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bution dé chacune des deux branches principales
eft de vingt-fix florins trente kreurzers par
mois romain , &c pour l’entretien de la chambre
impériale les deux branches payent quatre-vingts
fîx rixdalers cinquante-un kr. par quartier.
Remarques générales.
Les polie (leurs du comté de 1 Wertheim font
chambellans héréditaires de l'évêché de Würzbourg.
Ils ont pour fous-chambellans , depuis
les tems les plus reculés , les Zobel de Gibelftadt.
L'évêché de Würzbourg s'appropria une partie
confidérable du comté de Wertheim, apres 1 ex-
tinétion des anciens comtes , & une petite por-~
tion pafla aux comtes de Caftell ; le furplus eft
polfédé par indivis par les princes & comtes de
Loevenftein- Wertheim. M. Bufching dit qu’il ne
connoît pas précifément 1 étendue de la portion
de ces derniers , Se il fe borne à décrire le comte
tel que l’ont polfédé les derniers comtes de
Wertheim. Il fait mention de ce qui a paffé à
Wurzbourg & à Caftell i mais il remarque en
général qûe les domaines & terres dont il parle,
font en partie fiefs de l’empire , de Bohème ,
de Wurzbourg ou de Fulde, & en partie de
franc-alleux appartenans à Wertheim. Foyeq
l'article Lcewenstein.
WESTERBOURG. toyeq l’article Linange.
WESTPHALIE , cercle de Weftphalie. Les
anciens Saxons étoient divifes en Weftphaliens,
Angriens & Cflphaliens. Les Weftphaliens oc-
cupoient le pays qui eft entre le Wefer & le
Rhin ; c’eft de ce peuple qu’il tire le_ nom *
Weftphalie. Nous avons parlé de la portion qu'on
nomme fpécialement le duché de Weftphalie.
V o y a les articles C ologne 8e Prus se.. Le
cercle de Wtftphalie comprend aufli des pro-
vinces , qui ne font point renfermées dans
les limites marquées ci deffus. Ainfi il ne faut
pas confondre le cercle de Weflphalie , la, Wefl
pkalie & le duché de Weflphalie.
Le cercle de Weflphalie eft aufli nommé par
quelques auteurs le cercle des Pays-bas & de
Weflphalie ; d'autres le nomment le cercle de
Weflphalie fut le bas Rhin.
Le cercle de Weflphalie eft environné par celui
de Bourgogne, par les.Provinces-Unies, parla
mer du nord 8e par le cercle de la baffe Saxe,
» par le cercle du haut Rhin 8c celui du bas Rhin,
fon étendue eft d’environ douze cents cinquante
milles quarrés.
Plufieurs provinces qui étoient comprifes autrefois
dans le cercle de Weflphalie, n’en^dé-
’ pendent plus aujourd’hui-, favoir, l'eveche
d’Uttecht, Gueldres, Zutphen, levêche & la
ville de Cambrai > les anciens 8e les nouveaux
états de ce cercle diffèrent beaucoup entre eux.
En comparant la matricule de l'empire avec la
matricule ufuelle, & le rôle dont ôn fe fert lors
des affemblées du cercle * on trouve les états
fuivants, que je place félon l’ordre des voix &
féances qu’ils ont aux dietes , favoir :
Munfter -, Clèves , Juliers ( alternent ) i Paderborn
, Liège, Ofnabruck,- Minden & Verderç ,
Corvey, Stablo & Malmedy, Werden, Cornelis,
Munfter , Elfen , Thoren , Hervorden , Naflau-
Siegen, Naflau-Dillenbourg, Cft-Frife & Meurs >
Wied, Sayn , Schavenbourg, pour la partie
appartenante à Hefle CafTel, Schavenbourg, pour
la partie appartenante à la mai fon de la Lippe, Oldenbourg,
Delmenhorft, Lippe , Bentheim-Bentheim
, Bentheim-Steinfurc , Tecklenbour& »
Hoya, Virnenbourg , Diepholz, Spiegelberg,
Rietberg , Pyrmont, Gronsfeld, Reckheim.,
Antholt, Winnenbourg , Hölzaphel, Wittern ,
Blankenheim & Gerolfteim , Gehmen , Gymböm
& Neuftadt, Wîckerad, Mylendonk , Reichf-
tein , Kerpen & Lommersum, Schleiden , Hallermund
J & les villes imperiales de Cologne,
Aix-la-chapelle & Dortmunde. Voye\ chacun de
ces articles.
