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je trouvai le reffort détruit par la rouille ; je fubftituai à ce
reffort plufieurs fils de pire, & en allez grand nombre, à
ce qu’il me parut, pour lupporter aifément le poids de la
lentille. Ce fil dura près de' trois mois ; mais la grande
humidité qu’il fit pendant ce temps, fut caufe que les goupilles
de fer qui retertoient ces fils fe rouillèrent : la rouille
confomma les fils, qui manquèrent précifément à cet endroit
le 20 Décembre; je leur en fubftituai d’autres & en plus
grand nombre, & à la place de goupilles de fe r , j’en mis
d’argent palîe à la filière : or, n’ayant eu depuis ce moment
que peu d’occafions d’obferver ie Soleil, il ne me fut pas
polfible de mettre la verge à fa véritable longueur avant
mes deux dèrnières obfervations; mais cela n’influe point
fur l’heure de ces obfervations.
J’oblèrverai de plus ic i, que pendant quelques-unes
des hauteurs eorrefpondantes du 6 & du y, le Soleil me
paroilfoit dans dés momens avoir un tremblement d’autant
plus fingulier , que mon quart-de-cercle pofoit for un mur
très-lolide , & qu’il faifoit calme ou prelque calme. Ce
tremblement, qui a dû influer un peu fur mes hauteurs,
quoique d’ailleurs allez exactes pour l’objet aéluel, ne peut
provenir que d’un léger tremblement de terre, trop foible
pour fe faire fentir autrement.
Le 1 5 Janvier.
M. de Langara , que fes occupations avoient empêché
d’affiHer aux deux dernières obfervations du 30 Décembre
& du 8 Janvier, vint me joindre hier au foir à i’Obfer-
vatoire, dans l’intention de m’aider à i’obfervation de l’im-
merfion qui devoit arriver cette nuit, du premier làteiiite de
Jupiter,
Jupiter, vers les 2 heures L ” & pour laquelle je m’étois
préparé plufieurs jours d’avance ; mais les nuages dérangèrent
abfolument nos projets.
R é s u l t a t d e s O b s e r v a t i o n s
rapportées dans cet Extrait.
J e fus obligé de terminer ici cet Extrait , à caufe du départ
de M. de Cafeins ; me propolant toutefois de; pourfoivre
le. Journal de ces mêmes obfervations, & d’y en ajouter
d’une autre elpèce, je veux parier des obfervations de la
Lune. Celles que je viens de rapporter ont été faites avec
un excellent objeélif de 1 5 pieds de foyer , combiné avec
deux oculaires de 5 pouces 3 lignes de foyer , placé l’un
fur l’autre.
Pour tirer de ces obfervations tout le parti que nous nous
fommés propofé dans le commencement de ce Mémoire,
il eût .été nécefiàire d’avoir des oblervations correlpondantes
du même làteiiite, faites en Europe, foit pour les jours qui
ont précédé mes oblervations , foit pour les jours qui* les
ont luivies.
Au défaut de Ces obfervations , j’empruntai le fecours des
Tables aftronomiques, d’oû je tirai un premier réfuitat,"qui
ne pouvoit pas beaucoup s’écarter de la vérité, vu l’état
de perfeéljon où font aujourd’hui les Tables du premier
làteiiite de Jupiter. Mon intention étoit que ce réfiiitat pû]t
en attendant , toujours fervir aux Vailfeaux qui voudraient
aller à Manille.
J ai rejeté 1 obiervation du 22. Oélobre & celle du j o
[Novembre ( marquées douteules dans le Journal ) , comme
jie pouvant concourir avec les autres.
J'orne II. p p