
forment un fynode. Les catholiques qui font à-
peu-près le tiers des habitans , dépendentde l'évêque
de Confiance. Voyeq l’article C orps helvétique.
TH U R IN G E . Cercle landgraviat d’Allemagne.
Le cercle de la Thuringe comprend la partie
feptentrionale du landgraviat de ce nom.
C e cercle renferme , outre la principauté de
Querfïirt & la partie du comté de Mansfeld, qui
appartient à l’ élecfteur de Saxe, dix-neuf villes ,
fix bourgs, cent foixante-quatorze .biens nobles ,
& quatre cents quatre-vingt-quatorze villages,
que les tables de Hempel réduifent à trois cents.
On y trouve iîx furintendances, defquelles dépendent
trois cents quinze églifes paroifliales ou
fuccurfales. Quatre des villes font au nombre de
celles qui envoient des délégués- aux comités ,
favoir , une d’entr’ elles au petit & trois au
grand comité. C e cercle contient en outre fept
villes communes, qui font partie de latroifîème
clalfe de l’Etat, & cent foixame - feize nobles
immédiats.
Précis de Vhifhoire politique.
La Thuringe a pris fon nom de celui de fes an-'
ciens & premiers habitans. Le pays qu’on nomme
ainfî de nos jours , & qui eft borné à-peu - près
par la Saal, la Verra & les forêts de Harzcwald &
de Thuringe, n’eft qu’une partie de la vieille Thu-
ringe y qui s’étendoit bien plus loin vers le levant
& le couchant qu’au nord & au midi. Les Taxons
& les franconiens fubjuguèrent les thuringiens
dans le fixième fiècle , époque où l’on divifa la
Thuringe en feptentrionale & en méridionale. Le
Harzewald & la rivière de Helm en formoient
la réparation. La partie feptentrionale fe prolon-
geoit par de-là le H arz jufqu’ à l’Elbe, vers le nord,
& dépendoit des Taxons , Tous la domination
defquels elle eft' demeurée depuis en perdant Ton
nom & en prenant celui d’Oftphalie. Les franconiens
s’emparèrent de la partie méridionale,
qui comprenoit la Thuringe telle qu’elle exifte de
nos jours , une grande partie de la Franconie actuelle
, la Hefle & d’autres pays y attenants.
Elle fut partagée en plufieurs diftri&s appelles en
allemand gau , qui étoient régis par des comtes.
C e pays refta Tous la puifîance des empereurs &
des- rois jufqu’ au onzième lîè c le , & on trouvé
qu’outre les comtes il y eut aufïi quelques ducs
qui furent chargés de la régence. Le premier
comte de Thuringe fut Louis le-barbu > il étoit
fils du malheureux duc Charles de Lorraine , qui,
dernier rejetton de la race Carlovingienne fut
excludutrônedeFrance.Il le rendit avec Charles,
fon frère aîné, à la cour de Conrad II roi d’Allemagne
, dont la femme Gifela étoit leur parente :
Conrad le créa comte de Thuringe. X é c ile , Ta
femme, etoit l’héritière de Saugershaufen. Loifis
I I , leur fils aîné , furnommé le fauteur, devint
la tige de tous les landgraves de la Thuringe. Son
fils Louis III fut fait landgrave en 1151 par l’em-
pereur Lothaire, qui avoir dépouillé Hermann dç
VVmzenbourg de cette même qualité. Louis III
.eft le premier de ce nom parmi les landgraves de
la Thuringe. Sa race s’éteignit en 1240 à la mort
du landgrave Henri Rafpo. Sophie , fille de St.-
I.ouis , frere amé de Rafpo a voit époufé Henri
V duc de^ Brabant $ Henri I leur fils , furnommé
1 enfant s efforça , mais en v a in , d’obtenir ce
landgraviat : Henri, marggrave de Mifnie, neveu
par fa mere , de Henri Rafpo , s’appropria ce
landgraviat, parce qu’il étoit plus proche parent
