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I. Deux principautés immédiates
A . La principauté dyOppeln.
Elle eft bornée à l'occident par celles de Neyffe
& de Brieg ; au nord par quelques portions de
celle de Breflau , d’CEls , de Brieg & par la
Pologne } à l'orient par cette même Pologne &
la baronnie de Beuthen ; au midi par les principautés
de Ratibor , Joegerndorf & Troppau, amft
que par un diftriét de la Moravie»
B. La principauté de Ratibor,)
Les bornes de cette principauté font au nord
celle d'Oppelln ; au couchant celles de Troppau
& de Joegerndorf; au midi les feigneuries
d'Oderberg & de Loflau, & la baronnie de Plefle,
qui enferment aufli la frontière du côté de l'orient.
C ’eft la plus petite des principautés immédiates
de toute la Siléjie.
II. Les principautés de Troppau & de Joegerndorf , ende
fa de l'Oppa avec le diftriét de JCatcher 3 le tout
connu fous la dénomination de cercle de Leobfchut\.
La principauté de Joegerndorf eft enclavée
dans celle de Troppau, de façon que l'une partage
l'autre, ce qui empêche d'en fixer au jufte
les bornes. Elles font toutes deux environnées des
principautés de N e y ffe , d’Oppelln , de Ratibor
& de Tefchen, ainfi que des feigneuries de Freu-
denthal, de Loflau, d’Oderberg & du marquifat
de Moravie.
Par la paix de Berlin conclue en 1742, Marie-
Théréfe reine de Hongrie & de Bohème , céda
à Frédéric I I , roi de Pruffe, la partie des principautés
de Troppau & de Joegerndorf fituéeen-
deçà de l’Oppa * ainfi que le diftriét de Katfcher 3
quiappartenoit à la Moravie. Depuis cette époque,
la lifière entre les portions pruflienne & autrichienne
de ces principautés , commence au confluent
de l'Oppa & de l'Oder ; elle remonte
l'Oppa jufqu’à la ville de Joegerndorf, d’où elle
fe prolonge vers Tropplowitz , & tirant fur le
côté oriental de la feigneurie d'Olbersdorf, elle
paffe dans la même direction vers un diftriâ de
Moravie, où Hotzenploth & plufîeurs autres
villages fe trouvent fitués , &c.
III. Le roi de Truffe pofsede deux baronnies.
A . La baronie de Pleffe.
B* La baronnie de Beuthen.
IV . Deux feigneuries franchex»
A . La feigneurie de Loflau.
B. Une partie de la feigneurie d'Oderberg,
I. La partie de la Siléfie qui appartient a la mai fort
d'Autriche , & quon appelle quelquefois la Bohémienne
j contient :
A. Une petite portion de la haJfe-Sh\tJit , ƒ'avoir :
une partie de la principauté de Neyffe.
B. Une partie de la haute-S&èfiQ ou l'on trouve *
1. Quatre principautés.
A . Une portion de la principauté de Troppau.
B. Une partie de la principauté de Joegerndorf
c. Lç± principauté de Tefchen,
1 Les bornes de la principauté de Tefchen font
au nord la baronnie de Plefle & quelques fei-
gneuries ; à l'occident la principaûté de Troppau,
la Moravie & la feigneurie de Friedeck ; au
, fud la Hongrie, où les limites ne font pas bien
i déterminées ; à l'orient la Hongrie, la Pologne &
la principauté de Bilitz.
On y compte cinq villes.
Miceflas, premier duc de la haute- Siléfie , ré-
fidoit à Tefchen. Il eut pour fils Cafimir I , dont
le petit fils Cafimir II fe fournit en 1288 au roi
de Bohème. Son fils Cafimir I I I , qui lui fuccéda
au duché, reçut du roi Jean une partie de la
principauté de Glogau. Prezmiflas, fils de Cafimir
I I I , acheta le duché de Séverie du duc Bolcon
de Schweidnitz. En 136$ , il reçut aufli l'invef-
titure de la principauté de Beuthen. Boleflas fon
fils , qui réfidoit à Tefchen , laiffa quatre fils ,
qui partagèrent en 1442 la fucçeflion paternelle.
L'aîné, nommé Wenceflas, eut Tefchen , Beuthen
& Tarnowitz il vendit en 1443 le duché
de Séverie à l'évêché de Cracovie. Après fon
décès , & celui .de fon fils Prezmiflas , tous fes
Etats pafsèrent en 1477 au fils de fon frère cadet.
C'étoit Cafimir IV , q u i, en 1479 , céda au roi
Matthias la terre de Tarnowitz & fes droits fur
le grand Glogau, en échange de la ville & des
dépendances de Cozel. Il eut pour fuccefleur fon
petit-fils Wenceflas Adam, qui engagea la feigneurie
de Friedeck à fon beau-père Jean de
Bernftein. Adam Wenceflas fon fils & fuccef-
feur, embraffa la religion catholique peu de tems
avant fa mort ; il fut remplacé par fon fils Frédéric-
Guillaume , q u i, élevé dans la même croyance ,
commença fon règne par des a&es de zèle qui te-
■ noientdu fanatifme , mais il mourut en 1625, &
la tige mâle des ducs de Tefchen s'eft éteinte avec
lui. Depuis cette époque la principauté de T e fchen
eft demeurée immédiatement foumife à la
Bohème jufqU'en 1722. L'empereur Charles V I la
céda alors à Léopold - Jofeph - Charles , duc de
Lorraine , quia eu pour fuccefleur en 1729 fon
fiîs le duc François - Etienne, parvenu depuis à la
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couronne impériale. Le gendre de ce prince Sc de
l ’impératrice reine de Hongrie & de Bohème ,
Albert de Saxe, quatrième fils d'Augufte I I I , roi
de Pologne , fe trouve depuis 1766 en poffeflion
de cette principauté , qui lui donne le titre de
duc de Saxe-Tefchen.
