
s’ il n’y a point d’objeélion légitime contre elle t
elle ell admife au ferment de purgation $ c’eft-à-
d ire> au ferment qu’elle n’a ni corrompu les
électeurs , ni employé l’intrigue. Les chargés de
bourguemaître, de ftatthalter ou lieutenant, &
des deux tréforiers, fe donnent dans le confeil
combiné, à la pluralité des voix.
On appelle bourguemaître, bourgermeifier, les
deux chefs ou préfidens du gouvernement. Ils alternent
dans leurs fonctions d’ une année à l’autre j
ils peuvent relier en place toute leur vie. Chaque
année, le lendemain de la pentecôte, les confeils
en corps fe rendentde la maifon de ville à l’églife
de St.-Jean, pour préfenter à le bourgeoise affem-
blée leur nouveau chef. Celui-ci jure publiquement
l’obfervation des conllitutiohs de l’Etat & des
immunités de la bourgeoifie 5 les confeils & les
bourgeois prêtent ferment à leur tour. Le ftat-
thalter ou lieutenant a le troifîème rang , il fait
les fondions des bourguemaîtres dans leur ab-
fence. Les deux tréforiers ont la direction des finances
, & la Surveillance de l’àrfenal. Comme-les
memBrés du petit confeil font pris à portion
égale , deux de chaque tribu , celle de laquelle
eft tirée le bourguemaître régnant, lui Subroge un
lieutenant, qui affilié pendant l’année de fa per-
feélure aux alfemblées du Sénat. Les deux Sénateurs
, chefs de chaque tribu , font appellés ob-
hern & Zunfimeifiir , préfident & tribu.
C ’eft le grand confeil réuni au petit qui ell
revêtu du pouvoir Suprême j & M. C oxe paroît
fe tromper lorfqu’il dit que le pouvoir Suprême
réfide dans l’affemblée des citoyens ou bourgeois,
dont le nombre eft d’environ Seize cents : 1a bourgeoifie
alfemblée nomme les officiers & reçoit leur
ferment, mais il ne paroît pas qu’elle faffé les loix.
Les diverfes parties du pouvoir exécutif, la police,
la jurifdiétion criminelle & civile , l’économie
publique, le département militaire, la police ec-
cléfiafiique, & c . font diftribués entre les membres
des confeils & les commiflions Subordonnées,
où les délibérations font préparées , de la même
manière à peu-près que dans les autres cantons
ariftocratiques delà Suiffe. Le petit confeil juge
définitivement les caufes civiles & les appels interjetés
dés Sentences des baillis , mais dans les
affaires criminelles 11 ne peut prononcer une peine
capitale : fi le délit le mérite , la connoilfance appartient
au grand confeil : l’un & l’autre de ces
confeils ne s’affemblent qu’au befoin , & les
procès n’étant point fréquens , les aflèmblées
n’ont guères lieu que tous les huit jours. O h a
remarqué comme une chofe-inouie qu’en 1776 le
confeil. fiégea quatre-vingt fois c’ étoit relativement
aux affaires delà république avec la France.
Les procès civils fe plaident par les parties
elles-mêmes , qui n’ont pas la permiffion d’écrire
•leurs moyens i mais elles ont le droit de prier
un des confeillers de quitter fon fiége pour les
afiifter, & fuppléer a leur ignorance , ou à leur
timidité , pourvu toutefois , que cela foit fait
fans préparation & à l’audience même : les frais
d’ un procès , quelque considérable qu’il fo it ,
n’excèdent pas fept livres dix fols tournois
La population du canton de Schaffkoufe , indépendamment
de la capitale , qui ne renferme que
fept mille âmes, eftévaluée à vingt-trois mille
âmes. Il eft fubdivifé en vingt bailliages. Les
membres du petit confeil ont feuls le droit d’af-
pirer à ces préfe&ures, dont le terme n’ell point
fixé. Le pays eft fertile en toutes fortes de productions.
11 produit beaucoup de vins & d’une
bonne qualité. Les récoltes ne fuffifent pas pour
nourrir tous les habitans > on tire des bleds de
la Suabe. C e canton a d’ ailleurs de belles prairies
& de bons pâturages.
