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l'imprimons * afin de montrer avec quelle aflîi-
rance on fait des calculs fur les armées & la
population des Etats.
I. Troupes régulières.
i • La compagnie du corps de
Iempereur . . . . . . . 364hommes.
Pierre III. la réforma , & C a therine
établit à fa place une
garde de foixante hommes ,'fous
le nom de chevaliers-gardes.
2. Trois régimerts de gardes à
pied , & un à cheval. . . . 10*188
3. Le corps des cadets * deftinés
pour le fervice de terre . • 822
Il a été diminué.
4. Les régimens d’artillerie &
d’ingénieurs , & c . . . ... . . $4*031 I
5. Six régimens de cuiraffiers. 5*670
6. Six régimens de grenadiers
à cheyal . ...................................f*ï6ô
7. Vingt régimens de dragons. 23*022
Somme. . . . .„79,258
S. Huit regimens de grenadiers
à pied . . . . . ._ . 10,004
9. Quarante-fîx régimens d’infanterie
. . . . . . . . 120*796
10. Vingt un régimens de garni
fon- fur les côtes de la mer
Baltique * & un bataillon. .' . 26,373
11. Le furplus des régimens
de garnifon , fa voir : fept de
dragons * vingt-huit d’infanterie
, deux efcadrons * quatre bataillons
, & une compagnie de
grenadiers à cheval . . . . 48,958
Total. . . 285*389
II. A ces troupes on a/outoit.
1. Vingt quatre régimens de
milice na tion a le ....................... 26*598
2. Des compagnies & bataillons
p a r ta g é s .......................2*584
3. Quatorze régimens de huffards
& la noblefle de Smo-
l e n s k o ............................. . . 29*83 ƒ
En tout . . . . 59*017
III. Conques & Calmou-
q û e s ............................ . . .2 6 1 * 1 7 2
Somme totale . . . 605*178
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Voici un état publié en 1781 * qui paroît
beaucoup plus exaét
I/armée RufTe étoit partagée en douze divilïons,
celle de Sibérie comprife. Elles étoient commandées
par quatre généraux feld - maréchaux , fept
généraux en chef & un général-major. Les officiers
- généraux , employés dans ces divifions,
étoient au nombre de foixante-dix, favoir : vingt
lieutenans - généraux & cinquante majors. Il y
avoit de plus quinze lieutenans - généraux ou
généraux-majors employés dans les régimens des
gardes, l’artillerie* le génie & le corps des cadets*
gentilshommes. Enfin * on comptoît plufieurs autres^
officiers-généraux , qui étoient ou gouverneurs
de provinces * ou commândans des villes
de guerre & d’autres villes de quelque importance
, ou membres permanens du collège de
guerre j ou qui enfin avoient des places à la cour,
ou qui étoient employés comme miniftres dans
les cours étrangères*
I n f a n t e r i e .
Le corps des cadets gentil-
hommes , qui * en entrant au
fervice , font faits lieuter-
nans . . | . . . . . 12
bataill.
2
hemmee,
| 6OO
Les gardes qui ne fortent
jamais de Saint-Pétersbourg,
qu’avec la. cour. . . . . 4* 7 63CO
Le corps de l’artillerie . 130 16 I6OO.O
La garde dés bâtimens de
fa majeflé impériale* du fé-
nat & du collège des affaires
étrangères . . . . . . . i I 1200
Le refte de l’infanterie étoit
compofé de foixante- onze
régimens, favoir : quatre de
grenadiers , foixante-fept de
fufîliers , ayant chacun douze
compagnies de cent feize
hommes, dont une de grenadiers
& une de chaffeurs*
& celui de Morsdoz * faifant
en tout ' . ....................... ..... 1086 175' 137,804
Les régimens qui compofent l’infanterie RufTe,
font plus complets que les autres régimens de
l’ armée. Ceux qui viennent à Saint-Pétersbourg
(& chacun y va à fon tour* excepté ceux qui font
trop éloignés ) n’en font pas mieux traités 5 ils
ont même le défagrément de voir les gardes choi-
fïr leurs plus beaux hommes pour fe recruter.—
L’artillerie eft en très-bon état. Le général Schou-
w a io ff, q u i, fous le règne de l’impératrice Eli-
fabeth , en étoit grand - maître * l’a mife fur le
pied où elle eft aótuellement. Entre autres rcgle-
mens particuliers à ce co rp s , il a profcrit les
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R Ê C A P I T U L A T I O N .
R U S
coups de bâton * punition en ufitge pour le refte
de l’armée. — Il eiLdiffiçiie & peut etre împol-
fîble de fixer le nombre des troupes..de garnifon :
elles ne font - compofées que d invalides & de
foldats qu'on ne peut garder dans les regimens.
