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dre j & veiller au maintien de la décence & de
1 autorité du prince. 11 s’aflemble ordinairement
une fois par année : fi [quelqu'un en follicite l'af-
femblée extraordinaire, elle fe fait aux frais de
celui qui la demande.
La cour criminelle juge fans appel j mais le
prince ou le gouvernement a le droit de-faire
grâce.
Le confîftoire Seigneurial juge aufli fans appel ;
il a le pQuvoir d ordonner des amendes & d'infliger
des peines corporelles, comme celle du pilon
j mais toujours Sauf la grâce du prince ou de
Ion gouvernement.
L officialite, c'eft-à-dire le tribunal pour les
caufes matrimoniales, ne juge pas Souverainement:
on peut appeller de fes Sentences devant les trois
états.
Dans chacune des cinq mairies du comté de
Valangin il y a une juftice inférieure, eompofée
du maire & de douze jufticiers. On peut appeller
de leurs jugemens, dès que l'a&ion eft personnelle
, & que la Somme excède quarante francs
du pays. Les caufes Sont encore Susceptibles d’appel
, lorSqu il s'agit de l'honneur de l'une ou de
1 autre des parties, & lorSque le procès concerne
un fonds quelconque, ou quelque Servitude Sur
un fonds quelque modique qu'il Soit*
La mairie de laChaux-de-fond, qui a été érigée
la dernière , porte Ses appels directement aux
rrois étatsj mais celles du L o c le , de la Sagne&
des Brenets peuvent les porter aux vingt-quatre
conSeillers de Valangin, & de-là aux trois états,
ou directement à ces derniers. Voyer l'article
N eufchatel.
V A L EU R . Voyei l'article Prix.
■ V A L -T E L IN E . Les écrivains latins du moyen
âge 1 appellent Vallis-Tdlina, & nomment les
habitans, Voltupeni. Les allemands ont corrompu
le nom de Vallis-Tellina en celui de Veltlyn.
Seigneurie des GriSons, à l'entrée de l’Italie,
au pied des Alpes, près du comté de Bormio*
La vallee qui compofe cette Seigneurie eft fort
longue, mais d'une largeur très-inégale. L'Adda
la traverse & la divife en deux parties > elle eft
diviSee en trois, tiers, qui forment cinq petits
bailliages. Le premier tiers a Tirano pour capitale
, le Second tiers a Sandrio, & le troifième
où l ’on trouve deux gouvernemens, a Trahona &
V A S
Morbegnb. Le territoire de Teglio fait un gouvernement
à part.
Les cinq gouvernerons de cette vallée ont chacun
leur confeil & leurs chefs, élus par toute la
communauté. Ils ont aufli leurs officiers militaires ,
leurs Syndics , qui veillent à l'obfervation des
lo ix , & leurs confuls de juftice, qui ont Soin des
orphelins. On tient des afifemblées générales pour
les affaires qui regardent tous les habitans.
Plufieurs puiflances voulurent s'emparer de
cette petite province au commencement du dernier
fiecle , lorsqu’elle appartenoit aux ligues-
GnSes reformées. On vit en 1620 éclore le projet
de mafiacrer tous les proteftans du pays : on en
égorgea environ cinq cens , & ce fut le fruit des
de ta maifon d'Autriche y elle s'empara
M jm pH s de Bormio & de Chiavenna, d’où elle
chafla les proteftans. Les espagnols vouloient
reunir la Val- Teline au Milan es. Le pape Urbain
VIII. avoir obtenu qu’on la féqueftrât entre Ses
mains , & ne défefpéroit pas de la garder. La
France affranchit ce pays de l’invafion autrichienne
j mais les miniftres autrichiens engagèrent
finalement les GriSons à s’allier avec l’empereur
Sous des conditions favorables. La capitulation
fut lignée à Milan en 1639, & ta religion
proteftante a été bannië~du pays.
