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R À T ïS B O N N E , ville libre 8c impériale d’A llemagne
, au cercle de Bavière.
Ratisbonne 3 ( Reginoburgum , Ratisbona ) ,
uommee lmbripolis 8c Hiropolis par les hiftoriens
du moyen â g e , fut autrefois capitale de la Bavière
& la réfidence de fes ducs 3 elle fut affranchi
de leur jurifdiétion par l'empereur Frédéric I *
qui la fournit immédiatement à l’empire, dont
Wenceflas lui garantit de rechef la protection en
1387. Albert IV , duc de^Bavière, intrigua tellement
, que Radsbonne abîmée de dettes, lui prêta
foi 8c hommage en i486. L’empereur Frédéric III
le revendiqua au nom de l’empire en 1489, 8c
força le duc de la rendre en 1492. C e lu i- c i fe
départit en outre en 1496 de fa jurifdidtion fur
les habitans, 8c de fou fîège au tribunal de paix
& à la chambre des domaines , mais il fe réferva
la haute-juftice , que. de nos jours encore le prêteur
ou bourguemaître de la ville doit recevoir des
mains des ducs de Bavière. Ratisbonne occupe à
la diète la première place parmi les villes impériales
fur le banc de Suabe, 8c la dernière aux affemblées
circulaires de Bavière. Sa taxe matricu-
laire fut fixée en 1692, à cent cinquante florins.
Son contingent pour la chambre impériale , eft dè
cent quarante-huit rixdales foixante-fept demi kr.
C eft dans la ville de Ratisbonne 3 que fe tient
depuis^ 1661 la diète de l’empire 3 la diète fut
transférée pour quelques années, à caufe de la
pefte , a Âugufte en 1713 , & à Francfort en
3742 ? mais elle eft retournée à Ratisbonne. Les
députés des Etats de l’empire s’affemblent à la
la maifon de ville. Quoique la diète verfe de
1 argent a Ratisbonne 3 les avantages qu’ en retirent
les habitans, font moins confidérables qu’on
ne le CFoiroit, La v ille , qui a le droit d'entrepôt
du fel fur le Danube, fait un grand commerce j
ce qu elle a de furabondant en bled , bois , 8c autres
denrées s’exporte à Vienne, Les conférences
folemnelles inftituées en 1546 & i6or à Ratisbonne
entre les dodleurs catholiques romains &
luthériens, furent fans fuccès. L’ éleéteur de Bavière
, fe mit en 1703 en polfeflion de la ville.
Elle fut détruite par un incendie en 891 & en
954 *a^c dans la fuite, elle efïuya plufieurs fois
le même fléau. Voye^ les articles Allemagne
& Diète.
R A T Z E B O U R G , principauté d-Allemagne au
cercle de la balfe Saxe entre les duchés de Saxe-
Lavenbourg 8c de Mecklenbourg - Schvrerin :
elle aboutit au territoire de la ville impériale
de Lubçck. Sa longueur eft de deux 8c demi à
trois milles , fur deux de largeur en certains endroits.
Les terres y font propres généralement à la
culture des bleds 5 l’agriculture & l’éducation des
beftiaux y forment les principales relfources des
habitans.
Cette principauté formoit anciennement un éveil
A V
che , qu’Albert , archevêque de Hambourg 5
fonda dans la ville de Rat\ebourg en ioyS. Il fat
fécularifié par le traité de paix de Weftphalie ; Il
fut alors érigé en principauté d’empire : on ÿ annexa
le droit de féance 8c de fuffrage , non-feulement
dans les collèges des princes de l’empire , mais
même à l’afTemblée du cercle de la balfe-Saxe.
C e t évêché, ainfi dénaturé, fut donné par le
même traité de Weftphalie, à la branche des
ducs de Mecklenbourg-Schwerin en dédommagement
de la ville de Wifmar & des bailliages de
Poel 8c de Neuklo’fter, qu'elle fut obligé d’abandonner
à la couronne de Suède. La branche de
Strelitz eft actuellement en pofieffion de la principauté
de Rat^ebourg, d’après une convention
faite à Hambourg en 1701. Sa taxe matriculaire
eft d’un-cavalier monté & équipé, 8c de trois
fantaflins, ou de vingt-quatre florins en argent 3 elle
eft impofée en outre à foixante-fept rixdales'cinquante
quatre trois quarts kr. pour l’entretien de
la chambre impériale. On évalue les revenus dé
cette principauté à quarante-fîx mille rixdales , en
y comprenant les neuf mille que la maifon de Mecklenbourg
- Strefitz touche du péage de Boitzen-
bourg. Voy*[ l’article Mecklenbourg.