Les revenus de l’Etat eonfiftent dans le produit
des impofitions foncières , qui font la dixme &:
le cens, & fur-tout dans les droits mis fur l’importation
des marchandifes qui viennent d’Allemagne.
La dixme eft payé au treizième par les
citoyens , & au dixième par les fujets. Les dépendes
de l’Etat font peu confidérables : on
peut en juger parla modicité des appointemens
du magiftrat fupérieur. M. Coxe dit que le bourguemaître
a en tout cent cinquante livres de revenus.
Le clergé eft à la charge de l’E ta t, mais
fes gages ne fuffifent réellement pas pour le faire
vivre.. La meilleure cure du pays rapporte cent
livres tournois, & il en eft dont le revenu n’eft:
que de .quarante livres..
Les loix fomptuaires font ici en vigueur ,
comme dans la plus grande partie de la Suiffe.
Le vin eft l’article le plus confidêrable des
exportations du canton ,de Schaffkoufe : il va
payer en Souabé les grains qu’on en tire..
La capitale a quelques manufaélures do toiles ,
d’étoffes de coton & de foieries : fon commerce
eft d’ ailleurs floriffant.
La monnoie du canton eft en petite quantité
& de mauvais aloi : c’eft la politique de l’Etat
qui defire qu’on ne -lui. enlève pas des efpèces
qu’il n’a point de profit à fabriquer.
C e qui donne une idée delà fécurité des Suiffes,
Sckajfhoufe, ville frontière , n’a point de gar-
nifon , & fes fortifications font miférables. Les
bourgeois montent alternativement la garde , 8c le
peuple du canton eft claffé en compagnies de
milice , q u i, exercées tous les ans, font toujours
prêtes à prendre les armes pour la défenfe
de leur patrie.
Le peuple qui, n’ayant aucune part au gouvernement
, fe trouve fujet, eft chargé de plu-
fieurs dépenfes : il entretient les routes publiques,
outre la dîme, qu’ il paie au diftriél,
comme nous l ’avons dit plus haut.
Le canton de Schaffkoufe a quelques troupes en
France, chez le roi de Sardaigne & en Hollande :
ces trois fervices font les feuls qui foient ouverts
aux cantons proteftans : il en coûte fort peu au
canton pour remplir fes engagemens fur cet objet :
la Souabe lui fournit un grand nombre d’hommes
que l’oppreffion & la mifère chaffent de leur
pays. Ceux du comté de Furftenberg vont s’enrôler
en foule à Sckaffh.ou.fe; c’eft particulièrement
avec la Sardaigne que cette reffource eft mife en
ufage : on conferve fur-tout les Suiffes pour la
Hollande /qui eft ftriéte fur là capitulation. Voye\
l'article corps Helvétique & les articles des douze
autres cantons.
. S CH W A B E C K , vo^ei Mindelheim.
S C H W E ID N IT Z , vàÿeç l ’article SlLEStE.
SCH A V EN BO U R G ,o a SCH AUM BO URG , ;
comté fouverain d’Allemagne au cercle de W e ll- j
phalie.
Le comté de Sckavenbourgeft fitué furie Wefer,
& eft borné par la principauté de Callenberg ,
par les comtésNde la Lippe & de Ravenfberg, &
par la principauté de Minden.
Quoique le terrein foit montueuxdans plufieurs
diftriéls on y trouve cependant beaucoup de
terres fertiles & d’excellens pâturages.
Le comté de Sckavenbourg renferme fept villes ,
trois bourgs & cent foixante-fept villages. La plupart
des habitans profeffentla religion luthérienne:
les réformés ont auffi le libre exercice de leur culte.
Précis de l'hifioire politique.
Les anciens comtes de Sckavenbourg defeendent
d’Adolphe I , feigneur de Sauterfleben & de Scha-
kenfleben , lequel, ainfî que l’a prouvé le pro-
feffeur Gebhardi, étoit le troifîème fils de Charles,
comte de Mansfeld, & petit - fils du marggràve
Riddag , & obtint de l’empereur Conrad I f par
l’entremife de Sigebert, évêque de Minden, une
portion de terre dans l’évêché de Minden-, où
il conftruifît, en 10$ $ , le château de Sckavenbourg.
