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11 , qui vîvoit au treizième. Le w ild - 8t rhiti
grave Jean V 1 1 , mort en 1499 , laiffa deux
fils ; l’aîné fonda la fécondé branche de Dhaun ,
& le cadet , Jean V I I 3 la fécondé de Kirbourg.
Celle-ci s'éteignit à la cinquième génération 3
lors du décès de Jean X , en 1688. L'autre continuée
par Philippe François, fils de Philippe, fe
fous-divifa en trois nouvelles lignes , dont fes
trois fils furent les chefs. Frédéric l'aîné commença
celle de Salm, Jean Chriftophe le puîné 3
celle de Grumbach , & Adolphe Henri le cadet,
celle de Dhaun 3 proprement dite. Nous avons
parlé à l'article Salm de celle de Salm , qui fous
les fils de Frédéric, Philippe, Otton & Frédéric
Magnus , fe divifa en ligne princière de Salm 3
& en collatérale de Flandres : celle-ci après l’héritage
qu'elle fit des terres & titres de la première
, fe divifa en ligne de Hoogftraten ou Salm-
Salm & de Loes ou Salm-Kirbourg. La branche
de Grumbach fut continuée par Jean ,- fils de
Jean Chriftophe & père d'Adolphe, père de
Léopold Philippe - Guillaume, chef de la ligne
particulière de Grumbach , & de Frédéric Guillaume
, auteur de celle de Stein. La ligne particulière
de Dhaun finit en 17 fo , à la mort du
comte Frédéric Guillaume.
Depuis la réunion des terres wildgraviales à
h maifon des rhingraves, tous les comtes qui en
defcendent ont porté les armes & le titre - de
wildgraves de Dhaun & de Kirbourg , rhingraves
de Stein & comtes de Salm , quoique les do-
maines en foient difperfés, & qu'une partie foit
poffédée par l'un, & le refte par d’autres. Ils
prennent encore le titre de comtes de Feneftrange
& de Putelange.
Chacune des maifons régnantes a voix & féance
au-collège des comtes de laWetteravie & aux
diètes du cercle du haut-Rhin. Leur taxe , telle
que la fixe la matricule de l’empire , eft de quatre
hommes de cheval & de douze fantaflins, ou de
quatre - vingt - feize florins; mais on ne leur demande
que foîxante-quinze florins quarante-cinq
k r . , répartis de manière que Stein paye vingt-
trois florins ; Grumbach dix-neuf florins quinze
kr. ; Dhaun vingt-un florins trente kr. , & Dim-
ringen douze florins. Leur contingent à l ’entretien
de la chambre impériale eft de quinze écus
dix-huit & demi kr. pour Dhaun , outre fix écus
foixante-deux kr. pour fa part de Kirbourg ; de
fept écus cinquante quatre & un quart kr. pour
Grumbach , outre fix éciis foixante-deux kr. pour
fa part de Kirbourg ; autant pour Stein à l’ un &
l ’autre égard, & c .
Les terres des wild & rhingraves font pour la
plupart des fiefs mouvans, partie des, archevêchés
de Mayence & de Trêves , partie de l’électeur
Palatin & de la maifon de Deux-Ponts ; quelques
uns relèvent des abbayes de faint-Maximin
près Trêv es , & de celle de Tholey près Ott-
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weiler. Le traité de Wildfangiat conclu en 1698
renferme un paéte de confraternité & de fuccef-
fion perpétuelle entre l’éle&eur Palatin, les princes
de Salm ,*■ & les wild & rhingraves. Ceux-
là font feudataires de la maifon Palatine pour la
charge de maréchal. L'inveftiture de tous les fiefs
qui relèvent d'eux, fe donne de concert; 8c ils
ont une cour féodale commune, à laquelle l’aîné
de la famille préfide. Les ordonnances qui regardent
leurs domaines en général fe publient en outre
au nom de tous , & ils entretiennent enfem-
ble un infpe&eur pour les affaires eccléfiaftique'sV
Les pa&es de 1514, 1520 , 1595 & de 16 9 6 ,
leur interdifent toute efpèce d’aliénation de leurs
terres communes , à moins que tous n'y confén-
tent unanimement, & dans ce dernier cas même ,
chaque agnat, fans diftinétion de degré , a le
droit de retrait.
