le plus périlleux de Madagafcar, & j’y aurois fans doute péri
avec un Marin moins intelligent que M. des Biôttières : lorfque
nous en appareillantes, la chaloupe & le canot à qui on avoit
dit de fe mettre à ia traîne, s’étoient au contraire rangés
contre la joue & le côté fur lequel le Vaifleau devoit abattre ;
ie V ai fléau cula & abattit fur le bord oppofë : nous perdîmes
par ce moyen plus de deux encablures (deux cents toifes),
& nous approchions du reflif de façon que nous n’euflions
pu le doubler, fi on eût continué de laiflèr virer le Vaifleau;
& nous allions nous pertjre. M. des Blottières prit fur fe
champ fon parti; il lailïa tomber une ancre , fit une,emboflure
& appareilla deffus : une pareille manoeuvre eût fans doute
fauvé ia frégate la Gloire à Viningbé.
Les deux autres endroits font Nojfebehente, à l’Oueft de
Vininghê, & An'goncy, à 14^ 5 5
Pour revenir à la longitude que j’aifigne à Foulpointe & à
la baie d’Antongil, les Cartes du Dépôt de la Marine, faites
en 1740 , donnent 4 6A 3 6 ' pour Foulpointe; ce qui feroit
-3 8 minutes ou près d’un degré dont Foulpointe feroit véritablement
plus oriental que les Cartes ne le repréfentent.
Dans les deux voyages que j’ai fait à Foulpointe, en 1-762
'& 1763 , nous fumes menés en 1763 par un petit frais
inégal, qui cependant nous rendit en quatre jours de l’île de
'Bourbon à la vue de Madagafcar , nous comptions encore
4 8 11 4 2 ' ; par conféquent, fi nous enflions été bien fûrsde
notre point, c-es 48^ 4 2 ' euffent été la vraie longitude de
■'Madagafcar; or les-Cartes donnant feulement 46^ 3 6 ', .elles
auraient marqué Madagafcar de 2 d £>' trop -à fQueft ; mais
comme la vraie longitude qui réfulte de mes obfervations
àfïronomiques n eft que de 3 y d 3 4 ', if eft évident que nous
étions pour lors en erreur de i J qu’on doit attribuer en
grande partie à l’erreur du Pilote, qui n’a fouvem foin, ni de
fa demi-minute, ni de la longueur de fort foc, ni d’eftimer la
dérive, ni de bien jeter le fo c , &c. car tant que le Pilote
fe négligera fur tous ces points, il n’aura aucun droit d’accufer
les courans des erreurs de fon eftime.
L’année d’avant ( 176 2) j’avois été mené de l’île de Bourbon
a Madagafcar par un bon vent fiais ; mais au lieu qu’en
1763 le vent étoit Sud-eft, parce que c’en étoit en effet la
failôn & de la mouflon du Sud, j’étois parti en 176 2 dans
la faifon des' vents de Nord - eft, qui doivent influer fur la
direélion des courans, s’il y en a de confidérables dans ces
mers ; car ils ne doivent pas avoir la même direélion dans
toutes les faifbns de l’année : or, iious n’employâmes que
trois jours à nous rendre de l’île de Bourbon à Madagafcar.
Lorfque nous comptions encore 48d 1 7 ', nous aperçûmes,
avec une efpèce d’étonnement, l’île de Madagafcar; je dis
avec une efpèce d’étonnement, car nous n’eûmes, pendant
notre court voyage, de différence, ni du côté du Nord, ni
du côté du Sud, art lieu que nous en eûmes tous les jours en
¡1763 > alloient à 12 & 1 5 minutes : nous nous jugeâmes
à environ quinze lieues de la terre lorfque nous la vîmes ;
par conféquent, en nous en rapportant uniquement à notre
point, nous aurions placé Madagafcar à 47^ 32 ' de longitude;
mais comme de la diftance à laquelle nous le vîmes,
il en faut au moins ôter cinq lieues pour les bafles terres &
la cote, dont nous devions être néceffairement plus près, iï
s’enfuit que cette côte feroit à 47^ 4 7 ' félon notre' eftime ;
mais j ai trouvé 4 7 d 34' par mes obfervations ; par coiffée '»