En tems de paix * elles ne font pas meme le
fervice dans les places : la garde en eft fournie
par les régimens qui font campés ou cantonnes
aux environs.----Le travail de ces troupes eft au
profit des chefs. & des officiers de leurs corps.
Il ÿ a cependant une exception à faire a. 1 égard
des garnirons d’Orenbourg &: d Aftraçari. On les
dit en meilleur état.
C A V A L E R I E.
Les chevaliers-gardes, les
gardes à cheval, les huflards comp. efcâd. hommes.
& les cofaques du corps . . . IX 7 12IÔ
Cinq régimens de cuirafO
180 90 fiers * dix de carabiniers.. . . (
13 SP°
Sept de dragons.. ; 10500“
Seizé de huflards.. 14400^) 7° ‘
Six de piquiers. . . 5400V
Trois d’Oulans.. . 2700/
>220 33JOD
Le corps de Mala- ^
kouflîe......................... 5° ° -
Ces derniers compofent
les troupes légères de l’armée
RufTe * dont deux de dragons
j les fîx de piquiers &
les trois d’oulans-oht été levés
après la guerre contre les
Turcs * ainfî que quelques-------------------- -------
régimens de huflards........... 411 3*7 4^ 210
Les cuiraffiers & les carabiniers font tous des
régimens anciens * plus complets & mieux montés
que les régimens de dragons & de huflards.
Les cuiraffiers fur-tout ont de t^ès-beaux chevaux
tirés d’Allemagne* ou des haras du pays
dans lefquels on élève de bons chevaux * par
l’attention que l’on a de croifer les races. En
général dans toute l’armée RufTe * chaque chef
de régiment n’oublie rien pour tirer parti de fon
commandement à fon profit particulier : les régimens
font payés au complet* & doivent etre
toujours complets 5 le général qui vient les inf-
peétèr , eft le feul qui puifle contrôler le colonel
dans fon adminiftration. C e défordre eft plus
grand & plus général dans les troupes légères :
comme elles font prefque toujours fur la frontière
, ou loin de la capitale dans l’intérieur du
ays * on peut en conclure que le nombre des
ommes * & particulièrement des chevaux * n’eft
pas conforme à celui que préfente l’état de
fituation envoyé tous les trois mois au collège
de la guerre.
Infanterie . . . . . . 157*804 hommes.
Cavalerie . . . . . . 48*2.10
Total. • . • 186*014
A l’égard de la folde * il faut remarquer i°.que.
les" officiers des régimens de garnifon * répartis
dans les places fortes de la Baltique, reçoivent
le double des appoiwtemens des autres
officiers des régimens de garnifon. i ° . Que les
officièrs des régimens dé campagne ont trois fois
'autant d’appointemens que les officiers des régi-
méhs de gouvernemens. 3 Que le fimpie foldat
aux gardes à !è double de la paye d’un foldat d’un,
régiment de campagne. 40. Que les officiers *
'.outre, leurs appoinremens * reçoivent une cer-
taine'quantité de rations* fixées à un certain prix ;
& qu’on leur donne des dentfèhiks , ou valets pris
des recrues que l’Empire même fournit 5 ces valets
reçoivent une Tomme, de la caiffe militaire
&r des vivres pour leur fubfiftance , mais le maître
eft obligé dé leur fournir l’habillement. 50. Que
le fimpie fantaflin doit recevoir annuellement ,
' outre trois tonneaux de farine cinq feizièmes de
tonneau de gruau * vingt-quatre livres de fel &
de la viande , & en argent onze roubles moins
deux copecks mais que les médicamens * l ’habillement
, la viande * les cartouches & les pierres
à fufil, lui caufent une déduétion de fîx roubles
trente-cinq copecks , de manière qu’il ne reçoit
en argent que quatre roubles foixante- trois
copecks.
Malgré la valeur le nombre, la difeipline de
fes troupes , la Rujjie eft de toutes les puiflances
celle qui doit le plus ménager fon fang. Le defïr
d’accroître un territoire déjà plus étendu, ne doit
pas l’entraîner loin de fes frontières * & la déterminer
à des hoftilités. Jamais elle ne parviendra
à former un Etat contigu & ferré* à devenir un
peuple éclairé & .floriflant, à moins qu’elle n’abdique
la manie fi dangereufe des conquêtes, pour
fe livrer uniquement aux arts de la paix. Aucun
de fes voifins ne peut la forcer à s’écarter de cet
heureux fyftême. |
Du côté du nord, l’Empire eft mieux gardé
par la mer Glaciale , qu’il ne le feroit par des ef-
cadres ou des forterefles.
Un bataillon S f quelques pièces de campagne
difperferoient toutes les hordes des Tartares qui
pourroient remuer vers l’orient.
Quand la Perfe fortiroit de fes ruines * fes
efforts iroient fe perdre dans la mer Cafpien-
rie , ou dans l’immenfe defert qui la fépare de
la Rujfte.