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» Je prié qu’on faffe un peu d’attention à rétendue
de génie qu’il fallut à ces lêgiflâteurs pour
voir qu'en choquant tous les ufages reçus , en
confondant toutes les vertus,. ils montreroient à
l ’univers leur fagefie. Lycurgue mêlant le larcin
avec l’efprit de juftice le plus dur efclavage avec
i'éxtrême liberté', lés fentimens les plus atroces
avec la plus grande modération , donna de la fti-
Ijrlité^ fa-ville. I l fembla. iuiôter toutes:les ref-
fources. ^ les arts , le commerce > l’argent ,Jes mu-
lailles : on y a de l ’ambition fans efpéran,ce d’être
mieux j, on y a les fentimens naturels ; & on n’y
eft ni enfant, ni mari, ni père : la pudeur même
eft ôtée à la chafteté. C ’eft par ces chemins que :
Sparte eft menêè à la grandeur & à la gloire ; naais :
timc une telle, infaillibilité de fes inllitutions, :
i«?j.u’on; n’ obtenbit rien contre elle .en gagnant des '
batailles. , fi on ne parvpnoit à lui ôter Ci po.-:
•fice ( i ) ;
... Nous ajoutèrons quelques remarques générales
en finiffant cet article.,
Lycurgüe dit J. J. Rouffèau , entreprit d’inf-
tituer un peuple déjà dégradé par la fervitude
& par les vices qui en font l’ effet. Il lui impofa
un joug de fer tel qn’àueun autre peuple n’en
porta jamais un1 fembiabîe j mais il l’attacha,
l ’identifia , pour - ainfi-dire à ce jou g, en l’occupant
toujours. II.lui.montra fans ceffe la patrie dans
les loix ,, dans (es jeux > dans fa maifon, dans fès
amours , dans fes fellins. Il ne lui laiffa pas un
jnflant de relache pour être à lui feul, & de cette
continuelle contrainte. > ennoblie par fon o b je t,
naquit en lui cet ardent amour dé la patrie , qui
fût toujours la plus forte-ou plutôt l’unique paf-
fion des Spartiates , & qui en Ce des êtres au-
deffus de l’humanité. Sparte n’étoit qu’une v ille,
il eft vrai, j mais par la feule force de fon inflitu-
tion-, cette ville donna des loix à toute la Grèce,
en devint la: capitale, , .& fit trembler l’empire Per-
fam Sparte était le foyer d’où fa légiflation éten-
doit fes effets tout autour d’elle.
SPIEGE LBER G, comté fouverain d’Allemagne
qui appartient au Stathouder des Provinces-
Unies..
L ’éleéleur de Brunfwick - Lunebourg a la (ripé-:
yïorité territoriale de ce comté , dont l’ étendue;
■ eft peu confidérable ; il dépend de la principauté de
Calenberg , qui l’environne ainfi que les bailliages
hanovriens de Lavenberg & Springe. Il avoir autrefois
fès comtes particuliers , iffus de Bernard
de Poppenburg,. dont la tige mâle s’éteignit en
i$yy dans la- perfônne de-Philippe , tué à la bataille
de St.-Quentîn. Eric le jeune, duc deBrunfs
P i
wick-Caîenbefg , le conféra alors, en fa qualité
de feigneur direét,. au comte Herman-Simon de U
Lippe,, époux de la foeur aînée de Philippe.Herman-
Simon le tranfmit à fon fris unique, qui termina
cette nouvelle ligne en i j8 ; > il paffa par inféodation
à Philippe-Ernefte, Jean-Louis & George,
fils de George , comte de Gleichen & de Wa l-
putge , foeur puînée de Philippe de Spiegelberg.
Ils le poffédèrent jufqu’en 1631 r à cette époque
Jean-Louis étant mort, ce domaine, échut à la
maifon de Naffau-Dietz en vertu d’une expectative
, accordée en 1614 par le duc Frédéric-Ulric
de Brunfwick au comte Ernefte Cafimir , époux
de fa foeur Sophie Edwige. Il appartient aujourd’hui
à Guillaume V j. prince d’Orange , Stathouder
desProvihces-Uni.es.
