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archiducale d A u t t ith e , & l’évêque de Trente,
que-d’évêché enverroic Tes députés aux diètes &
autres affemblêes du T y ro l, & participer oit aux
délibérations concernant les intérêts & la fureté
de la patrie ; & qu’en conféquence , il contribue-
•roit aux charges & impofitions ; triais que la raai-
fon d'Autriche , en fa qualité de Seigneur du T ÿ -
r ô l , paieroit le contingent 'dè d’évêché aux char-,
ges extraordinaires de l’empire , à l ’exception des
taxes pour la chambre impériale ; cette difpofî-
tion fut confirmée parle recês de la diète d'Augf-
bourg, en 1548. Quoique l’évêque de Trente (bit
réputé par la maifon d ’Autriche membre des
états du Tyro l , il n4eia a pas moins ,
comme prince du Saint-Empire, voix & féance
â la diète , <hms la chambre des princes , & il
y envoie en effet fon repréfentant. II eft de même, ;
état du cercle d’Autriche. Comme évêque, il
eft fuffragant de fa métropole de Goerz. Le haut
chapitre T conipofée de 18 chanoines, aflîfte atiffi
états du Tyrol.
Quant aux charges héréditaires de cet évêché
, celle de maréchal appartient aux comtes
ik feigneurs de Firmian , feigneurs de Crometz
6 Meggel > celle de grand- chambellan aux
comte d’Arz ou Arzo , feigneurs de Vafio ; celle
de grand-échanfon aux comtes de Thun j celle de
grand-fénéchal aux barons de Prato, feigneurs de
Segunzan.
Le confeil aulique du prince évêque, eft corn- ;
pôle de membres eccléfiaftiques & laïques ; l’ of-
fici alité ou çonfiftoire de cet évêché, a été fup-
primée , & fa juriididion commife à un vicaire
général. V~oyeç l’article T yrol.
T R Ê V E S , éleâorat de Trêves : il touche vers
le couchant au duché de Luxembourg * il eft bor
né au midi par le duché de Lorraine ; au levant
par quelques terres palatines du cerçje du haut
Rhin , par celles de Hefife-Rheinfels & de Naf-
fau; au nord, par j’éle&orat de Cologne & par
plufîèurs autres territoires. Sa largeur eft très-
inégale, & fa longueur eft de vingt 8c quelques
milles.
S o lj productions.
C e pays eft affez montueux & fourni de bois,
©n y trouve de beaux pâturages & un grand
nombre de champs fertiles, mais il ne produit
pas en général auez de bleds, pour la confom-
mation de fes habitans.,. Il y a d’ailleurs quantité
de vignobles le long de la Mofelle, dont les vins
font renommés, fur - tout ceux de Zeltingen ,
W eh len , Krak, Duffemund, Chus & ^autres
lieux.
Navigation intérieure.
La Mofelle q u i/ après le Rhin , eft la principale
riyiere de cet éleâorat , y entre par,
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| je duché de Luxembourg, reçoit dès la frôntier«
la Saar, puis la K y l l , traverfe la plus grande
partie du pays en formant beaucoup^ de finuofi-
tes , fur - tout entre les montagnes , & fe jette
enfin dans le Rhin, près de Coblence^au-def-
I fous de 1 embouchure de la Lahne. Ces rivières
fqnt d un avantage extrême pour la pêche &lana-
,vigation.
Population.
AOn compte vingt-neuf villes dans cet arche-
veche. La nobleffe qui pofsède environ le tiers
4es terres, a été déclarée libre & immédiate de
1 Empire , par une convention de l’ anfiée 1729.
Etats.
Les Etats du pays font compofés de deux ordres,
favoirj i-°* celui des prélats & du clergé ;
2P. celui des villes de Trêves, Coblence 1 Bop-
pard , O b e r -W e fe l, Z e l l , Cochem , Montau-
bance, Limbourg, Berncaffel, W id ich , Munf-
ter , Meinfeld , May en , Saarburg , Pfalzel.
