
deux $ & fi on défalque de ce nombre les villes
du duché de CrofTen & du comté de Glatz ,
il relteroit pour la Siléfie proprement dite, cent
foixante- neuf M. Bufching trouve dans tout
le duché, non compris les pays de CrofTen &
de Glatz , cent foixante-onze villes fermées &
ouvertes , & quatorze bourgs ; il ajoute : « Hen-
nelius de Hennenfeld affure qu’en 16 13 , les
villages ayant ete comptés avec beaucoup d’exactitude
, le nombre fe trouva de quatre mille
fept cens foixante-un. En admettant ce calcul &
en dédùifant du total les villages du duché de
CrofTen & du comté de Glatz , il reliera
pour la Siléfie d’aujourd’h u i, à-peu-p rè s le
nombre des villages que HenneliUs a fixé, &
que j’adopte comme le plus jufte & le plus
probable».
M. Bufching, dit que la population du duché
de Siléfie 3 efl de plus d’un million & demi
d’habitans; & fon calcul efl à-peu près le même
que celui de M. le comte de Hertzberg , qui
compte un million cinq cens quatre - vingt-deux
mille habitans pour la Siléfie & le comté de
Glatz.
Un journal Allemand vient d’imprimer que
le dénombrement de la haute Siléfie § fait en
178 6 , porte la population de cette province à
trois cens foixante-treize mille, cent quarante-neuf
perfonnes , fans le militaire. Sa furface eft de
deux cens foixante-dix milles quarrés , & ce feroit
par conséquent treize cens quatre-vingt-deux habitans
par mille.
C e journal àjbute : « la population des villes, !
qui toutes enfemble renferment fept mille fe p t ,
cens quinze maifons , eft portée à cinquante-fix !
mille trois cens trente-huit individus , ce qui donne ;
quinze individus fur deux maifons. Les naiffances
ont monté à deux mille .quatre cens trente-huit ,
dont douze cens fôixante-deux garçons , & onze
cens .foixahte-feize filles > ce qui produit prefque
cinqenfans par famille ou mariage, & une n ai flan ce :|
fur trois maifons. Il y a eu deux mille cent quatre-
vingt - trois morts , dont mille foixante - onze ;
hommes * & onze cens douze femmes 5 ce qui
fait deux morts fur fept ' maifons , & un mort
fur vingt ^cinq à vingt-fix vivans. D’après la l’évaluation
de la population totale de la haute-
Siléfie donnée plus haut, on trouve à-peu-près, !
comme nous le remarquions tout-à-l’heure, fix
individus pour chaque maifon.
Arinfi la hafte-Siléfie & le comté de G la tz ,
contiendroient environ un million deux cens mille
cinq cens habitans.
Les deux nations principales qui habitent la
Siléfie y font l’Allemande la Polonoife. Cellë-
ci prédomine fur tout dans la campagne. Dans les'
principautés deTroppau & de Joegerndorf, on
trouve outre les Allemands & les Polonois des
habitans Moraves. On parloit jadis dans ce pays
la même langue qu’en Pologne ; mais après la
ceflion du duché'au fils de Ladiflas II , une
multitude d’étrangers, & fur-tout d’Allemands ,•
étant venus s’y établir, l’ancien idiome du pays
a non-feulement dégénéré en un dialeéte efcla-
von particulier, & très-différent du Polonois,
mais la langue Allemande y a fait de grands progrès.
Depuis 1352 l’Allemand s’ell introduit dans
toutes les chancelleries j c’efl aujourd’hui U
langue de la plupart des habitans , quoique dans
la. haute-S//<^, & au-delà de l’O d e r , on fe
ferve de la langue Efclavonne, qui fuivant les
diftriéts , a plus ou moins d’analogie avec le
dialeéte Polonois & celui de Bohème. Dans les
confeils provinciaux des principautés d ’Oppeln ,
de Ratibor , de Troppau & de Tefchen ,
toutes les affaires fe traitent encore en langue
Bohémienne.