Le comte de Spiegelberg &r fes fujets font tenus
de prêter foi & hommage aux ducs de Brunfwick-
Calenberg. Ils dépendent pour le civil des tribu-
naux fouverains delathaifon de Brunfwick-Lune-
boürg , où fe portent les appels des fentences
prononcées par les juges du pays. Quant au fpi»
rituel, les mi ni lires & chapelains doivent être ordonnés
par leconfifloîrè électoral qui les examine;,
& qui leur fait ligner le rituel des églifes de
I Brunfwick j ils font enfuite inftallés par les ofE-
j ciers du comté } encore efl-ce le furintendant
j électoral, qui prononce le fermon à la réception
du Pafleur de Çoppenbrugge. C e même-, confif-
; toire reçoit les appels des affaires matrimoniales r
' dont le comte ne connoît qu’en première inflan ce,;
' il ordonne les vifites eccléfiaftiquês -, & il y vaque
par fes députés joints aux officiers du pays , avec
iefquels il concerte la réforme des abus} il juge
enfin en dernier reffort les accufations d’héréfie
ou d’ ineonduite contre les minillres, qui font
obligés dans ce cas de .paroître pardevant lui &
de s’y juftifier. Pour le militaire, les fujets de
Spiegelberg fe, joignent à ceux de la principauté
de Calenberg , dès qu’ il s’agit de fuivre l'électeur
à la guerre; iis reçoivent chez eux des garnirons
hanovriennes , & ils contribuent à leur entretien.
Quoique le comté de Spiegelberg foit affranchi
de l’obligation de paroître aux diètes du C a lenberg,
les arrêtés des états s’y publient néanmoins
& y ont? force de loix.
L’ éleCïeur de Brunfwick-LanebotiTg, comme
feigneur territorial de ce comté, a voix & féance
aux affemblées de l’Empire & du cercle de Weft-
phalie entre Dièpholz & Rietberg. Il en exerça
le droit aux diètes du cercle de 1667 , 16 7 1 ,
1682, & même dans ce fiècle. Selon la taxe ma-
triculaire , c-e pays fourniffoit autrefois deux cavaliers
évalués à vingt-fept florins ;• p ais fon con-
(1 ) Pliilopocmeir coiuraignic les Lacédémoniens d’abandonner la manière de nourrir leurs enfans , fàcBant biert que fans-
iii^aîU aucoisat. toujours use ame grande fie la eorur haut. Plutarque v vie de Philogoemen. Voye% Titc-Live. Liy. XX X V 1IÎ .
S P I
tinrent eft compris aujourd’hui dans celui de la
principauté de Calenberg , qui paie auffi les.contributions
du cercle. Sa cotifation pour .l’etitre-
tien de la chambre impériale eft de,trente-deux
rixd. quarante { kr. par terme , que les comtes
envbyent directement, quoiqu’ ils ne foient cenfes
le faire que par commiflion , puifqu’en cas d’ i-
nexaCtitude les monitoires font adrelffés au prince
territorial de Calenberg, pour en être par fa régence
ordonné ce qu’il appartiendra.
C e comté a la direéte de. plufieurs fiefs confî-
dérables fitués hors de Ton territoire.
Voye% les articles C alenberg & Hanovre.
S P IR E , ville impériale d’Allémagne.
On l’appelle en allemand Speyer 3 en latin Spira3
civitas hemetum , nemidona ,* fori nom vient de la
petite rivière ou ruiffeau qui l’arrofe. Son origine
fe perd dans la plus haute antiquité, puifqu elle
exiftoit avant l’ere chrétienne ; mais la plupart de
fes édifices font tous modernes ; car les François
la détruifirent de fond en comble en 1689 , & ce
ne fut'qu’ après avoir refté dix ans déferte, qu’on
la relevée enfin de fes ruines à la fuite de la paix
de Rifwick. Les luthériens qui forment le magif-
trat âc la majeure partie des habitans y ont deux
églifes & un gymnafe. Elle jouit de beaucoup de
privilèges , entre autres du jus JlapuU , qu’ elle
exerce fur le Rhin , & elle occupe à là diète
de l’empire la cinquième place parmi les villes
libres du banc du Rhin *, elle à auffi voix & féance
aux affemblées du cercle. Sa taxé matriculaire
n’eft aujourd’hui que de vingt-quatre florins outre
cent dix-huit rixdales trente-quatre kr. qu’ elle paye
par terme pour fon contingent à l’entretien de la
chambre impériale. Il exiftoit autrefois entre Spire
& la maifon Palatine un traité de prote&ion, qui
expiroit à la mort de -chaque éle&eür , & qu’ on
renouvelloit ; mais ce renouvellement n’a pas eu
lieu depuis le décès de l’éleéleur Charles Louis.