Les princes convoquants & directeurs du cercle ,
font: Tévêque de Munfter, & alternativement
les électeurs palatins & de Brandebourg , comme
ducs de Juliers'& de Clèves j ces deux princes
n’ont qu’un fuffrage au dire&oire. Les afTem-
blées circulaires fe tiennent communément à Cologne}
il n’y en a pas èu dans l’intervalle de 1738
1 7 57 . L’évêque de Munfter en convoqua une
en 1777 , conjointement avec l’éleCteur palatin,
& fans appeller Téleéleur de Brandebourg, dont
la proteftation n’empêcha point la tenue de l’af-
femblée. Les archives du cercle font à Dufleldorp.
Ce cercle eft compris parmi les fix cercles antérieurs,
qui en 1607 formèrent une affociation à
Francfort- Il accéda à l’union de Nordlingue en
1701, &: promit un contingent de huit mille deux
cents hommesd’infànterie & quatre mille dragons }
mais il rompit fes èngagemens.
Les contributions de ce cercle, en hommes &
en argent, font égales à c-ellés des cercles delà
haute & de la baffe Saxe, ,de Bourgogne & de
Suabe } il paye quelque chofe au-delà dé la neuvième
, mais au deffous de la dixième partie du
total des contiibutjons exigées par l’empire J &
dans cette répartition on a eu allez exactement
égard à l’étendue de ce cercle, comparée avec
le refte .de l’Allemagne.
Quant à la religion, le cercle de Weftphalie eft
compté parmi les cercles mixtes. Les états catholiques
devroient, félon ie règlement dé 1 7 1 8 ,
préfenter un affeffeur pour là chambre impériale
, & les états proteftans ün-autre } mais cette
nomination n’eft pas encore réglée* Voye1 les articles
COLOGNÇ.
WE STPHAL IE
W E S
W E S T P H A L I E . (paixde) Noasavons
inféré à l’article T r a it é , les divers articles
de la paix de Munfter ou de Weftphalie.
Cette paix eft fi célèbre , elle joue encore un
fi grand rôle dans la politique aCtuelle des divers
états de l’empire, que nous croyons devoir entrer
ici dans quelques détails fur ce fameux traité.
Des anciens traités 3 conventions & capitulations qui
ont fervi de baje a la paix de Weftphalie.
Jufqu’ aù règne de Louis XIII en France ,
l'Europe a été fans fyftême général de politique.
Les longues guerres entre les Valois &"Tes Plan-
ragenets n’intéreffèrent point les puiflances voi-
fines de la France & de l’Angleterre. Les divi-
fions de celle-ci, fous le règne du Henri VI &
d’Edouard IV , fufpendirent l’animofité de deux
nations , & le règne pacifique de Henri VII
parut y avoir mis fin.
Les guerres d'Italie entre Louis XII &r Ferdinand
le catholique, firent naître la rivalité des
deux couronnes : les fuccès de Charles-quint la
portèrent à fon comble & fixèrent fur les deux
puiflances l’attention générale j mais le partage
de la fucceflîon de l’empereur entre fon fils &
fon frère , diflipa l’alarme qu’avoient excité fon
ambition & fa fortune , tandis que la minorité
& la foiblefiè des fils de Henri II tinrent la
France hors d’état de rien entreprendre au-dehors.
La Reine Elifabeth , tantôt par une guerre
ouverte avec Philippe I I , tantôt par des fecours
qu’elle donnoit aux Pays-bas foulevés, affaiblit,
épuifa l’Efpagne & diflipa les vaftes projets de
fon Roi. On croit que Henri IV s’étoit propofé
rabaiffement de la maifon d’Autriche. Quoiqu’il
eh foit , la mort le furprit au moment où il
alloit exécuter fes projets, & la Reine fa femme
fuivit unautre plan que le fien. pendant fa régence.