L’abbé de fàint-Maximin eft primat de ces états,
qui dans le haut & bas archevêché, ont un directoire
eccléfiàftiqtie & féculier. La convocation
des diètes fe fait par l’éleéteur, qui la notifie au
grand chapitre1 afin qu il puifle y . envoyer fes
députés, pour "prendre co'nnoiflance des proportions
du prince : dès qu’ils en font inftruits ,
ils quittent l’affemblée.
Régime eccléfiaftique.
Les fujets de l’éleéteur profeflent la religion ca*-
tholique, à l’exception de quelques lieux que ce
prince pofTède en commun avec d’autres feigneurs
, où Ton trouve des luthériens. Le diocèfe
archiépifcopal, plus étendu que le territoite' d©
l’électeur , eft 'divifé en cinq archidiaconés.
Précis de l'hiftoire politique.
Les anciens T re v ir i, dont la capitale & le pays
de cet ejeétorat tirent leur nom , furent fournis
a la domination des Romains jufqu’au quatrième
fiècle; à cette époque, ils pafsèrent fous celle
des Francs. Par les partages de Louis le Débonnaire,&
de fes fuceeffeurs , ils furent,incorporés en
m royaume de Lorraine, puis donnés en
870 à Louis , roi de Germanie , & dès - lors ils
ont toujours fait partie de l'empire. ■ L'origine de
l'archevêché de Trêves eft incertaine ; les uns la
placent au premier fiècle, les autres au troifiè-
& il eft encore plus douteux lequel, des
évêques de ce dioccfe fut le premier décoré du
titre d'archevêque.
■ Quoi qu'il en fo it, l’églife de Trêves paffe pour
la plus ancienne de l'Allemagne.
Election
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Election, privilèges, & c . de Varchevêque.
L ’archevêque eft élu par le chapitre, qui lui
nropofe une capitulation , à laquelle il fe foumet
fous la foi du ferment. L'éleaioneft ordinairement
confirmée par le pape. qui commet un éveque
pour la cérémonie du facre. On dit que les an-
nates du nouvel archevêque étoient autrefois de
fept mille florins, mais que fa taxe eft aujour-
d’hui plus confidérable. Le prix du pallium eft
inconnu.
Le.titre de l’archevêque eft : N- U. par la grâce
de D ieu , archevêque de Trêves, archi-chance-
lier des Gaules & du royaume d A r le s , électeur
du faint-Empire, adminiftrateur de Prum.
L’ élefleur de Trêves eft le fécond des électeurs
eccléfiaftiques. A Téleâion de l’empereur, il préfente
à celui de Mayence, une copie de la formule
dii ferment, & il donne le premier fon fuf-
frage. Les publiciftes ne -s’accordent pas fut j V
rigine de la dignité d’archi-chancelier affeaée à
cet éleao rat, non plus que fur les provinces qui
en forment le reftort. On ne fait pas non plus fi
cette dignité a rapport à de certaines.affaires ou
certaines contrées. Des auteurs penfent que le -
leaeur eft chargé en tout tems & en tous^ lieux
des expéditions relatives aux provinces qui font
partie des Gaules ou du royaume d’Arles. D'autres
foutiennent qu’il ne peut exercer fes fonctions
qu’autant que l’empereur fe trouve dans un
pays dépendant du reffort attribué à cette chancellerie.
Au refte, cette charge eft fans exercice depuis
plufieurs fiècles, & comme l’empire germanique
a perdu fuccefffvement la plupart des provinces
qui dépendoient de ce reffort 3 il en téfulte que
les c a s , où elle pourroit être exercée, deviennent
de jour eh jour plus rares. Aufli cette dignité
n’qft-elle plus aujourd’hui qu’ un fimple titre.
t^oyei l’article Allemagne.