RH O D E -IS LAN D , l'un des treize états-unis
de 1 Amérique ; la chartre dont nous parlerons
tout-a-l’heure fixe fes bornes 8c fon étendue.
L'article Éta ts-Unis contient un précis de
l’hiftoire politique des États-Unis, jufqu’à l'époque
de la révolution , des remarques générales fur
, la conftitution des treize États-Unis, des remarques
fur l'aéle de confédération , fur le congrès,
8c fur les nouveaux pouvoirs qu'il eft à
propos de lui confier, un état de la dette & des
finances des États-Unis, des remarques fur l’état
où fe trouvent Aujourd’hui les nouvelles républiques
Américaines , fur les abus qu'elles doivent
éviter dans la rédaéiion de leurs codes : nous y
traitons de l’affociation des Cincinnats ; 8c des
dangers de cette inftitution, de la population, de la
marine, des nouveaux états qui fe formeront dans
le territoire de Toueft, & des diftri&s qui demandent
déjà a être admis à la confédération Améri-^
caines, des traités qu'ont formé les Américains
avec quelques puiffances de l’Europe, & enfin on
y trouve des obfervations politiques, 8c des détails
furies fauvages gui font dans le voifinage, ou
dans l’enceinte des Etats-Unis. Nous avons fait
d’ ailleurs des articles particuliers fur chacune des
douze autres républiques Américaines ; 8c nous
nous bornerons ici , i ° . à un précis de l’hiftoire
de la fondation de la colonie de Rhode - Ijland.
2.°* Nous rapporterons la conftitution de l'état de
Rhode-Ijland. 30. Nous ferons des remarques fur
cette conftitution. 4^. Nous ferons d’autres remarques
fur la population , la culture, le commerce
& les^ reffources de cet é ta t, 8c fur la
conduite qu'il a tenu pendant la guerre, & depuis
la paix.
S E C T I O N P R E M I E R E .
Précis de Ühijloire de La fondation de- La Colonie
Rhode-Illand.
Nous obferYerons d'abord qu'avant la révolu?
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tion, on donnoît le nom de nouvelle Angleterre,
aux quatre provinces du nouvel Hampshire , de
Mafïachufett, de Conne&icut, 8c de Rhode-lf-
land : le précis de l’hiftoire politique de cette dernière
province, tient donc à celle des trois autres,
&.nous renvoyons le leéteur aux articles Hampshire
, (nouvel) Massachuset, C onnecticut
, 8c fur - tout à l'article Massachu-
sett.
Nous nous contenterons de donner quelques
détails particuliers.
Une fe&e d’anabaptiftes qui s'étoit formé parmi
les premiers colons de la province de Maffa-
chufett, excita dans les bons puritains, une ja-
loufie & une haine très-vives. Après plufieurs années
de trouble 8c d’agitation, ils réfolurent enfin
de chalfer ces réfra&aires , 8c ils publièrent con-
tr’eux une loi, formelle. Les exilés achetèrent des
fauvages une ifle , à laquelle ils donnèrent le nom
d’ifle de Rhodes, & ils y jetterent les fondetnens
d ’une colonie floriffante, qui .eft devenu l’afyle
de toutes les feéles. Les premiers fondateurs con- !
fervèrent long-tems la fupériorité dans toutes les 1
éle&ions, & jamais ils n’en abufèrent »pour per-
féeuter ceux qui avoient des opinions différentes.
