
nous
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•géographie qui en dit peu de chofe, &
croyons devoir faire ici cet article.
C e comté eft fitué entre la province d’Over-
Y ffe l, te pays de Drente & l’évêché de Munfter.
On lui donne environ dix milles de longueur , '
fur .d eux , trois à quatre de largeur.*
Son fol eft fertile,' agréable -, & fournit, non- 1
feulement a la fubfiftance de fes habitans , mais !
à un petit commerce d’exportation. On trouve de
riches carrières dans fes montagnes.
II renferme trois villes & un bourg. Ses habitans
font laborieux $ ils font un commerce de
f i l , de laine , de toile, de miel ,,de beftiaux , de
moellons , de pierres, de bois , & d’autres articles
qu’ils mènent pour’la plupart en Hollande,
où l’on remarque que lés jeunes gens des deux
fexes aiment à aller fetyir , & où ils s’établiffent
ordinairement.
Les états du comté font formés i f . des députés
de la province d’Ove r-Y ffel ou du prince d’O-
range , à qui leurs poffeflion s donnent la prérogative
du premier fuffrage aux diètes > 20. des
chefs des maifons nobles dê: Brandiecht, Laer,
Laugen, Ravenshorft & Wolda 5 30. des cou-
vens de Fernfwegen & de Wietmaifen , & enfin
4°. des bourguemaîtres des trois villes ^ qui n’ont
enfemble qu’une feule v o ix ..
Le comte Arnould I introjuiiît le luthéranîfme
en 1J44 dans .le comté de Bentheim 5 mais fous
Arnould II fon petit-fils, ïes réformés y ‘prirent
le deffus : le comte Ernefte-Guillaume ayant em-
braffé le çatholicifme en. 1668 , ceux de cette
communion s’y font multipliés fans jouir cependant
d’un culte public , excepté à Bentheim :
par-tout ailleurs ils font obligés de fe contenter
d’ un exercice, privé dans les maifons * baillivales.
Et pour éviter toute, efpece d’innovations, on
a créé les^ états-généraux prote&eurs particuliers
de fa conflitutiont eccléfiaftique. •
Voici un réfume' de l’hiftoiré de ce pays ,;
formé fur les relations .Combinées de la plupart
des auteurs qui en o.nfpaiié. Le dixième, onzième
& douzième ..fiècles préfentént des., comtes de
Bentheim' àfïiftâiit à ces~fameux: tournois, dont
l ’entrée ifétoit ouverte qu’à la.première nobleffé.
;Vers l ’an ï 12# Gertrude , JÜÎé.'’unique du comte
Jean & héripiêrf de: fes états ,_ fut rnarï’ée'à un
comte paladif du- Rhin ; dont eiie eut'une fille
nommée Sophie & un fils app.èllé Ôttph , lequel
étant mort fans pbftérité', laiflale comté de Bentheim
à fa Coeur , qui le porta en dot a; Thierry
V I , comte d’Hollande -y l paffa enfuite a Octou ,
leur fils , qui le poffécfoit eneore-.,vers l ’an 1190. |;
Edvige,. fille aînée, de fon perit-fifs 'Ëgbêrt , &r :
Ton héritier, époufai,A'rnoui A , , f é i gHè j i r . t - ;
terswick , après la mort. : de . Bernard ^ dernier
tonne de l’ancienne race de Bentheim * animée,,
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en 1224, ce petit état paffa à une nouvelle branche
dans là perfonne .d’Ebrouin , fils d’Arnould,
feigneur ce Gutterefwick , qui y joignit les fei-
gneuries de Steinfurt & de Gronau , ( du chef de
Mechtild fa première femme , qui en étoit héritière
, ) & les terres de Solms du chef de fa fécondé
epoufe appellée Gifberte , fille d’Otton de
Bronkhorft, dont il eut deux fils , Bernard à qui
il donna le comté de Bentheim , & Arnould qu’il
fit feigneur de Steinfurt. Ébrouin , fils de Bernard,
obtint la jurifdiétion d’Emblicheim, & le
fuçcefféur d’Arnould, qui portoit auffi le nom
d Ébrouin , fit ériger fa feigneurie en comté à la
diète de Worms , tenue eri 1495. Ces deux princes
lignèrent en 1487 un pade perpétuel d’héréd
ité , où il fut ftipulé que les deux comtés de
Bentheim & de Steinfurt demeureroient infépa-
