exempie de femblables courans à une fi grande diiîance des
continens ; ils iraient à un quart de ia route au moins.
J’appuie ceci du fait fuivant.
M. Buache dans fa Mappemonde ( je cite toujours cette
Mappemonde que M. le Monnier cite aufli), dit que le
2 o Décembre, deux jours avant la vue de terre, le vaiffeau
Y Aigle étoit à 25^ 4 5 ' de longitude; le Journal du Pilote
donne, pour ce même jour, 2 6,!y ' ; ainfi, le Journal dont
s’eft fervi M. Buache 8c celui du Pilote , font ici d’accord,
& prouvent que les points étoient égaux, à peu de chofe
près , lur le Vaiffeau Je 3 0 de Décembre. ‘
Deux jours après , favoir le jour de la Circoncifion, à
midi, on étoit revenu de 45 minutes à i’O'ueft , & par
confeqnent à 2 f ou 2 f 16' de longitude. A 3 heures on
vit la terre, q u i, félon les relèvemens , étoit d environ
3 o minutes dans l’Eft ; par cette raifon1 M. Buache auroit
dû placer cette terre à 26 degrés environ de longitude,
comme elle eil dans le Journal du premier Pilote ; ce
Géographe dit, au contraire, qu’il eil à 2 8d 30’ , c’eft-à-
dire 2d 3 o ' plus dans f’Eft : cela ne fembfe-t-ii pas confirmer
que M. Buache a vu , dans le dépouillement qu’il a fait du
Journal de M. Bouvet, qu’au lieu d’avoir été porté dans-
l’Oueil, on avoit reconnu qu’on l’avoit été de 2d 3 0' environ
dans i’E f l, & qu’if fâllôit, par cette raifon, fuppofer la terre
quon crut avoir vue, a'1 30' plus dans i’E f lt c’eft-à-dire
à 2 8d 30' de longitude 1
A r t i c l e d i x - n e u v i è m e.
Des différentes . ejpèces d ’hommes que l’on trouve à
Madagafear, ¿r s’il y a des Pygmées.
IL ne m’a paru, à proprement parler, que deux efpècss
d’hommes à Madagafear, toutes les deux noires, qui diffèrent
feulement en ce que l’une, pareille à celle d’Afrique ou de
Mozambique,, eil trèsxnoire, a de la laine à la tête, comme
on dit, c’e fl-à -d ire , des cheveux courts & très-crépus?
cette efpèce eil en général forte & vigoureux. Les Noirs
de la côte d’Afrique, oppofée à Madagafear, font cependant
•encore plus corpulens, tant les hommes que les femmes,
beaucoup plus forts & pius vigoureux : ii en eil de i’efpèce
humaine dans ces deux endroits , cependant fi voifins l’un
de l’autre, à peu-près comme des coquilles, & peut-être
comme de tous les autres animaux en général ; la même
efpèce de coquille eil beaucoup plus greffe à Mozambique
£c le long de la côte, & plus vive en couleur | qu’elle ne
■i’efl au Fort-dauphin & le long de la côte de l’Efl de
Madagafear.
L ’autre elpèce humaine habite le centre ou le milieu de
l ’Ifle; elle n’efl pas fi noire que la première ; fa couleur eil plus
bronzée, mais elle eil fur-tout remarquable par de grands
cheveux longs & plats, qui paroiffent incapables de recevoir
le moindre pii ; ils en font de longues tçeffes, qu’tis laiffent
defcendre bien au-deflous des épaules : cette efpèce 11’a point
le nez écrafé; un vifage & une phyfionomie à l’Européenne,
ornent fouvent un corps très-bien fait. Les femmes y font
très-belles; mais cette efpèce eil un peu élancée, fans corpulence
, & par conféquent fans forces ; ces Noirs ont le
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