A-peu-près à la même époque, la fociété des
Quakers après”avoir effuyé une perfécution fan-
guinaire, fut auffi chaffée de la colonie de Maffa-
chufett, dont nous avons expofé l’intolérance,
à l ’article Massachusett : les fugitifs téfolu-
rent de s'établir fur le premier terrein qu'ils pour-
roient acheter des naturels. Le hafard les condui-
fit, à travers les bois , au fond de la grande baye
de Tille de Rhodes, où ils fe fixèrent du confen-
tement des fauvages : ils donnèrent à ce nouveau
diftrift le nom de providence.Chaffées par le même
efprit perfécuteur, 8c devenues voifines par l'effet
du hafard, les deux fe&es cultivèrent en paix leur
terrein 8c ne perfécutèrent perfonne , & il faut le
dire avec éloge :
Tandis que les autres colonies établiffoient l’intolérance
en principe, la Penfilvanie 8c Rhode-If
land établirent la tolérance dès leur origine; 8c ce
font les feuls des États-Unis qui depuis leur fondation
n'aient autorifé aucun aéte d’intolérance.
Dans la fuite les deux établiffemens furent incorporés
fous le nom de colonie de 1'ifle de Rhodes,
& desyplantations de Providence , & on y comprit
le diftritt de Narraganfet. Ils obtinrent de Charles
II une charte très-favorable , ainfi qu'on le
verra tout-à-l’heure : il eft clair qu'alors le cabinet
de Sâint James ne fongeoit pas à établir fur les
colonies du nouveau monde, les gênes qu'il a
voulu leur impofer depuis ; il favoit à peine,ce
qu’il faifoit, & nous avons eu raifon de dire, ailleurs
que des ces premiers tcms l’Angleterre ré-
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gloît & gouvernoit fes colonies au hafard, 8c
fans montrer ni fageffe, ni lumières.
Le territoire de cette colonie eft fertile, mais
il eft fi borné, &,fes havres nombreux. 8c fa pofi-
tion, lui donnent tant d’avantages pour le commerce,
que la colonie devint floriffante, non
par la culture, mais parla navigation 8c le trafic.
Ses habitans ont toujours été les plus habiles navigateurs
des treize colonies : n’ayant que peu d’objets
d’exportation, ils armoient leurs vaiffeaux
pour le compte des étrangers, 8c ils ne tardèrent
pas à profiter de toutes les reffources du cabotage
■ & de celles du commerce de fpéculation. Mal-
heureufement la cupidité 8c le commerce ont corrompu
les citoyens de Rhode-Ijland , 8c quoiqu’ ils
aient plus d’ intérêt encore que les autres États-
Unis , à cette indépendance, qui les affranchit des
loix avides, & du monopole de l ’Angleterre , ce
font-eux qui ont montré le moins de zèle pendant
la guerre 8c pendant la paix.
S E C T I O N I I .
Confiitution de Rhode-Ijland.
Le roi Charles II. ayant accordé à la colonie
de Rhode-Ijland & des plantations de Providence
une charte très - favorable aux intérêts & à la
liberté des colons ; Rhode-Ijland, offroit avant la
révolution un gouvernement plus libre & plus
démocratique, que celui d’aucune autre colonie;
8c lors de la déclaration de l’indépendance , 8c
lorfque les autres républiques ont rédigé leurs
conftitutions , par une négligence que nous relèverons
dans la feétion fuivante , elle s ’eft contenté,
ainfi que le Conneélicut , d'abjurer l’ autorité
de la Grande - Bretagne , de confacrer de
nouveau fes Chartres, & de changer en quelques
points de détail le régime qu’elles établiffoient.
Voici cette chartre de Rhode-Ijland.
Charte de Rhode-Ijland , accordée par le
roi Charles I I , dans la quatorzième année
de -fon règne, .
Partie quinziéme des lettres-patentes de la quinzième
année du règne de Charles II.
Charles I I , par la grâce de D ieu , & c . A tous
ceux qui ces préfentes verront, falut. Attendu que
nous avons été informés par la pétition de nos
amés & féaux fujets , 'Jean Clarke , pour Benjamin
Arnold, GuillaumeBrenton, Guillaume C o -
dington, Eafton, Guillaume Boulfton, Jean Porte
r , Jean Smith, Samuel Gorton, Jean Wick e s,
Roger Williams, Thomas O lney , Grégoire Dex-
te r , Jean Cogeshall, Jofeph Clarke , Randail
Houlden 3 Jean Greene , Jean Roome, Samuel