
envers la ville impériale de Reutlîng'en, fournit
en i y19 à la ligue de Suabe, l’occafion de le dépouiller
de tous fes Etats, & de les rendre à la
maifon d'Autriche. En 1534, fe duc les reconquit
; mais en vertu de la convention de Ca-
dau, l'Autriche les reçut en fief mouvant de l’empereur
8c de l’Empire , 8c en inveftit le duc à
titre d’ arrière-fief. A l'extinâion de la poftérité
d’Ulric , le duc Frédéric refufant de reconnoître
cette fous-inféodation 3 parvint après bien des,
démêlés , lors du traité conclu à Prague en 1599,,
à s’en racheter pour !a fomme de quatre cents
mille florins.& la livraifon de mille quintaux de
poudre à canon. Au refte, la maifon d’Autriche
fe réferva la fuccefîion éventuelle en cas d'extinction
de la tige male de TPurtemberg 3 avec le droit ;
d’en porter le titre 8c les armes. L’empereur Charles
VI ayant mis fin en 1740 à la poftérité mâle
de la maifon d’Autriche, 'celle de Wurtemberg
prétendit que cette mort avoir aboli les droits de
l ’Autriche fur fes Etats : mais la branche nouvelle
de cette maifon, fondée par l’impératrice
reine Marie-Thérèfe 3 8c continuée par fon fils
l ’empereur Jofeph I I 3 continue à prendre le titre
Sc les armes de Wurtemberg.
Le premier duc de Teck , dont on ait quelques
notions fûres 3 vécut fur la fin du douzième
fièeïè î il fe nommoit Albert 3 fils de Conrad,
duc de Zæhringen. Les ducs de Teck poftedoient
le château de ce nom, ruiné depuis long-tems,
& k ville de Kirchheim, dont les ducs d’Autriche
étoient co-feigneurs. Ceux-ci ayant cédé
leur part en 1315 au comte Ulric de Wurtemberg3
le duc Frédéric de Teck vendit fa fiehne avec le
château de Teck en 1381, au comte Everard de
h même maifon de Wurtemberg,
Sol 3 productions.
x divifiôn de ce duché, relativement
a fa pofition , eft trop commune pour ne pas la
rapporter ici ; on le divife en pays au-delà &:
au-defious de la montagne. Toutes les villes &
tous les bailliages de ce duché , dont le chemin
depuis Stoutgard conduit par-defTus les montagnes
appeljees Boyferfteig, Weinfteig 8c Hafenf-
JiFl * C“ tuees près des portes de cette capitale)
fe trouvent dans le diftrift d’au-delà de la monta-
• S^e, les autres dans celui d’au-deflous.
J C e duché eft fi abondant en grains, qu’il en
I exporte beaucoup chez fes voifins.
, qui régnent au pied des montagnes
ne lA l b , font couvertes d'une multitude d'arbres
fruitiers , & reffemblent à des forêts très-
epaifles. Au refte, le duché abonde en vins
rouges & blancs >'auflî fains qti’agréables au goût.
Un comprend ces vins fous le nom générique de
vins du Ne cker; mais ils portent d’ailleurs le
nom des cotes qui les produifent, & celui des
pays qui put fourni-les différentes efpèces de feps
dont les vignobles font compofés.
-------..... ïci-uiiimanaaüie par
fon patnotifirie que par fes lumières I a planté um
vignoble qu il avoit près de Cauftatt, de feps tirés
de la France, de l'Italie, de la G rèce, de
ia Hongrie, de l ifle de Chypre-, & même de
Schitas, en Perfe. La plupart de ces plants exotiques
ont fi bien tenir., qu'on en a pu former
d autres. Le duc Charles a fait revivre dans fes
-Etats la culture de ia foie.
sKH , près ae rreudenltadt, & à
Koemgfwart, dans le Murchthal. Celle de Koe-
mgftein dans la Remerzau, proche du couvent
d Alpirsbach, ne fournit que de l’argent, &
celle de Guttach, près de Hornberg ne produit
que du cuivre.
