d’Antongil : les rivières des terres qui environnent cette
Baie, doivent, ii efl: Vrai, occafionner beaucoup de brouillards
dans certains temps, fur-tout lorfque les vents de terre, qui
font foibles, y dominent.
"Pendant les vingt jours que j’y fuis reflé, j’y ai vu régulièrement
tous les matins, jufqu’au moment où ia brife du
Sud fe déclaroit, beaucoup de brouillards entre les gorges
des montagnes , dans les valiées par où les rivières & les
ravines doivent paifer & couler ; ces brouillards étoient
diffipés vers les dix heures, & je n’en ai point vu à la pointe
où nous étions établis : l’air, à cette pointe, étoit toujours
très-pur & très-net.
Ces brouillards, qui ne manquent jamais de s’élever toutes
les nuits des rivières & des montagnes du fond de la baie
d ’où vient 1a brife de terre, font certainement la caufe de la
fraîcheur des nuits.
Un moyen alîùré de conferver la iànté dans ce pays, efl
le même qu’à Foulpointe, je m’y fuis très-bien porté; &
avec plus de cent foixante hommes d’Équ ¡pages que nous
avions à bord du Silhouette, nous avons quitté' la baie
d’Antongil fans aucun malade.
A r t i c x e q u i n z i è m e .
Sur quelques Coquilles que f a i trouvées à la haie
¿TAntongrl, fur le Caméléon, ¿r fu r une autre
efpèce de Lézard.
J e n’ai trouvé à la baie d’Antongii aucune coquille que
des fragmens .de palourdes que j’ai reconnues être de la même
efpèce que celles que j’avois déjà eues de i’IÎIe-de-France;
des efpèces de limaçons violets & papiracés ; & quantité de
ces pedts vermiffeaux chambrés comme des nautiiies, qui
portent le nom de cornes d’Ammon dans Rumphius.
J’y ai trouvé une petite oreille de mer très-jolie & très-
flngulière, dont Rumphius & M. d’Argenville ne parlent
point; je n’en ai eu qu’une feule de bien confervée, &
une autre dont les bords étoiefit un peu rongés : j’en ai
cherché d’autres , mais envain. /
Cette efpèce n’a pas plus de quatre lignes de 'longueur,
fur deux de largeur* très-plate, d’un très-beau blanc, &
artiftement cannelée en-deiïus.
On trouve dans la rivière une grande vis, compofée
' d’environ treize fpires, & prelque trois pouces de longueur;.
je dis environ, parce que fur plufieurs milliers qu on
m’a apportés de cette efpèce de vis, je n’en ai pas trouvé
une entière; celles qui étoient les moins mutilées., avoient*
perdu au moins trois-à quatre lignes de leur pointe qui étoit
détruite : les fpires de ces vis font garnies de longues pointes;
la coquille eft recouverte d’un épiderme brun ; l’animal a
un opercule : -il fe tient dans le iable , ri ou les Noirs le
tirent dans le temps des-baffes mers, & ils en mangent en
quantité. - :
J’y ai aufîi trouvé l’elpèce de limaçon buccin, dont j ai
parlé à l’article du Fort-dauphin; .ce. limaçon eft apparemment
.répandu tout le long de la cote ;. j en ai vu a
Foulpointe , à l’île Sainte - Marie & à lile Marotte : on
m’en donna danc la fuite à rifle- de -France ., qui venoient
de Mozambique ; ils étoient une fois plus gros que ceux
que j’ai tirés, de Madagafcar. :-
II y a à la baie d’Antongil & à l’île Marotte, uneprodigieufe