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Largeur des deux planches fuivantes, qui s’élèvent de chaque
bord au-deiîus de ia quille....... Mpi 7/po.
Largeur des deux autres qui font au-deiîus de celles-ci i.
Largeur des deux qui fervent de bord............... i. 3.
Longueur de celles-ci..... ......... 35. //.
ÉpaiiTeur des planches 20 à 2a,ifr-
Largeur de la pirogue d'un bord à l’autre, aux deux planches
d’en haut. yv’u 1 op»*
Largeur de la pirogue où font les bancs pour s’aifeoir, c*eft-à-
dire , à i’endroit où les deux planches d’en haut fe joignent
de chaque bord«. y. ¡jÉ
Largeur de la pirogue à la troiiième planche, à l’endroit où
elle eft jointe à ia féconde. 4. 8.
Creux de la pirogue. . 3. 3.
Élévation des deux bouts au-deifus du niveau du fond.. . . • 4.“ //.
Qu’on ne penfe pas que ce foit un petit travail pour ces
peuples, de conftruire une pirogue de planches telle que je
l’ai décrite ici, de trente-huit à quarante pieds de longueur.
Us n’ont pour tout outil qu’une petite hache de trois pouces
ou trois pouces & demi au plus de largeur ; car ils ignorent
l’ufage de la fcie. Croira-t-on qu’avec le feul focours de cette
hache, ils conftruifont leurs pirogues ! d’abord ils écarrifiënt
leur arbre, ils le partagent enfuite en deux folives avec ia
même hache; cela fait, ils continuent en diminuant lepaiifeur
de chaque foiive, juiqu’à ce qu'ils l’aient réduite au point où
ils en ont befoin : iis ont, par ce moyen, avec beaucoup de
peine, deux planches, qu’ils grattent encore pour les unir le
mieux qu’il leur eft poflible. Outre ie travail qui eft très-grand
ic i, iis ne tirent que deux planches dans chaque arbre, à moin»
qu’il ne fût très-gros; en forte qu’ils emploient cinq arbres
pour faire une pirogue; ces pirogues, quand même elles fe
rempliraient d’eau, ne coulent jamais à fond, à moins qu’elles
ne foient chargées : les Noirs qui font dedans, fe tiennent alors
debout, ayant de l’eau à la ceinture au plus, continuent de fo
fer vir de leur pagaye, & gagnent la terre comme ils peuvent.
Il n’y a , à Madagafcar, aucune monnoie particulière. Au
Fort-dauphin, ils prennent les piaftres rondes & rejettent les
autres : iis ne veulent point non plus de nos écus de fix livres ;
iis ne fe font pas par un choix raifonné, mais par une eipècé
de préférence aveugle, & qui ne tient à ancuite connoifîànce
de caufo.
A Foulpoiiitë & à la baie d'Antongil, iis prennent également
les piaftres rondes comme celles qui né ie font pas & nos écus
de frx livres : notre autre monnoie n’y a point de cours. Us
divifent cette monnoie en demi & en quart, en la coupant
tout Amplement, foit en deux, foit en quatre parties égales;
cet argent leur fert encore à faire des ornemens pour les
femmes.
Outre l’argent blanc, fes fufds que nous appelons fufds de
Traite, fervent dans fe commerce à Madagafcar. Il y a eu un
temps ou pour un fufd on avoit mille livres de riz blanc; mais
les chofes étoient bien changées en 176 3 , ce qui provenoit
des guerres qui détruifent les riz ( car ceux qui font les pfus
forts mettent le feu dans les récoltes ) , de ce qu’ils regor-
geoient de nos effets, & qu’à la baie d’Antongil for-tout ils
n’ont point de débouché pour le commerce, ce qui favorifc
la parefle naturelle qu’ils ont pour la culture.
A Foulpointe ils commercent dans fes terres , vont fort
avant dans le Sud par rapport à eux, pénètrent même juiqu’à
la côte de l’Oueft; de cette façon, les gens de Foulpointe ne
gardent pas long-temps chez eux les effets que nous leur
portons, & ne font pas dans le cas d’en regorger: ee-n’efl