Le duché de Wurtemberg forme la partie la plus
confidérable & la plus.fertile du cercle de .Suabe,
te l’on peut même le mettre au nombre des provinces
d’Allemagne les plus favorifées de la nature
, pour le climat & pour la fécondité du fol.
On y diftingue trois cantons principaux , qui diffèrent
èntr’euxpar leur fituation & parleurs avantages
naturels. Le canton Je plus plat 8c le plus
chaud , eft ce qu’on appelle le bas duché, qui fe
prolonge de Heilbronn à Stoutgardt. Encore fa
pointe orientale , qui comprend les bailliages de
Murhard, Backanang, & en partie ceux de Win-
Henden , Schorndorf & Lorch , a - 1 -e lle déjà
une température un peu moins douce. Le canton
moyen eft fitué entre le bas'duché-, FAlb 8c la
forêt noire : 8c ces deux chaînés de montagnes
dont nous avons parlé à l’article Suabe , forment
la partie la plus élevée. Cette partie eft
beaucoup plus froide que la première, quoique
fa fituation foit plus méridionale;
Population,
La population de ce duché eft très-connue
parce que les filrintendans eccléfiaftiques foin
charges de 1 exammér toas les ans, & d'en faire
le rapport à l'affemblée fyndicale. ÏU e montoit
en 17/4 a quatre cents (disantedix - fept mille
cent quinze âmes, & on l’évalue aujourd'hui à
iix cens mille.
Le duché de Wurtemberg contient foixante-huit
villes, grandes & petites, fans compter ia partie
ducale de la terre de Widderh , & environ
douze cents bourgs & bourgades ,'viilages & ha-
meaux.
Etats.
j Iies ér,a" Jle Wur“ mt’ "g depuis la réparation
de la nobiefie , font compofés de quatorze préïats
ou abbés, & des députés de foîxante-huit
villes & bailliages. Lors de la convention d’ une
diète, ( ce qui arrive rarement ) tous les prélats
& bourguemaîtres dç chaque ville s’ affemblent à
Stoutgard , à l’hôtel des états. On en tire quatre
prélats & douze bourguemaîtres, qui repréfen-
tent le corps entier, & qu’on fous-divife en petit
& en grand comité. Le premier a deux prélats,
fix bourguemaîtres, deux à trois çonfultans des
Etats , & deux receveurs. Le grand comité eft
formée de deux prélats, de fix bourguemaîtres
» de deux commiflaires provinciaux , de trois
greffiers*, d’autant de commis, de deux fecrétai-
res des accifes & de trois fergens. L.es comités
s’ aflemblent deux ou trois fois par année, leurs
aflîfes durent de quatre à huit fepiaines ; & les
Etats choififfent à leur gré leurs afleffeurs eccléfiaftiques
& féculiers.
Régime eccléfiaftique.
La religion dominante eft celle de k confeflîon
d’Auglbourg , 8c quoique lé duc Charles Alexandre
ait embrafte le catholicifme, il a néanmoins
garanti aux états par des déclarations folemnelles,
datées de 172.9 , }Z & 3 3 > qu’aucun changement
ne feroit fait dans la c on ft i t u t i o nre li g i e ufe
du duché , 8c que.dans toutes les églifes & écoles
de fa dépendance , on n’enfeigneroit _ que la
religion luthérienne 3 il promit de n’ériger aucune
églife , chapelle , ou autels appropriés
au culte romain L 8c de ne point relever pour
cet ufage les ruines de celles qui fe trouvojjent
dans le pays i. il s’engagea de plus à n’y tolérer
aucunes procédions, pèlerinages ou cimetières
catholiques, à ne jamais faire porter publiquement
le faint facrement, à n’établir en aucun
endroit le culte fimultané des deux religions ,
à n’exercer , ni faire exercer aucun aéte du culte
catholique (excepté dans la chapelle de la cour) ,
& à réduire à un culte privé l’exercice religieux
des habitans catholiques de la ville de Louif-
bourg. Il s’engagea en outre , à conférer tous les
emplois à des.fujets de la confeflîon d’Aufbourg:
il paroît qu’à l’exemple de, ce qui fe pratique