D . La principauté de Bilitif.
Elle eft bornée par la principauté de Tefchen ,
la baronnie de Plefle & la Pologne.
La maifon d'Autriche pofsede en Siléfie huit feigneuries.
1. Une partie delà feigneurie d’Oderberg.
2. La feigneurie de Freudenthal.
3. Celle d'Olbersdorf.
4. Celle de Friedek.
y . Celle de Freyftadt.
6. Celle de Roy.
7. Celle de Deutzchleuten.
8..Celle de Reicherwaldau.
S E C T I O N I I I .
Remarques fur les produéiions , la population , les
divers cl'affes d'habitans 3 & le régime ecelé-
. fiaftique.
Les fables de la principauté de G logau, & ceux
d'au-delà de l’Oder vers la Pologne , de même
que les terreins montueux, ne donnent pas à
beaucoup près le bled néceffaire à la nourriture
des habitans ; mais le refte de la Siléfie , c'eft-
à-dire , la partie la plus étendue , jouit d'un fol fi
fertile, que dans les bonnes années il produit plus
de grains qu'il n'en faut pour la confommation
du pays.
Les cantons peu propres à l'agriculture , ou
qui n'y font pas employés, fournirent de bons
pâturages ou des bois utiles , ainfi , dans la Siléfie
on tire partie de prefque tous les terreins.
Les cercles n décriés de la principauté d'Op-
peln , limitrophes de la Pologne, fourniffent
eux-mêmes d'abondantes reflources aux cultivateurs
intelligens : aufli les capitaliftes s'empreflent-
ils aujourd’hui d'y acquérir des biens-fonds ; ils
employent d'autant plus volontiers leur argent de
cette manière, qu'on eft dans l’ufage de ftipuler
lors de lafixation du prix des terres la claufe qu'elles
rapporteront fix pour cent, & qu'après une culture
de quelques années elles donnent jufqu'à dix
& douze à ceux qui favent les faire valoir. On
y cultive une quantité confîdérable de lin , mais
le chanvre ne fuffit pas à la grande confomma-
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tion des fabriques du pays ; & on en tire beaucoup
de la Hongrie & de la Pologne. La culture
de la garance , qui n’y fut introduite qu’au fei-
iième fiècle par un commerçant Flamand , eft
très-répandue du côté de Breflau , de Lignitz ,
«i’Ohlau & de Streelen , & c'eft un des plus im-
portans objets d'exportation.
On exploita autrefois de riches mines d’argent
dans la principauté de Troppau , près de Benif-
chau & aux environs du bourg de Wirbenthal,
& on en exploitoit une d’or à quelques milles
d’Oppeln , fur la montagne dite Engelfberg. Il y
avoit aufli des mines d’or & d’argent allez abondantes
dans la principauté de Neyfîe du côté de
Zuckmantel, dans celle de Schweidnitz, aux
environs de Striegau, de Gottelberg & de Z o -
tenberg , en divers endroits de la principauté de
Javer , dans celle de Lignitz près de la ville du
même nom, à Goldberg & à Nikolftadt, ainfi
que dans la principauté de Brieg ; mais aujourd’hui
on n'exploite plus que les mines d'argent
de T a rn ow itz , de Silberberg & de Reichenf-
tein.
Les foires les plus importantes fe tiennent à
Brieg, à Breflau & à Schweidnitz, ou il n’eft
pas rare de voir dix , douze & meme au-delà de
quinze milles boeufs de Pologne & de Hongrie.
Les haras de la Siléfie 3 donnent à la vérité
un allez grand nombre de chevaux robuftes &
de bonne mine ; mais il ne fuffifent pas aux
befdins du pays, & on en acheté en Lithuanie &
aux foires de Francfort.
L ’éducation des abeilles n'y eft pas aflèz répandue
, pour fournir à la province la quantité
de miel & de cire, qu'elle confomme ; la Pologne
y fupplée. La culture de la foie languit
dans ce duché ; mais elle pourroit s’y perfectionner.
L ’Oder ou Aderprend fafourceen Moravie,
mais il ne devient confidérable que dans la 5^
léfie, qu'il traverfe à-peu-prés dans toute fa
longueur. Il commence à porter bateau près de
Ratibor.
Les hiftoriens & géographes du pays même,
ne font' pas d’ accord fur le nombre des villes
de la Siléfie.
Le profefleur B urk, après avoir rapporté les
évaluations de Schwenkfeld & de Hennelius,
dit qu’il faut donner à toute la Siléfie , le comté
de Glatz , y compris cent quatre-vingt villes &
gros bourgs ; mais M. Bufching oblerve deux
choies fur ce calcul ; i c . les bourgs ne comptent
pas toujours pour des villes , & en fécond lieu
le comté de Glatz en renferme neuf, & d’après
les données de M. Burk , au lieu de cent quatre-
vingt, ilfaudroiten admettre cent quatre-vingt