François I , roi de France, s'étant rais en pofi-
leffion du duché de Milan en iy i6 , céda aux
GriSons la conquête qu'ils avoient faite de ta
rai-Telme , & des comtés de Chiavenna & de
Bormio, & quoique ce pays Soit beaucoup meilleur
que celui qu’ils habjtent, ils n'ont point
voulu s'y établir} ils préfèrent le Séjour de leur
première patrie aux beautés d'une terre étrangère*
& 1 amour de ta liberté les porte à croire qu'ils
Sont plus en sûreté dans leurs montagnes, dont
aucune puifîance ne tentera jamais de les débuf-
quer. V?ye% l’article G r iso n s .
V A S SAU X ou LEUDES. Clafle d’hommes
dont on a parle beaucoup dans l'hiftoire du eou-
vernemenrféodal. 5
C hez les Germains j des volontaires fuivoient
les princes dans leurs entreprifes : le même ufage
Te conferva apres la conquête. Tacite les défiane
par le nom de compagnons ( i ) ; la loi falique par
celui d hommes qui font fous la foi du roi ( i l -
les formules de Marculfe { , ) par celui d’antruf-
nons du roi U ) ; nos premiers hiftoriens par celui-
de leudes ( y ) , de fidèles 5 & les Suivans par celui
de vajfaux (6). & Seigneurs.
( j) Comités.
C i ) Qui J une in trufte regis , tic. 44 , art. 4.
C}3 Liv. 1 , formule 18.
U ) % n ifiC ja£ ' ' e Ch£ï le* s h « le , anglois , « , «
(ô) V a jja li , feniorêSf
On trouve dans les loix faliques & ripuaires iin
nombre infini de diSpofitions pour les francs, &
quelques-unes Seulement pour les antruftions. Les
diSpofitions Sur ces antruftions Sont différentes de
celles faites pour les autres francs j on y règle
par-tout les biens des francs, & on ne dit rien
de ceux des antruftions j ce qui vient de ce que
les biens de ceux-ci Se régloient plutôt par la loi
politiqué que par la loi civile , & qu’ils étoient le
fort d’une armée, & non le patrimoine d’une famille.
Les biens réserves pour les leudes furent ap-
ellés des biens fifeaux ( 1 ) , des bénéfices, des
onneurs , dés fiefs dans les divers auteurs &
dans les divers tems.
On ne peut pas douter que d'abord les fiefs ne
fuflent amovibles (2 ) . On voit dans Grégoire de
T ours ( 3 ) , que l ’on ôte à Sunegifile & à Galloman
tout ce qu'ils tenoient du fife, 8c qu'on ne leur
laifle que ce qu'ils avoient en propriété. Gontran,
élevant au trône Son neveu Childebert, eut une
conférence Secrette avec lu i, & lui indiqua ceux (4)
à qui il devoit donner des fiefs , & ceux à qui il
devoir les ôter. Dans une formule de Marculfe ( f ) ,
le roi donne en échange non-feulement des b é - .
néfices que Son fifc,tenoit, mais encore ceux qu'un
autre avoit tenu. La loi des lombards oppofe les
bénéfices à la propriété ( 6 ). Les hiftoriens, les
formules , les codes des différens peuples barbares
, tous les monuinens qui nous reftent font
unanimes. Enfin ceux qui nous ont écrit le livre
des fiefs ( 7 ) nous apprennent que d’abord les fei-
gneurs purent les ôter à leur volonté, qu'enfuite
ils les affurèrent pour un an (8 ) , & après les
donnèrent pour 1a vie. Voyei de plus grands détails
dans l'Efprit des loix.
UB ERL IN G EN . Ville impériale d'Allemagne.
Elle eft fîtuée dans une baye du lac de Conftance,
à laquelle elle a donné fon nom } elle profeffe ta
religion catholique. Elle obtint fon immédiateté
fous les empereurs de la maifon de Suabe, 8c
Charles IV. 8ç Wenceflas ont promis de la
maintenir. Elle paye annuellement à ta préfe&ure
d'Altorf une redevance de dix livres pfennings.