Les empereurs Ferdinand I , Maximilien I I , Rodolphe
II & Mathias , qui ne trouvèrent pas
Philippe i l difpofé à concourir à l’accroiflement
de leur puififance , évitèrent de prendre part à .
fes querelles , & contens d’affermir leur autor
ité , dans l’empire, ils fe bornèrent à aflurer la
couronne impériale à leur branche. Mais l’indifférence
de Philippe II fur les intérêts de fa maifo
n , en Allemagne ne venoit que de fon ref-
fentiment particulier contre Ferdinand I , qui lui
avoit réfuté de réfigner l’Empire en fa faveur ,
& elle ne pafla point à Philippe I I I , fon fils.
Après fa mort, il s’établit■ une correfpondance
jntirpe entre les cours de Vienne & dé Madrid,
.& l’intelligence qui régna entre les deux branches
autrichiennes, encouragea Ferdinand II à.tout
,ofer en Allemagne, pour fe mettre au-defliis des
lô ix , qui bornoient fon autorité.
Q£c/on. polit. & diplomatique. Tom. I p \
W E S 68*
C eft cette ambition des Empereurs oui a
changé la face de 1 Europe & donné naifîance
au fyftême politique, fur lequel elle fe conduit
depuis un fïécle. Comme le traité de Weftphalie
en eft la bafe, & que les affaires d'Allemagne
font les principaux objets du traité , il eft à
■ propos de jetter un coup d’oeil fur l’état de
1 Empire, avant la guerre qu’il termina.
Avant le règne de l’empereur Maximilien T,
le gouvernement de l’Allemagne étoit devenu
anarchique. Les démêlés des empereurs avec les
papes avoienr mis le comble aux défordres caufés
par les croifades, & les guerres de Frédéric III
contre Albert fon frère, avoienr anéanti jufqu'au
fouvenir des anciens ufages , qui tenoient lieu
de loi. La bulle d’or publiée par l'empereur
Charles IV en 1 5 fé , etoit 1 unique loi qu’oa
refpeélât, & comme elle ne prononçe guère
que fur la manière d’élire, de couronner & de
fervir l'empereur , fur: le droit , le rang , les
fondions & les voyages des éledeurs à la cour
& aux diètes, elle influoit peu fur le gouvernement
intérieur de l’empire.
Les cartels qu’elle fe donne la peine de régler,
étoient devenus d'un ufage univerfel, fans dif-
tindion de rang & de profeflion. On vit les
boulangers de l'éledeur palatin envoyer le défi
aux villes impériales. Le comte de Solms reçut
le 30 Novembre 1437 un cartel de la part de
fon cuifinier; ce défordre s'appelfoftju s Pugni. O h
ne voyoit dans toute l’Allemagne que meurtres ïfc
incendies , ' que violence de toute efpèce. Les
gentilshommes devenus voleurs de grand-chemins
, fe faifoient honneur de leurs brigandages.
' Quelques états formèrent une confédération
pour leur sûreté refpedive. Plufieurs nobles immédiats
lignèrent une ligue défenfive 8c bâtirent
des fortereffes communes à leurs-familles , qui s’y
retiroient avec leurs effets. Le clergé fignala fon
zèle pour le rétabliffement du bon ordre , par la
publication d’un recueil de mandemens qu’il intitula
Treuga (la paix du feigneur. ) Il y exhortoit
les brigands de toute condition 8c de toute efpèce,
à refpeéter le faint-jour du dimanche , & à s'abstenir
les jours de fêtes de voler les marchands
de violer les femmes & les filles, & de piller
les gens de la campagne.
Telle étoit la fituation de l'Allemagne, lorfque
Maximilien parvint à l'empire, en 1493. Dès que
ce prince fut fur le trône, il travailla à la réforme
du gouvernement. Ayant convoqué la diète
à Worms, pour l’année fui vante, il s’y rendic
avec tous les éleâeurs , princes 8c états; ii y
propofa la conftitution générale qu’il avoit rédigée,
8c il la vit pafler d'une voix unanime. Les membres
fentoient, comme le c h e f, la néceflïté de U
fubordir.ation.
S f f f