La qualité d’eleâeur donne à l’archevêque de
Trêves voix & féance aux diètes de l'empire. Sa
taxe matriculaire e f t , dit-on , de vingt-fix deux
tiers cavaliers & de cent vingt - deux deux tiers
fantaflinSi-ou de huit cens fi* florins^ quarante
kr. en argent. C e t archevêché donne à fon titulaire
entrée aux états du cercle du b a s -R h in ,
parmi lefquels il occupe le fécond rang, c’eft-à-
dire qu’il fuit immédiatement l’éleâeur de Mayence.
Par le traité de Weftphalie , il a le droit de
préfenter deux affeffeurs catholiques à la chambre
impériale; mais en 17 19 , le nombre des affeffeurs
ayant été réduit à la moitié, il n’en nomme
plus qu’un , qui tient le fécond rang parmi
.tous fes collègues. Son contingent pour l’entretien
de cette chambre eft de huit cens onze écus
cinquante-huit & demi kr. à chaque terme.
Dignités héréditaires.
Il y a dans cet archevêché quatre dignités hé-
(Econ. polit, & diplomatique. Tom. IK*
T R E ftfÿ
réditaires, celle de m.ftéchal qui appartenoit aux
comtes d’E iz - Kempenieh, y Celle de chambellan ,
aux barons de'Keflelftadt} celle de grand-maître
, aux comtes de la Leyen , & celle d ’échan-
fon aux nobles de Schmidberg.
Adminiftratiott.
La régence eft compofée d’un chancelier &
d’un certain nombre de confeillers , intimes &
ordinaires. Le tribunal des révifîons a un directeu
r , quatre confeillers & un greffier. Il connoît
en dernier reffort des appels des deux juftices au-
liques établies l’une à Trêves pour le haut éleélo-
rat, l’autre à Coblence pour le bas, & qui toutes
deux reçoivent les appellations des magiftrats municipaux
& des bailliages. Il y a aufli deux offi*
cialités pour les deux divifions de l’archevêché ,
établies dans les villes de Trêves & de Coblence.
Revenus , impôts.
Les revenus de ce pays, confidérablement aug*
mentes par l’éle&eur François George, font réduits
par Bufching à cinquante mille écus d’empire.
Les fubfides ou impôts font réglés par le9
Etats, q u i, en 1 7 1 4 , rédigèrent un cadaftre,
& la proportion de chaque ordre. Un ménage
complet, par exemple, paye un florin de capitation
annuelle, un veuf ou une veuve un demi
florin, chaque efpèce de profeflion, celle des merciers,
artifans, aubergiftes, &c..pa ye un impôt
d’induftrie fixe, & la fomme qui ea provient eft
prélevée fur l ’ordre féculier, en diminution de la
contribution générale. L’ordre eccléfiaftique eft
exempt des fourrages, que le prince peut être
dans le cas d’exiger. Du refte, toures les terres ,
1 dîmes, rentes & revenus quelconques, eccléfiaftiques
& féculiers , à l'exception des maifons *
font indiftrn&ement taxées fur un pied uniforme.
Nous obferverons fur ce dernier point qu’il y a
beaucoup d’autres pays catholiques où le clergé
eft affujetti aux mêmes impôts que les laïques.
-- Etat militaire,
L’état militaire de l’éle&orat, eft compofé de
troupes réglées & d’une milice provinciale. Les
premières fe bornent ordinairement à une garde-
du-corps de quarante maîtres , & le contingent de
l’ éleéteur à l’empire, qui eft de onze cens à dô'uze
cens hommes.
L*éle&orat de Trêves eft divifé en haut & bas*
Poye£ l’article A llemagne.
TRIBUN du peuple dans l’ancienne Rome.
Les tribuns du peuple étoient des magiftrats
chargés de garantir le peuple de l’oppreffion des
| grands, de défendre fes droits & fa liberté contre
C c c c