RA VENSBERG. Comté d’Allemagne appartenant
au roi de Prulfe , dans le cercle de Weftphalie.
Le terrein eft fablonneux au-delà de Bielefeld
8c des montagnes 3 il eft meilleur vers la principauté
de Minden , 8c il produit aflez de bled
pour la fubfiftance des habitans , 8c fur-tout beaucoup
de lin 8c de chanvre.
Il y a dans ce comté deux villes immédiates r
huit villes de bailliages, un bourg 8c cent trente
villages. En 1783 , on évaluoit fa population à
foixante 8c onze mille trois cens foixante-fix âmes
fans 1 état militaire. La population des villes étoic
de onze mille fix cens quatre-vingt-fept habitans ,
8c celle de; la campagne de cinquante-neuf mille
üx cents foixante-dix-neuf.
Autrefois on affembloit les états à Jollenbeck
8c à Wallenbruck , 8c les députés des villes de
Herford 8c' de Bielefeld y étoient admis. Aujourd’hui
U nobleffe s’aflemble, à la vérité
quelquefois à Bielefeld ( où elle a fes archives
8c délibère fur fes intérêts communs 3 mais la
forme des affemblées provinciales a confidérable-
ment changé , 8c le cabinet de Berlin détruit
peu à peu- ces reftes de la liberté des fujets. Il
y a dans tout le comté quarante-cinq terres qui
donnent entrée à ces affemblées.
La plupart des habitans font luthériens 5 011
y compte trente-trois paroiffes de cette religion/,
Les^ réformés n’ont le libre exercice de la leur
qu'a Herford 8c à Bielefeld , 8c les catholiques
ont des églifes à Herford , Bielefeld » Schildef-
c h e , Stokkoempen 8c Vlotho.
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La .filature 8c la fabrique des toiles forment la
plus grande 8c la plus utile occupation des habitans.
On trouve parmi eux plufieurs milliers
de tifférands , 8c on apporte encore des provinces
voifines beaucoup de toiles gtifes à Herford
8c à Bielefeld , où on les blanchit. Les
toiles fe débitent en Europe , 8c l’on en envoyé
jufqu’en Amérique. Les manufactures de laine
8c autres font de peu de valeur 5 cependant il y
a à Bielefeld une manufacture de bas , 8c dans
la même ville , ainfi qu’ à Herford , quelques
fabricans d’étoffes.
Le premier comte du pays , Herman de Cal-
v e lle , vécut au douzième fiècle. La race mafçu-
line des comtes de Ravensberg s’éteignit en 1346^
en la perfonne du comte Bernard 5 la fille de fon
frère aîné, Marguerite , ayant époufé Gérard,
duc de Juliers 8c comte de B e rg , tranfmit à
Ion époux le comté de Ravensberg. Jean Guil.
laume , duc de Clèves 8c de Juliers, 8cc. étant
mort ( 1609 ) fans poftérité , l’éleéteur de
Brandebourg , Jean Sigifmond , fe mit en pof-
feffion de Ravensberg , 8c s’y maintint par le
traité conclu avec le comte Palatin , Philippe
Guillaume en 1666. C e comté a beaucoup fouf-
fert durant la guerre de 1756. '
Le comté de Ravensberg dépend depuis 1719 ,
de la régence de Minden. Les juges du plat-pays
8c les magiftrats des villes, connoifl’ent en première
inftance des affaires civiles 8c criminelles,
8c l’appel va à la régence, 8c de-là au confeil
des appellations de Ravensberg , lequel fut réuni
en 1750 au tribunal fupérieur des appellations
de Berlin. L’appellation des jugemens rendus par
les juftices de Herford 8c de Bielefeld, eft porté
au confeil des appellations de Ravensberg. Le
titre de bailli ( droft) , n'eft plus qu’ honoraire 5
le fouverain l’accorde avec les émolumens qui y
font attachés comme une récompenfe de fervi-
ces. Tout ce qui concerne les finances 8c les
impôts eft adminiftré par la chambre de guerre
8c des domaines de Minden , qui publie les
ordres du roi pour les contributions de chaque
mois , 8c en tient les regiftres 5 cependant l’état
général des contributions, qu’on dreffe tous les
ans, eft préfenté à ce refte d’états de la province,
dont nous avons parlé plus haut 3 deux confeil-
lers des états ont voix 8c féance à la chambre
de guerre 8c des domaines , mais ils font chargés
de l’infpeékion particulière des cailles des
quatre bailliages. Voye^ les articles Ber g , Ju-
xiers 8c Prusse.
