entreprit de le rétablir & de ie rebâtir à neuf fur de nouveaux
fondemens ; 'ce qui a été exécuté. Cet hôpital fait un bâtiment
vafte & fuperbe; i’égiife eft belle; les faiies des malades
font grandes & remplies de lits aifez propres, il y a beaucoup
de Religieux. Ces Pères font très-utiles à Manille, étant
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très-charitables envers les malades ; c’eft-Ià où les Efpagnols
de Manille & des environs envoyent leurs domeiliques
iorfqu’ils font, malades ; on en a un foin tout particulier, &
on les traite gratis.
Ces Pères ibnt fans contredit les plus utiles à Manille,
malgré cela ils font pauvres & fouvent dalis la misère, ils
ne vivent que d’aumônes, & fans la Confrérie de la Miféri-
corde, cette Maifon aurait de la peine à fubfifter. Je ne
ferai ici qu’une réflexion que m’arrache l’amour de l’humanité;
la confrérie de la Miféricorde a amafîe des tréfors immenfes,
mais elle les prodigue & les répand fur les malheureux qui
font dans l’indigence ; l’État même y a trouvé piufieurs fois
des fecours. Les Ordres religieux ont également des tréfors;
mais 011 m’a affuré que perfonne ne s’en reffent; que fem-
blables à ceux des Igolotes, ces tréfors 11e font au contraire
qu’accroître chaque année. Aufli ÏHiJloire Espagnole qui parle
de l’emploi que la Miféricorde fait de fes oeuvres pies, fe
tait fur celui que font des leurs les Ordres religieux.
Les Francifcains déchauiïes pafsèrent à Manille en 1 y 7 7 ;
ce font des efpèces de Capucins : leur couvent eft fuperbe &
vafte; ils font ordinairement trente Religieux, outre cinquante
autres à peu-près qui deflervent un pareil nombre de Cures
dans l’archevêché de Manille.
Dans l’enceinte du couvent, on voit une foperbe chapelle
où repofe continuellement le Saint-Sacrement ; cette
d a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . x 8 i
Chapelle eft deftinée aux exercices du Tiers - ordre.
Hors lesttmirs de Manille, à une.portée de fufil de cette
ville, on trouve l’hôpital de Saint-Lazare; les Religieux
Francilcains en ont i’adminiftration temporelle & fpiritueile
cet hôpital eft pour les lépreux , dont on voit beaucoup à
Manille ; les Efpagnols appellent cette lèpre, el mal la^aro.
A r t i c l e 0 o u z 1 È h e,
Des Évêchés des Philippines, fuffragans de Manille ;
¿ r de la quantité générale des Am is chrétiennes qui
font dans ces IJles.
L’ÉvÊché de Zébu eft le premier, il fut créé en 1 59 j ;
Ja Cathédrale eft de bois, allez grande, & dédiée à Saint
Michel; elle eft fans Chanoines : il y a un Curé, un Sacriftain,
un Provifeur & quelques Prêtres ; , c’eft prefque toujours
un Religieux qui eft Évêque ; iorfqu’il officie, il eft pour
l’ordinaire accompagné de deux Prêtres mulâtres* H y ¿.de
plus à Zébu un couvent d’Auguftins chauffes; un d’Auguftins
ou Récolets déchauiïes, un,Collège de la .Compagnie'de
Jéfos , un Alcalde : il y a pour l’ordinaire trois fojets dans.
chaque couvent, c’eft le plus grand nombre qu’il.y ait jamais.
La ville de Zébu, qui 11’en devrait pas porter le nom, eft
un affemblage de quelques miicrabies paillotes, comme le
font celles de tous les Indiens; en-revanche, les couvents font
fiiperbement bâtisj.iJ.y a des ■logemenpjmm^nfes, Ôç.cela
pour deux à; trois perfonnes feulement ; ainfi font tops les
couvents des Philippines, fept a huit fois plus: grands qu’il
ne faut pour le nombre, de.fujets qui les occupent; refte à
favoir fi cela vient de ce .que. le nombre des Religieux forait
actuellement moins grand en Elpagne,.qu’il ne ietoit il y a