cette île
'de plufleurs manières:
d a n s l e s M e r s d e l ’I n d e . 2 7 9
Par la fuite des triangles loxodromiques, de 8d g o ' o".
2, Par la ligne méridienne, m Jlyle & l'ombre du Soleil,
d e. . . . • • • 8d 3 8 ' 0".
g.° Par l ’arbaleftrille, en corrigeant l'obfervation par la
parallaxe, la réfraâion & la hauteur de l'oeil fur mer, j ’ai
trouvé la latitude 8d g y ' g g ".
g .‘ E t voici celle à laquelle je m'arrête : le 1 y de Janvier
\1722 , j ’ai tracé une ligne méridienne; j ’ai trouvé à midi la
hauteur apparente du limbe fupérieur du Soleil, de 6 o d g o ' o".
L'injlrument ( continue toujours ce Père ) dont j e me fuis
fervi, efl me bonne planchette d’un demi-pied de rayon, oh
il y a une bonne lunette à deux verres & deux fils qui fe
divifent.
■Voilà ce qui regarde la latitude de Pulo-Condor, & ce
iônt les feules obfervations aflronomiques que je trouve
faites à cette île par le P. Gaubil ; il s’arrête à la dernière
oblervation , qui efl celle qu’il choifît de préférence.
Le 14 Janvier, il fuppolè la déciinaifbn du Soleil, pour
le méridien de Bologne, de. ...................... 2 0 ^ 2 1 ' 00",
& le 1 5 , d e ..................... * 2 1 . p. 0 0 ,
d’où il conclud la latitude de l’île Condor, de 8. 3 5. 14 ;
il auroit dû la conclure d e . . . ... . . . . . . . 8. 34. 30.
M. d’Après dans fès Cartes, & pour la facilité de leur
conflruélion fans doute, fûppofe en nombres ronds 40 ’ 00";
car quand même il auroit pris un milieu entre les quatre
déterminations du P. Gaubil, il en réfulteroit feulement 811
37 ' -j; & en négligeant la première détermination 8*d 40',
qui ri’efl point aftronomique , la latitude de Pulo-Condor
feroit de 8d 36' 4 1 " feulement; mais c’eft peut-être infifter
un peu trop fur cette oblervation du P. Gaubil, qui efl