Les terres de la Siléfie font poffédées par le
cle rgé, par des ducs & princes, des comtes,
des barons, des nobles, des bourgeois & des
payfans > ils dépendent tous directement ou indirectement
des ducs fouverains de la Siléfie, c ’eft-
à-dire du feigneur direCt de cette province. Les
ducs ou princes, les barons, la noblefle immédiatement
foumife aux fouverains ou celle
des principautés appellées héréditaires , & Jes
premières villes de ces mêmes principautés,
forment le-corps" des états du duché : on les
qualifie généralement de princes & états , &
leurs affemblées font appellées furfientage 3 c’eft-
à-d ire diète princière , dénomination prife de
la première clafle de ces mêmes états. Lorfque
la Siléfie avoit fon fouverain particulier, les
diètes fe tenoient régulièrement à Breflau. En
174a les ducs ou princes n’étoient qu'au nombre
de cinq, & ils tenoient entTeux le rang
que voici : l ’évêque de Breflau étoit toujours
le premier duc ou prince ; le prince d’CËls &
de Bernftadt, de la Camille des ducs de Wurtemberg
& T e c k ; le prince de Troppau & dè
loegerndorf, qui eft un prince de Lichtenftein-j
le duc de Sagan, qui eft un prince de Lobko-
w itz ; & le duc de Munfterberg & Frankenf-
tein , de la maifon des princes d’Aueriberg.
Sous le gouvernement Prüflien , on y a ajouté là
prince de Carolath , qui eft un comte dé Schoe-
neich , & le prince de Trachenberg, de la maifon
d’Hatzfeld- Dans la partie Autrichienne dè
la Siléfie , la ci devant Seigneurie de Bilitz , appartenant
au prince de Sulkowski, a été érigée
en principauté. On comptoir fix baronnies, appellées
Freye , Standes-Herrfchaften , favo ir ,
Wartenberg , Militfch, Plefle, Trachenberg,
Beuthen & Carolath. (Laquatrième & la fixiètne
font aujourd’hui au rang des principautés ) 3
mais , la ci-âevânt feigneurie de Goichutz, eft
À prélent une baronnie. Les poffeffeurs-' des fei-
-gneuries appellées Freye - Minderherrfchaften
jouiffoient fejouiffentencore de divers privilèges,
qui les mettent au-deffus des autres comtes &
barons j mais toujours Tans voix aux diètes. Lors
des aflembiees les états fe partageoient en trois
clalies ou confeils ; le premier étoit compofé
des princes & -barons - états ; chaque prince
avoit alors fa voix particulière, & tous les ba-
rons enfemble' n'en avoient qu'une'. Le fécond
etoit formé de la noblefle des principautés héréditaires
, fe de la ville capitale de Breflau
qui n avoient toutes enfemble que neuf voix
favoir , la noblefle des principautés . de Sch-
weidni^ & de Javer une L, celle de GJogau
Une ; Celle d Oppeln & Ratibor une ; celle.de
Breflau Une ; 'celle ,<je JLignitz une.) celle de
lirieg ;unéj celle Wohlàu une ;'celle de Tefl
chen une j & enfin la ville de Breflau une. .Le
trodieme çonfeil fournifîoit huit voix municipales
, qui étoient données par la ville de Schwei-
dmtz, par celle de Javet , par la ville de GIo-
gau, & les capitales ffes cercles de la princip
e 6 de ce nom ; par la ville d’Oppéln , par
celles de Neumark .& de Namflau alternative-
W i & m ce'!es dé '.'Ligniez., de.Btieg & de
J ^r la“ -./Mais .depuis que la plus grande partie
de la S défie a pâlie fous la domination du roi
de I rufle , ce régime politique a été aboli : on
lait que rredenc I I , n’étoït pas favorable à la
liberté de fes peuples , & il ne s’eft plus tenu
de dietes. Au relte ce prince a confirmé lefurfi
ten rechc ou droit public de la province dont
nous parlerons plus bas.
dans toute fa plénitude, auront indépendamment
des biens nobles qu'ils poffèdent aéluelle-
ment, la liberté de faire des acquifitions dans
la clafle des terres poffédées maintenant par des
gentilshommes.