Il paroît que fon fils s’appelloit Adolphe j
fon petit-fils Adolphe fut comte de Sckavenbourg,
& il reçut auffi de l’empereur Lothaire II l’in-
veftiture des comtés de Holftein & de Stormarn ;
& fes defeendans poffédèrent en outre le comté
de Sternberg & la feigneurie de Gehmen î ils
devinrent puiffans & s’ allièrent avec des maifons
princières & royales. Le comte Ernefte III fut
élevé à la dignité de prince (1619) par l’empereur
Ferdinand I I , & il prit le titre fuivant : Par
fa grâce de Dieu , Ernefte , prince & comte de
Holftein & de Sckavenbourg, comte de Sternberg
, feigneur de Gehmen , &c. Il mourut en
Ï6 11 fans poftérité j il eut pour fuèceffeur fon
neveu , le comte Jobft-Hermann , & celui-ci fut
remplacé par fon parent Otton V I , lequel mourut
en 1640, & termina l’ancienne tige de la maifon
de Sckavenbourg. Sa mère Elifabeth, fille de Simon,
comte de la Lippe , & femme de George Her-
' tnann de Sckavenbourg, delà branche de Gehmen,
prit pofféffion des pays appartenans à la maifon de
Sckavenbourg, & inilitua pour fon héritier & fuc-
ceffeur fon frère Philippe , comte de la Lippe.
Guillaume - Frédéric Ernefte . de Sckavenbourg-
Lippe, qui vient de mourir (au mois de février de
cette année 1787 ) , étoit fon arrière-petit-fils*
A l ’extinélion de la branche mafeuline de
Sckavenbourg , le comté fut ainfî partagé : le duc
George de Brunfwic-Lunebourg, comme feigneur
: féodal, fe mit en 1 pofféffion des trois bailliages
dp Lavenau , Bockeloh & Mefmerode , en vertu
d’ une tranfaélion de l’année i f 6 j , laquelle fut
confirmée par les traités conclus à Lavenau ea
1647 , entre les maifons de Brunfwic, de Heffe
& de Sckavenbourg - Lippe : ces mêmes traités
donnèrent .au duc George la prévôté de I.achem
& une partie de celle de Wisbeck. Le comte
de Sckavenbourg ayant offert en i p 8 les bailliages
de Rodenberg , Agenbourg & Arensbourg
en fiefs mafeulins aux landgraves de Heffe 5 ils
retournèrent à ceux - ci comme feigneurs féodaux
en 1640 j le comte Philippe ayant époufé
Sophie, princeffe de Heffe , il Fut de nouveau
invefti de trois bailliages , mais il donna en fief
aux Jandgraves la totalité de fon comté. L ’évêché
de Minden s’étant approprié, comme fiefs
relevant de lu i , les bailliages de Buckebourg ,
Stadthagen & Sckavenbourg', Sc la maifon de
Caffel refufant , d ’après c e la , de remplir la
convention, dont il vient d’être parlé , le comte
Philippe confentit à en paffer une autre , d’après
laquelle Heffe-Caffel prit d’avance la douzième
partie du comté, entra enfuite en partage pour
le furplus , & invertit le comte Philippe de fa
portion. Cette convention fut confirmée par le
traité de Weftphalie (art. iy. §. 3.. ) , & on procéda
au partage de la manière fuivante : le comte
Philippe de Sckavenbourg - Lippe eut les quatre
bailliages de Stadthagen , Buckebourg, Arensbourg
& Hagenbourg , & une partie de celui
de Sachfenhagen, laquelle fut dans la fuite réunie
à ce dernier 5 la maifon de Heffe-Caffel eut
les bailliages de Sckavenbourg , Rodenberg , &
une partie de celui de Sachfenhaufçn , avec les
villes , bourgs & châteaux en dépendans. C omme
la portion de Heffe-Caffel eft plus confidé-
rable que celle de la Lippe, celle ci ne contribue
pas pour la moitié aux charges publiques ;
& fon droit à cet égard eft fondé fur une tran-
faélion' confirmée par l’empereur , l’empire &
une longue pofféffion ; ainfî , lorfque, par exemple
, il s’agit de payer quarante mille écus , la