D ’ après une coutume très-ancienne, quand un
nouvel évêque de Spire vouloir faire fon entrée
dans la v ille , il terminoit préalablement toutes
les difcuffions qu’il avoit avec elle , enfditè, il
s’ avançoit à cheval éntre les portes extérieures
qu’on tenoit fermées, & là', en plein air & la main
fur la poitrine, il lui prêtoit le premier foi &
hommage , promettant que loin d’enfreindre fes
privilèges , il les maintiendroit & les augmente-
roit, en vivant avec elle en paix & en bonne intelligence
; il continuoit enfuite fa marche, & la
bourgeoifie àlloit lui rendre le même hommage ;
mais cette cérémonie a ceffé dès 1611 à l’avènement
de l’évêqueChriftophe Philippe. 11 s’eft tenu
à Spire plufieurs diètes impériales, entr’autres une
en 1 f 29, où le nom de protellant commença, à s’introduire.
C ’ésoit le fiège de la chambre impériale
avant le fac de 1689, & ce tribunal y ell relié
cent foixante-deux ans. Koye[ l ’article fuivant.
S P O ,|||
Sp iRE , évêché fouverain d’Allemagfle.5
Il eft fitué fur le Rhin, il touche au Pàlatînat,
au duché de Wurtemberg , au Marggraviat dé
Bade.,, aux comtés de Linange &. de Hanau-Lichtenberg^
aux principautés de Deux-Ponts & de
Veldenz, & à la feigneuried’Ochfenfleiu. Il produit
des bleds, de bons v ins , des châtaignes &
des amandes , quoiqu’ il foit montuëux en partie
& couvert de forêts.; •
C e pays étoit jadis habité par les Nemetes, &
dans le moyen âge il faifoit partie du Spiergau.
On ignore à quelle époque fon fiège Tut- établi.
Les aétes d’un concile tenu à Cologne en 349 ,
offrent la fignature d’ un Jeffius , évêque de SpireM
qui doit y avoir affidé. Quelques auteurs difent,
que Dagobert I ; roi des Francs,. l’ érigea ou le ré-
tablitau commencement du féptième fiècle en fa--
veur d'Athanafe., fon chapelain. Le territoire de
cet évêché, malgré la réunion qu’on y a faite de'
la prévôté princière de Weiffembourg, & le droit
de deux voix de princes que cette incorporation y
attache., eft fi peu confidérable , .qu’on y nomme
rarement un prélat qui-ne foit pas.déjà pourvu
d’une autre menfe. J I
L ’évêque de Spire ell fuffragant de l’archevêque
de Mayence , & prince duSt.-Empire} il a v o ix&
féance dans le collège des princes au banc des ecclé-*
fiafliques entre les évêques d’Eichftædt & de Stras*
bourg ; il à prétendu même, ainfi que ce dernier ,
avoir le pas fur Eichftædt. 11 prend la fécondé
place aux diètes du cercle du/haut-Rhin. Sa taxe
matriculaire ell de dix-huit cavaliers & foixante
hommes de pied, >ou de quatre cens fix florins
par mois : il paye ejn.outre cent foixante neuf écus
huitkr. par terme pour l’entretien de la , chambre,
impériale , tant à raifon de l’évêché que de làpré*
vôté de Weiffembourg.
Les principaux dicalleres du pays font : la ré-*
gence princière, le vicariat épifcopal établi à Spire ;
le confeil cccléfiaflique, le confeil aulique & la
chambre des finances , qui fiègent tous trois à
Bruchfal.
L’évêché de Spire eft divifé en plufieurs grands-
bailliages : ces bailliages font fitués les uns à l’ell ,
les autres à l’ouell du Rhin.
SPONHEIM , comté fouverain d’AIlemagne<
Le comté de Svonheim ou Spaynheim, Spoen-
hein , Spanhem i Spanheinv, &c. eft fitué entre
le Rhin f la Mofelle , le Hundsruck , ( qui commence
à l’orient de la Mofelle, & fe prolonge
entre Trarback & Z e lle , J & les anciens diftridis
de Nqhegau , de Trachgau & de Bedgau. Ses bornes
étoient autrefois beaucoup plus reculées qu’elles
ne le font, aujourd’h u i, puifque fes anciens
■ comt-es étendoient leur domination depuis là Mo-
G g 2