» confidérables ; ces rivières ne fe peuvent paflèr de mer haute :
» auparavant ii n’y avoit que trois rivières & de petits ruilfeaux
» que l’on pafloit facilement à quelque heure que ce pouvoit
» être. De la peuplade de Bacacay à celle de Alalinao, la
» largeur des rivières paffe quatre-vingts varres ; de la peuplade
» de Camalig, en avançant dans l’intérieur de Jayaras, pro-
” vince de Noya, le terrein eft changé à ne pouvoir reconnoître
» les chemins.
» La peuplade de Malinao a été entièrement détruite :
» prelque toutes les cales ont été enlevées; les campagnes &
» les champs font couverts de monceaux de làble ; le tiers du
» village de Cagfava a été pareillement détruit ; le refle focme
» actuellement une Ille, ou plus exaélement une montagne
» entourée de larges & profondes ravines par où eft paiîë le
» torrent d’eau & de fable ; ce torrent a fait beaucoup plus de
» ravages encore à Cemahg, Guinobatam, Liga & Bolangui. >
„ Il parvint à la peuplade à’Albay, au travers de la cam-
„ pagne qu’il ravagea, entraînant avec lui cinquante cafés qui
» étoient au pied du volcan ; dans la partie du Sud-oueft, les
» palmiers & les autres arbres ont été enterrés dans le lable
jufqu’à la cime. Les cafés qui purent réfifter furent à moitié
» enterrées dans le lable, & les perionnes qui relièrent dans
» ces cales, échappèrent à la mort ; celles qui fortirent pour le
a louftraire au danger, périrent toutes dans le lable. On a
» trouvé au village d’Albay dix-huit corps morts de différens
» lè x e s o n en trouva plus de trente au village de Malinao ;
» beaucoup ont échappé, on ne lait par quel hafard: un enfant
» de deux ans fut trouvé enterré dans le làble, il ne lui fortoit
» exaélement : que la tête & le bras droit qu’il avoit devant
» fes yeux; on n’a eu aucune nouvelle de la mère : ce tourbillon
ou
ou .torrent a parcouru un elpace d’environ deux lieues. «
.Tant de dégât n’a pu venir de l’eau qui tomba ce jour-là, «
parce qu’elle ne fut pas allez abondante ; il y a toute appa- «
rence que ce volume immenle d’eau eft forti des entrailles «
du volcan: il éft aéluellement dans le même état qu’il étoit «
avant cet événement; les fables le rendent inacceilible, & «
empêchent qu’on n’y aille faire des remarques. «
Dans la province de Taal, proche Tanadan, il n’y a pas «
long-temps qu’une montagne difparut, & qu’une lagune prit «
(a place ; il relia dans le milieu une Ifle qui jette continuelle- “
«nent des flammes, & les eaux de cette lagune font quel- “
quefois fi chaudes qu’aucun poijfon n'y peut vivre ».
Voici ce que j’ai trouvé au lujet de ce volcan , dans
l ’Hiftoire des Philippines, par le P. Galpard, religieux
Auguftin. ( A Manille , 1 6pS. )
« ........................H fonda un couvent dans le village de
T a al, juridiélion de Balayan, à quatorze lieues de Cavité, K
à gauche, en lortant de la baye de Manille, pour entrer en K
pleine mer, où il y a un golfe qui peut avoir trois iieùes «
de tour, dans lequel dégorge une lagune d’eau falée, «
appellée Bombon, & qui eft fi profonde qu’on n’a point «
trouvé de fond à plufieurs endroits : cette lagune peut avoir «
quinze lieues de tour ; on y pêche d’exeellèns tons, qui ne «
font pas cependant fi bons que ceux de la méditerranéë ; «
c’eft à cette lagune qu’eft le peuple de T a a l : l’églife & le «
couvent font d’une bonne 8c forte maçonnerie de pierres «
de taille. Autrefois cette Bourgade étoit très-grande & très- «
peuplée, mais elle eft allée infenfiblement en diminuant; «
dans cette lagune, ii y a une petite Jfle dans laquelle étoit «
MU volcan de feu , "qui de temps en.,temps avoit coutume «
Tome II. ’ G