que lui , & en vertu de l’expe&ative qu’il avoit
obtenue deTempereur Frédéric II en 1242. La
guerre ne tarda pas à fe déclarer entre les deux
concurrens. Elle Te termina par l ’accommodement
qu’ils firent en 1236 : le marggrave Henri de
Mifnie refta en pofleflîon du marggraviat de Thuringe
y en abandonnant le pays de Hefte à Henri
de Brabant. C ’eft depuis cette époque que les
marggraves de Mifnie, devenus parla fuite électeurs
de Saxe , relièrent en pofTefiion du landgraviat
de Thuringe : il fut tantôt réuni àla Mifnie
àJ’extinéfcion de ces branches , jufqu’à ce qu’enfia
il demeura à Ernefte lors du partage qu’il fit des
pays héréditaires avec Albert Ton frère. Ses fuc-
cefleurs en jouirent de-père en fils : ce ne fut
*547 qtic le landgraviat fortit de la branche
d Ernefte, lorfque l’éle&edr Jean - Frédéric fut
dépouillé par l’ empereur, tant de fon éleélorat
que^detous les Etats qu’il poffédoit, & qu’il en
revetit le duc Maurice, rejetton de la branche
Albertine : ce nouvel électeur fut chargé en revanche
d’aflurer aux-enfans de Jean-Frédéric un
revenu de cinquante mille florins, & de leur
abandonner à cet effet des domaines jufqu’ à la concurrence
de cette fornme. Les domaines ainfî cédés
fe trouvèrent en partie dans h Thuringe & partie
dans le pays d’Ofterland. L ’éie&eur de Saxe a
vainement follicité d’avoir fuffrage dans les diètes
générales de l’Empire pour raifon diTland^raviat
de h Thuringe : les ducs defeendans de la° branche
Erneftine s’y font conftamment oppofés
foutenant que ce fuffrage leur appartenoit comme
polleiieurs de ce landgraviat, & que ce fuffrage
ne pouvoit point être commun avec tous les ducs
deSaxe : à quoi t’éle&eur a répondu que la branche
Erneftine ne poffédoit point la totalité de
ce landgraviat, mais feulement quelques parties
qui dans le vrai étoient cônfidérables. ’
La partie de la Thuringe 3 que poisède l ’électeur
de Saxe , eft comprife dans le cercle de ce
nom. Elle contient :
Treize bailliages immédiats.
Plufieurs bailliages ont été poffédés depuis
1 année i 6j i jufqu'en 1746 par les ducs de- Saxe
Weiffenfels , branche collatérale éteinte^ de la
maifoti de Saxe : on peut en voir le détail dans
Bnfching. V'oye^ les articles M isnie & Sa x e .
T IB E T . V'oyei l’article T a r t Ar ie .
T IM O R . Voyei l’article M oluque s.
T IRO L . Voyei T rente & T y r o l .
TO G G EN BO U R G , comté de la SuifTe, dépendant
de l’abbaye de St.-Gall. C ’eft un pays
étroit entre de hautes montagnes.: il avoit autrefois
des feigneurs particuliers avec le titre de
comte. Le dernier, nommé Frédéric , accorda
par grandeur d’ame à fes fujets, au commencement
du quinzième fiècle de fi grands privilèges,
qu’il les rendit à - peu - près libres.
Le Toggenbourg eft regardé en SuifTe comme
un territoire important par fa fîtitation , fes voifîns
& le peuple qui l’habite. Il eft réparé au nord
du canton d’Appenzell par de hautes montagnes
prefqu’ inacceflibles ; à l’orient & au couchant,
par les terres du canton de Züric. Il peut avoir
en longueur cinq milles d’Allemagne , ou dix
lieues de chemin , &*fa largeur eft la moitié de
cette quantité. On diftingue le pays en province
fupérieure & province inférieure, & chaque province
eft divifée en diftriéts. Les habitans font
catholiques romains ou réformés : on y compte
environ neuf mille hommes, dont les deux tiers
font proteftans.
