qti on relient a Manille, ne font rien en comparaîfoh die!
ceux qu’on éprouve fur la côte de Caraga.
• Ceux-ci finiflent toujours au point de l’horizon où ils ont
commence, 8c-font accompagnés de tourbillons ii violens*
que les ouragans d'Europe ne font, en comparaifon, que
de foibles coups de vent : quoiqu’il y ait tous les ans des
coups de vents à cette côte, les baguios y font, heureufemënft
fort rares; ils ne reviennent que tous les quatorze ans ou à
peu-près : fans’celà cette côte feroit inhabitable.
Le plus confidérable des lacs des Philippines eût celui da
B a y , que pluiieurs rivières entretiennent ; la rivière dé
Manille fort de ce lac, 8c 'cette ville en efl à environ cinq
lieues; au milieu eft une lije confidérable, mais inhabitée;
on y trouve beaucoup de gibier : ce lac a environ trente
lieues de tour, cent brades 8c plus de profondeur vers le
milieu, 8c eft rempli de poiffon; dans les mauvais temps,,
il a fes tempêtes.
Le lac de Bombon , où eft le volcan de Taal, eft très*
abondant en poillon : au-dela de la province de la Pampangue,-
dans la partie du nord de file de l.uçon, ' on trouye une
grande lagune qui fe décharge perpétuellement du foperfiu
de les eaux, par le moyen de deux rivières confidérableï
auxquelles elle donne naiiîance ; on les nomme rivières de
Saint-Thomas 8c de Guingoa.
Dans quantité d endroits on trouve des fources d’eaux
chaudes, qui ont desyertus admirables contre’quantité d’in-
i limite s, principalement pour celles qui proviennent du froid
8c de l’humidité qui .caufent des douleurs 8c des enfldres
dans lés jambes ; infirmités ordinaires à Manille : il y a dé
ées eaux que Ion boit; on fe baigne dans les autres, on
peut prendre les bains chauds ou tempérés félon les cas :
jj y a d’autres eaux dont on ne prend que la vapeur; celles-là
font fi chaudes, qu’il fuffiroit de refter dedans i’efpace d’un
'Ave M aria, pour que la peau pelât tout-à-fait ; elle cuiroit
même fi on y reftoit long-temps ; cette aventure .eft arrivée
à plufieurs chiens qui' ont voulu- traverfer ces eaux. Les plus
•célèbres de toutes ces eaux-, ce font celles de la peuplade de
'Maguit, fur le lâC de B a y , dont je viens de parler: les
«francifcains y ont eu un Hôpital magnifique;: on y avoir
toutes les commodités 8c-les aifances polftbles;.8c; on y alloit
pour les incommodités dont je viens de parler. Ge fomptueux
hôpital fut brûlé en \ y z6 , par la- négligence de quelques
malades; là.réparation de cèt édifice doit fe foire, aux frais de
la Caillé royale;, mais cette Caiife fournit à:tant de befoins
Urgens ..qu’elle n’a pu , jufqu’à préfent, fournir à la réédification
de cet Hôpital on fe relfent à Manille de la perte de cet.
hofoice, qui étok d’un très-grand fecours pour les- habitans-
de cette ville.. ,
Dans l’île de Mindanao if y a deux lacs très-confidér-
rables : le principal eft celui qui a donné, feionles Naturels ,
fon nom à l’île entière, il eft dans la Carte fous le nom
de Laguna Je Maguindanaa, fiir la côte- méridionale de
fille ; il eft très-grand, rempli de glayeu en- beaucoup d’endroits
8c d’herbes , qui n’empêchent cependant pas les.
bateaux de paffer ; il contient quantité d’enfoncemens ou de
bras qui ont fervi , dans le dernier fiècle, de retraite aux
Naturels du pays contre les Elpagnols, qui % ne connoiflant
point comme eux ces diflerens enfonçemens , & n’ayant point
alfez de forces, n’ofoient les pourfuivre. L’autre lac eft à la
côte oppolée, il eft dans la Carte fous le nom de Lac de