RA V EN SBO URG . Ville impériale d’Allemagne,
au cercle de Suabe : anciennement elle étoit
appellée Gravenfbourg 5 elle eft fituée dans une
vallée de l’Algau ■ ÿj fur la rivière de Schufs , 8c
environnée du territoire de la préfe&ure. Les catholiques
8c les luthériens y jouiffent d'une en-
R A V R E C 37.
tière parité-de droit en matières eccléfîaftiques 8c
civiles, 8c le magiftrat eft pris en nombre égal
dans les deux communions. Quoique la ville fit
jadis partie du comté d’Altorf, poffédé par les
Guelphes, elle a été librer 8c immédiate avant le
règne de Rodolphe I. , comme on le voit par
les-privilèges qu’il lui accorda en 1276 8c 1286.
Charles IV. 8c Wenceflas lui ont garanti fon im-
médiateté. Sa place à la diète eft la dix-huitième
parmi les villes impériales de Suabe , 8c la quinzième
dans les affemblées du cercle j fa taxe matriculaire
, qui de cent quatre-vingt-feize florins
avoit été réduite en 1683 à foixante-dix-huit
florins, fut portée à cent florins en 172.8. Elle
paye en outre foixante rixdales’foixante-dix-fept 8c
demi kr. pour l’entretien delà chambre impériale,
8c la préfecture en reçoit annuellement un don
gratuit de cent liyres pfennings.
RE C È S DE L ’EMPIRE. C ’eft ainfi qu’on
nomme en général toutes les conftitutions, les
réglemens 8c les îoix fondamentales de l’empire 3
mais dans un fens moins étendu , ce font les loix
univerfelles portées par l’empereur 8c parles états
de l’empire dans la diète. Voyeç l’article D iète.
On croit que l’origine du mot recejfus vient de ce
que ces loix fe faifoient autrefois au moment où
l’affemblée des états, ou la diète, alloitfe féparer
ou fe retirer.
Les jurifconfultes Allemands divifent les reces
de l’empire en généraux 8c particuliers. Les premiers
font les loix faites par tous les états affem-
blés en corps 5 les derniers font les réfolutions
prifes par les députations. particulières. On les
; diftingue encore en recejfus primarios 8c recejfus
Jecundarios. Les premiers font ceux que l’ on fait
imprimer 8c que l’on publie 5 les autres font des
réfolutions que l’on tient fecretres , 8c qui fe
dépofent dans les archives de l’empire, dont l’é-
leéteur de Mayence a la garde. Voyez Vitrirarii
injiitutiones juris publici Romano-Germanici. Et
les articles A llemagne 8c Diète.
R E C K H E IM , ou R E C K UM . Comté fouverain
d’Allemagne, au cercle de Weftphalie.
Il eft fitué fur la rive occidentale de la Meufe
8c de Maftricht.
C ’ eft un fief féminin de l ’empire 3 il appartenoit
jadis à la famille de Quad, qui le vendit en 1556
à Hermann de Linden, dont les defcendans,
comtes d’Apremont, l ’ont poffédé jufqu’à nos
jours : en 1623 l’empereur l’érigea en comté.
Son pofToffeur fîège après le comte de Gronf-
feld aux diètes de l’empire 8c du cercle ; fa taxe
matriculaire fut réduite en 1769 à fix florins, 8c
remife pour quinze ans 5 mais ce qu’il fournit à
l’entretien de la chambre impériale eft de cin-,
quante-deux rixdales quarante-cinq kr. par terme.