rablement unis, & que dans le cas où l’ une des
deux, maifons, viehd.roit à manquer d’héritiers
mâles , l’autre lui fueçéderoit dans la régence à
l’exclufion des filles , qui du refie neferoiènt pas
réputées inhabiles à la fucceflion. En conféquence,
Ebrouin de Bentheim ayant furvécu à fon fils unique,
Arnould , fils d’Ebrouin de Steinfurt, réunit
les deux comtés, qu’il tranfmit à;fon fils Ébrouin,
qui les pofféda jufqu’en r 562 , & y ajouta le
Tecklenburg par fon mariage avec Anne , qui
en1 étoit héritière. Arnould , fon fucceffeur , ayant
époufé Madeiaine de Neuenar , y joignit encore
le- comté, de Limburg , les feigneuries d’Alpen ,
de Helfenftein &'.Lcnnep , la prévôté hérédff
taire de Cologne & plufieurs expe&atives de la
mai fon de Neuenar. De peur que cette vafte fuc-
ceflion ne fit naître à fa mort quelque divifion
entre fes fix fils , il en régla le partage par fon
teftament daté de 1591, Ebrouin l’aîné eut Ben-
thzijn ; Adolphç le puîné eut Tecklenburg &
Rheda ». Arnould l,e troifième, Steinfurt 5 & les
autres eurent une fomme d’argent & furent fubfii-
tués à leurs aînés dans • le cas où-ceux-ci mour-
r,oient fans enfans. Ébrouin mourut en effet fans
lai fier de pofiérité , & fon frère puîné hérita de
fes droits, mais £n gardant Tecklenburg & en
abandonnant Bentheim au troifième ,; qui à fon,
tour îaiffa Steinfurt au quatrième nommé Guillaume
Henri. Maurice , lèeoo.d fils d’Adolphe^,
comte ;de Bentheim. - Tecklenburg , gouverna Je
comté , a f c long.-.tqms. & Iaiffa - deux .fils, favoir
•Jêan Adx>lpke. Rrédérip Maurice , comtes ré-r
.gnants de Tecklenburg & - Limburg :j le dernier
étoit père du comte de Bentheim-£e.c]tk\\b\\ïg
& Limburg aéluellement régnant. Guillaume-
Henri de Steinfurt étant mort, fon comté fut
partagé entre Arnould Je jufte comte de Ben-
ùheim - & Maurice de.TecklenburgA qui eut
4<ux fiis;, .Érnçfi.Çuillaumie' ^. Philippe Conrad :
le, premier embraffafe catholicifme gérafeul la;
m cceff on ,-à: eau fe jde-Jû minorké de fpn«;frère 3.
.qui, devenu majeur, convint avec lui par une
tranfaélion? çq.îte le ,cadet fe contenteroit pour fou
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héritage de cette moitié du comté de Steinfurt,
que leur père leur avoit laiffée , à condition qu’a-
près la mort de fon aîné il lui fuccéderoit fans
réferve au comté de Bentheim pour le tranfmettre
à fes héritiers. Mais l’àîné, Ernefte Guillaume ,
ayant eu des fils d’un premier mariage contrarié
avec une fimple bourgeoife nommée Gertrude
de Zelft , l’empereur Léopold les éleva dès 1666
avec la mère au rang de comtes & comteffes de
l’empire, & dès-lors ils prétendirent à la fuccef-
fion. Leur qualité fut enfin reconnue par une
convention fignée à Bielfeld en 16 50, & on
ftipula qu’apres la mort de leur père ils auroient
le comté de Steinfurt avec toutes fes dépendances
, outre une fomme annuelle de mille écüs
qu’ils tireroient de Bentheim. C e qui s’exécuta
trois ans après , c’eft-à-dire , en 1695 , époque
de la mort d’Ernefte Guillaume , où Ernefte ,
fon aîné , fut mis en poffeflion du comté de Steinfurt
, qui fe trouve aujourd’hui entre les mains
de fon petit-fils. Arnould-MauricerGuillaume ,
fils de Philippe Conrad , qui jufqu’ici avoit poE
£edé le comté de Steinfurt, obtint d’un autre côté
celui de Bentheim, ( échange, au refte, qui fit
naître uh procès qui dure encore. ) Son petit-fils |
Frédéric-Charles-Philippe , l’engagea en 1753, &
le céda avec la fupériorité territoriale à la maifon
éleélorale de Brunfwick - Lunebourg pour le
terme de trente, années , moyennant une avance
en argent & fa fubrogation dans toutes les dettes.