dans l’éleélorat de Saxe, le confeil d’état con-
noît fans la participation du prince de tontes les
caufesconcernant la religion luthérienne , ainfique
de toutes les affaires eccléfiaftiques, économiques 8c
de police , relatives à cet objet, foit qu’ elles aient
un rapport exclufif aux provinces de ce duché,
ou à la conftitution proteftante en général an-
dedans ou au-dehors de l ’empire j foit que ces
.objets aient été traités à la diète générale du corps
germanique , ou à celle du cercle, ou enfin à
telle autre aftemblée que ce puiffe être. En 1734 ,
le même duc a remis au corps évangélique des
lettres rcverfales , lignées de fa main, 8c portant
confirmation de ces droits 8c articles ; aéfce que le
corps a accepté avec toutes les formalités .d’ufage-
II a garanti de plus une déclaration du duc
Charles Eugène de 1759 , confirmative de la précédente
, & par laquelle ce prince protefte qu’il
ne fe fera jamais ni à Louilbourg, ni dans
tout le duché aucune proceffion catholique : &
qu’en matière de culte, la paix de religion ,
celle de VVeftphali.e, ainfi que les reverfaux de
fon pere, 8c les conventions avec les états ,
feront obfervées félon leur forme 8c teneur. Les
réformés ne font que tolérés dans ce duché, &
ils exercent leur culte à Stoutgard dans une maifon.
C e pays renferme auflî des colonies de Vau-
dois dont une partie occupe les villages appelles
François , ,ou ils exercent l'agriculture ; d'autre*
établis dans les villes y fabriquent des bas 8c des
chapeaux , & ils y jouiftent de l'exercice public
de leur religion. Quoique par une loi du duç
Chriftophe, les Juifs ne foient point fouSferts r
il y en a ç-£P£ndant deux ou trois familles à Stout^
ga.r-d, qui vivent fous la" prote&ion fpéciale dç
la çptir : 8c dans les domaines de nouvelle
acquifition, ceux qui s’y font trouvés , ont obtenu
la p,ermiÜion d’y refter. II y a dans tout le
duché cinq cents cinquante-cinq paroiifes luthériennes
, ayec huit cents vingt-neuf annexes, indépendamment
de cinquante diaconés. Les pa-
roiffes font diûiibuées en trente - huit furin-
tendances fpéciales aux doyennés ruraux, & ceux-
ci en quatre furintendan.ces générales. Les furin-
tendans fpéciaux ou doyens , joignent à leur
doyenné la cure de la ville où ils réfident. Ils vi-
firent chaque année 1 es églifes & les écoles de leur
diocèfe, dont ils convoquent les miniftres une ou
deux fois par an , & font leurs rapports au con-
fiftoir.e.
Le fynode qui fe tient annuellement aux mois
de feptembre 8c d’oéto.bre, eft compofé du con-
fiftoire & des quatre furintendans généraux. Tous
les curés font à la nomination du confiftoire
qui propofe auflî trois fujets pour les doyennés,
pour les _ abbayes, pour les diaconés dans les
trois capitales, ainfi que pour les chaires des
profelfeurs au gymnafe & dans les couvents. Le
confeil intime choifit celui des trois fujets, qui
a les meilleures notes.
Avant la réformatipn , les prélats afliftoiene
aux états du pays, & avoient la qualité de fei-
gneurs fonciers des biens de leurs couvents &:
de leurs fujets, tandis que le prince ne partiel-
poi.t à l'adminiftration des premiers qu’autant qu’iî
en étoit le protedleur. La réformation a donné
lieu à quatre efpèces de biens eccléfiaftiques j les
prélatures , la caiffe ou ^fabrique des églifes, les
revends .de i’univerfité de Tubingue, fes fonds
des pauvres, des hôpitaux, 8cc. Le couvent des-
Auguftins de Tubingue fut converti en féminaire j
les autres monaftères qui u’avoient point de prélats
à leur tête , 8c les communautés de filles
; furencadjugées i la fabrique des églifes -y les quar