Les habitans de la Siléjîe profeffent divers
.religions. Par le traité de paix conclu à Berlin
» Frédéric I I , promjt de ne rien changer
a 1 état ou il avoit trouvé la religion catholique
•tpHiaine , fauf toutefois la liberté de confcience
des habitans protettans, &. les droits qui lui
competoient en fa qualité dé fouverain de la
province. Cette promeffe a été pleinement remplie
, & chacun y jouit de la tolérance la plus
çomplçtte. '
L'acquifition de l'indigéhat de la §iléf,e & du
comte de Glatz , a été réglée par une ordonnance
de 1754 , dont voici la teneur. Les familles
nobles établies dans ces provinces, jouiront
en tout-tems de la liberté d'aliéner leurs
terres en faveur d'autres gens de racé noble :
mais des acquéreurs indigènes ou étrangers, dès
qu ils ne defcèndront pas d’une famille noble
notoirement, ancienne, qui fe fera trouvée au'
rang .de la noblefle dès l’année 1701 , & aura
poflédé en même tems -des terres en Siléfie
° U “j.“ 1 .cle,puis 1701 > aura obtenu le- diplôme
de J'indigénat, feront tenus eje juflifler leurs
qualités pardevant les tribunaux, dans les ref-
lorts defquels ces, terres feront fituées, attendu
ait 1 ordonnance, que cette faculté n'eft pas
eflenticUement annexée d l'état de gentilhomme
u de chevalier. Les biens feigneuriaux qui font
aujourd hui poffedés par des familles nobles
ne pourront être acquis que par des gentilshommes
; & es biens nobles qui font aétuel-
lement poffédés par des roturiers , relieront déformais
entre les mains de la roture , & les roturiers
qui ont acquis l'indigènat de la Siléfie,
; La réformation fut introduite en M H j en
r iM B g l i 11 a dfle- de Ligm'tz ; ’il U
favorifa d’abord' dans'la'princjpauté de ce nom
& pea après dans celle de Brieg, dont il avoir
hérite. Alors la ville de Breflau , qui avoit
déjà revendiqué & appliqué à l'entretien des
pauvres, plufiehrs biens poffédés par des réguliers
adoptd pour todtes fes'églifes, la dac-
tr-‘i ï e ? e Luther. 'C e t exemple fut fuivf par la
ville de SchVeidmtz , par les ducs de Munfterberg
& d’(E ! s , ainfi que par un grand nombre
de leurs fujets. Le duché ‘ de Saga'n & ; les
principautés héréditaires ne tardèrent pas à s'y-
conformer iafenfibleiseut le luthéranifine
s etendit par toute la Siléfie. L'empereur Rodolphe
II , accorda'en 160.7 , aux princes,
erats & fujets de la haute & baffe-Siiéfie pro.
reflant la confeflion d A,ugfl>oiirg .çé fameux çii-
plome qui leur: confirma'.fexercicq libre & ïffik
flbie de leur culte , aiufi que la poffeflion de leurs
eghfes-i écoles & confiltohes, avec la permif-
lion d en etabjit de nouvelles où bon leur fem.
bleroit, &c. Mais après la mort, de cet empe-
reut , 011. employa la force pour ramener les
lutherielisr.dans le fein de l’églife catholique. Le
repos &• 1.1 lurctp leur fitteot rendus en îé^ç
par la -paix de. Ptaguej « calme,fut.de courte
durcej on convint.enfin par lie traité de W e i l,
phnlie en 1648 , „que les princes de Siléfie-pro,
reliant la confeflion d’Auglbourg, favoir, les
jÜ S . 'e Bne/.g j de Lignitz , de Munfterberg &
dCÈls , ainfi que la villp de Breflau , feroient
maintenus dans leurs, anciens privilèges, relati.
yerpent au libre exercice, de ; leur religion tels
quijs, en avoient joui,avant la guerre. Quant aux
comtes, barons, gentilshommes & fujets du
reite de la Siléfie, l'empereur confentit à ce
quiis exerçaffent leur culte, dans les dieux privilégiés
du vorfinage , fi mieux ils, n’aimoient
prohter du .privilège d'émigration. De plus il
s engagea, a permettre aux . luthériens , J'établif. ,
fement de trois églifes , .près, des villes de
Schweidnitz , Javer & .Glogau. Ceux qui ne
dependoient pas des duchés, dont nous venons