L'es deux religions font réunies par un ferment
. folemnel : tous les.toggenbourgeois s’engagent à
maintenir entre eux une concorde mutuelle. C e
ferment précède même celui par lequel ils jurent
. le traité d’alliance •& de combourgeo.ifie avec les
cantons de Schwitz $r de Claris, alliance qui
dure depuis 1440. Le territoire du pays abonde
en grains , en prairies & en pâturages.
Il y a dans le gouvernement des membres proteftans
& des membres catholiques, tirés des
commumftirés de chaque religion. Dans les endroits
où fe fait l’exercice des deux religions, les
réformés & les catholiques éiifent conjointement
les membres de leur grand-confeil, fans avoir
égard à l ’alliance ou à la parenté. C e grand-confeil
eft le confervateur de la liberté publique. Si des
affaires importantes furviennent,-il! convoque l’af-
femblée générale du peuple, qui prononce d’une
manière fouveraine. Les petits confeils font chargés
d’examiner les affaires criminelles & les caufes
de peu d’importance 5 le grand-confeil en nomme
les membres, & les tire également de chaque
religion. Dans les juftices inférieures du pays r
il y a quelques communautés qui ont le droit
d’élire leur amnran. Ailleurs , l’abbé de St.-Gall
nomme deux des chefs, & les habitans choififfent
les autres- Enfin les toggenbourgeois ont un gouvernement
très-fage & bien entendu pour leur
bonheur. Poye^ l’article St . - G a l l & C orps
HELVÉTIQUE.
T O N Q U IN . Voye[ l’ article C ochinchine.
T O R T O L A , ifle d’Amérique , l ’une, des
Vierges. Voye.^l ’article V ierge;
T O R T U E , ifle d’Amérique. Voyc^ l’article
■ St .-D omingue.
T O S C A N E , duché de Tofcane.
Les Etats du grand - duc de Tofcane font fî-
j tués entre la Lombardie 8è l’Etat de l’égüfe au
bord de la mer de Tofcane , autrefois mare Tyr-
rhenum.
Nous donnerons i ° . un précis de l’hiftoire politique
de l’ancienne Etrurie , de la république de
Florence & du duché aétuelde Tofcane. i° . Nous
parlerons de l’ étendue des domaines du grand duc
aéhiel , des productions & de la population de la
Tofcane. 30. Nous traiterons des manufactures &
du commerce. 4Q. Nous ferons des remarques fur
l’état de la Tofcane , fur fon ad minift ration, furies
tribunaux du pays , fur le crédit, fur les réformes
qu’ a fait le grand-duc. 50. Nous donnerons quelques
détails fur les revenus, les impôts, les trou-,
pes & la marine de la Tofcane.
S E C T I O N P R E M I E R E .
Précis de l ’kijldirépolitique de l ’ancienne Etrurie ,
de éa république de Florence , & du duché actuel
de Tofcane. -
La Tofcane Yappelloit anciennement Tyrrhenia,
Hetruria & T u f ci a'. On dit que le premier de ces
noms vient de Tyrrhenus , chef d’une troupe de
Lydiens , qui s’établirent en Tofcane ; celui d’ Hetruria
de deux mots grecs Heteros & Horos 5 le
, premier de ces mots grecs annonce que le principal
établiflement des tofeans étoit de tous
côtés terminé par des bornes naturelles, comme
la Magra , I’Appennin & le Tibre : enfin on croit
que Tufcia vient d’un roi nommé Tufcus , ou
peut-être du verbe thuo qui fignifie la même chofe
qut facrificio y parce que les tofeans entendoient
mieux qu’aucun autre peuple ce qui regardoit
les facrifices, & en général le culte des divinités
payennes. L ’origine des premiers habitans de la
Tofcane eft très-obfcure.
Lorfqu’Enée arriva dans cette province, & qu’il
y reçut les fecours de M ézence, roi des Etrufques,
l’Italie étoit divifée en plufieurs Etats , tels que
les Latins, les Rutules , les Volfaues, &c. indépendants
de l’Etrurie j à cette époque, c’eft-à-
dire environ 113 y ans après le tems du on place
‘ le déluge tmiverfel, cet empire des Etrufques ne