Il s’en fit néanmoins.remettre en poffeflion par la
France en 1757. Mais les hanovriens Je recouvrèrent
dès l’année fuivante , & fi les frànçois s’en
empalèrent de nouveau en 1760 , ce ne fut que
pour très-peu de tems.
Le titre de cette maifoh eft : comte de Ben-
rAez/ra-Tecklenburg, Steinfurt & Limburg, &c.
feigneur de Rheda-Wevelinghoven , H o y e , Al-
pen & Helfenftein, prévôt héréditaire de C o logne
, & c r
Le comte de Bentkeim-Bentheim a voix & féance
à la diète de l’empire parmi les comtes de la
Weftphalie & aux affemblées du cercle , oùi Ia
rang après les comtes de la Lippe- Sa.taxe matri-
culaire eft de fix cavaliers & vingt fantaffms ou de
cent cinquante-deux florins , & fon contingent
pour l’entretien de la chambre impériale monte
à cent vingt-un écus foixante-fix kr. trois^ quarts
par quartier.
On divife le comté de Bentheim en deux parties
, le haut & le bas î ils diffèrent entre eux par
plufieurs droits , coutumes & ftatuts : le premier,
y compris da feigneurie d’Emblichem , eft fief
de l’empire , & l’autre relevant anciennement de
l’évêque d’U trecht, puis de la province d’Oyer-
Y ffe l, e ft, d’après une çpneeflion de cette dernière
, datée de la fin du dernier fiècle, fous la
directe du prince d’Orange.
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Voye% | l ’article P r o v in c e s - U nies l’influence
que donnent au ftathouder ces petites principautés.
BOHÊME. L’article que nous avons fait fur
la Bohême a la lettre A eft très-imparfait, & nous
croyons devoir ajouter ici quelques obfervations
par forme de fupplémënt.
Les habitans de la Bohême font appelles tfehefi-
chiens par les peuples qui parlent la langue efcla-
vonne. Les payfans font ferfs'î la dureté de leur
efclavage amena en 1679 l a . révolte d’un grand
nombre d’entre eux. Ces malheureux, n’en recueillirent
d’ autre fru it, qüe la privation de ce
qui pouvoit encore leur refter de droits & de
liberté.
Leur condition eft un peu plus douce aujourd’hui,
Pour fe garantir des excès d’ un pouvoir
arbitraire, chaque payfan. a obtenu le. droit de
porter fes plaintes contre fon leigneur devant les
commiffaires nommés par le fouverain, & les
procureurs font obligés de plaider la caufe gratis.
Dans plufieurs endroitsries pàÿfans joiiiffent du
privilège d’acheter des 'biens - fonds , de fe les
faire adjuger pardevant le b aillif, & .d ’en dif-
pofer à leur gré par contrat & teftament. C e fage
règlement en ,affurant aux cultivateurs le fruit de
leurs travaux, n’a pas peu contribué à accroître
leur activité & leur induftrie.
11 n’y a plus Aujourd’hui qu’un:très petit nom-
bre de poffeffeurs de biens libres : on les nomme
SVobudnitzy,, Diedinitzy , Naprawnitzy. La
plus grande partie de ces biens libres eft fituée
dans les cercles de Bechin & de Prachin ; les
autres font répandus ça & là dans les autres cer-
qies. Une quantité • confidérable de ces biens eft
tombée entre les mains dès nobles , qui les ont
achetés fùcceffivement & inç'bfpdrés à 'leurs fei-
Igneuries. Les payfans libres font obligés à ceç^
, taines corvées envers leurs :chefs. '
Des états.'
Les états provinciaux font compofés des prélats,
des feigneurs , des nobles & des villes.
Les prélats font l’archevêque de Prague, les évê-
: qües de Leutmericz & de Ktjenigïngroètz, les
! chanoines de la métropole de St.-Veit âu Château
de Prague, dont le doyen eft le premier prélat
du royaume , & vingt-un prévôts, &.abbés, fa-
voir les prévôts de St.-Pierre & de St.-Paul au
Wifcherard .& d’Altbrunzlau. , Je général &
grand-maître de l’ordre des chevaliers de la croix,
les prévôts & abbés de Braunau , de la montagne
■ de Sion & de. Muhlhaufen , du Carlshof à Prague,
de Montferat, communément appel-lé Emans
dans la ville neuve de Prague , de Chotifchau ,
T oe p e l, St.-Jean dans l’ifle & , fous le ro c , de.
St.-Proçope à.la rivière de Safavra, de Hoea-,