Elle tient à ta diète l'onzième place parmi les
villes impériales de Suabe, & la feptièmè dans
les alfemblées du eercle. Sa taxe matriculaire, autrefois
de trois cens douze florins, a été réduite
en 168 3 à cent trente neuf florins. Sa contribution
pour l’entretien de 1a chambre impériale eft
de cent cinquante-fept rixdales vingt-quatre kreut-
zers par terme.
V E LD EN Z . Principauté d ’Allemagne appartenante
à Léle&eur palatin.
Nous avons dit à l’article Simmern comment
le duc Etienne acquit le comté de Veldenç par fon
mariage avec Anne, fille & héritière de Frédéric,
& comment, de l'aveu de fon beau- pere, il le tranf-
féra avec le comté de Deux-Ponts & quelques
autres terres à fon fécond fils Louis le Noir ,
. pour les pofteder, lui & fes defeendans , fous le
titre & les armes des comtes de Velden^, titres
qu’ils joignirent depuis à ceux de comtes palatins
du Rhin & de ducs de Bavière, préférablement
à celui de Deux-Ponts , quoique ta ville de ce
nom fût la capitale du nouvel Etat, & qu'ils
en fuflent inveftis par les empereurs, fous ta
qualité de principauté de Deux-Ponts, avec les
droits régaliens y attachés. Ces terres demeurèrent
unies aufii long-tems que Louis le N o ir ,
fon fils Alexandre & Louis fécond , fon petit-fils,
les poffedèrent, & même pendant ta minorité de
Wolfgang j mais devenu majeur, Rupert, fon
oncle 8c fon tuteur, l'engagea en 1 {4$, par ta
médiation du landgrave Philippe de Hefîe - Caflel >
à lui céder, 8c à fes héritiers mâles, par une tran-
faélion fignée à Marbourg, les château & vallée
de Velden{ avec cinq villages, ta dixme de Bram-
bach , les bourgs & châteaux de Lauterck, avec
quatre villages> 1a jurisdi&ion de Gettenbach &
fes dépendances, le couvent de Roemigfberg avec
fes revenus , quelques-uns de ceux du bailliage de
Lichtenberg , & diverfes autres poffeffions, fous
la claufe <^ue Wolfgang & fes fuccefieurs, comme
princes régnans, recevroient feuls de l’empereur
& de l’empire l'inveftiture du pays entier, comme
aüffi L'hommage de tous les vaffaux, bien que
leurs terres fuflent fituées dans l ’étendue de la
ceffion faite à Rupert, & qu'enfin ces domaines
cédés verferoient leur contingent des impofîtions
de l’empire & du cercle à ta chambre des finances
du prince régnant, établie aux Deux-Ponts. Le
duc Rupert tranfmit en mourant fes nouvelles
O ) F ifca lia . V o y e z la formule 14 de Marculfe , liv . 1 . Il eft dit , dans la vie de St. Maur , dédit fifeum ununi ■ & dans
les annales de Metz fu r l’an 74 7 , -dédit iLli comitatus & fifeos plurimos. Les biens deiynés à l’ entretien de la famille royale
étoient appelles regalia.
( 1 ) Voyev> le liv . 1 , tit. 1 , des fiefs j & Cujas fu r ce liv re . (0 L iv . i x , chap. x x x v m .
(4) Quos honoraret muneribus , quos ab honore depelleret. Ib id . L iv . VIT.
( ï ) V e l reliquis quibufeumque beneficiis , quodeumquè ille , v e l fifeus nofter j in tpjis locis tenuijfe nofeitur. Liv. 1 .
formule }o . 9
U ) L iv . m , tit. 8 , *.
(7 ) Feudorum. Lib. 1 , tit. 1.
(8) C etoit une cfpcce de précaire que le feigneur r cnou ye llo k . On a c r cnou velloit pas l ’ année d ’e n fu ite , comme Cu)aa
l'a remarqué. *
E e e e 1