
-générale dé l’Europe , elles ont tcfoîtïde teTioti-'
veller 8c de refferrer çes liens par un traité d’âl-
îiance défenfive -, & elles ont autorité pour cet
effet , favoir, S. M. le roi de Pruffe, le fieur
Ew ald Frédéric / comte de Hertzberg , fon rni-
niftre d’état & de cabinet, chevalier de l’ordre de
l ’Aigle-Noir ; & S. M. le roi de la Grande-Bretagne
, le fieur Jofeph E w a r t , fon envoyé extraordinaire
à la cour de Berlin, lefquels, après
s’être communique réciproquement leuts pleins-
pouvoirs , font convenus des articles fuivans : » j
I. ]
»* 11 y aura à perpétuité une amitié ferme 8c
inaltérable , une alliance défenfive 8c une union
étroite 8c inviolable, avec une harmonie & cor-
refpondance intimes & parfaites entre Iefdits féré-
niffimes rois de Pruffe & de la Grande-Bretagne,
leurs héritiers 8c fucceffeurs, leurs royaumes,
états, provinces , terres 8c fujets refpe&ifs, le f- .
quels feront entretenues & cultivées avec foin,
de mauière que les puiffances contractantes emploient
conftamment tant leur plus grande attention
, que tous les moyens que la providence leur
a confiés pour conferver enfemble la tranquillité
& la sûreté publiques , pour foutenir leurs.
intérêts cômmuns , 8c pour fe défendre 8c fe ;
garantir mutuellement contre touteattaque hoftile;!
le tout en conformité des traités qui fubfiftent;
déjà entre les hautes parties contractantes, lef-j
quels demeureront en toute leur force & vigueur,,
& feront cenfés renouvelles par le préfent traité, '
'autant qu’il n’y aura pas été dérogé de leur pro-,
pre consentement par des traités poftérieurs , ou
'par ce préfent traité.»
I I.
» En conféquence. de l’engagement contracté-
par l’ article précédent, les deux hautès parties5
co n tra in te s travailleront toujours de concert
-pour le maintien delà paix & de la tranquillité5
& dans le cas où l’ une d’elles feroit menacée d’ une
attaque hoftile par qui que ce fo it , l’autre em^
ploiera fans délai fes bons offices les plus efficaces
pour prévenir les hoftilités , pour procurer
fatisfaCtion à la partie lézée , 8c peur ramener les
chofes dans la voie de la conciliation. »
I I I .
*> Mais fi ces bons offices n’avoient. pas l’effet
defiré dans l’efpace de deux mois , & qùe l’une
des deux hautes parties contractantes fut hoftilef
ment attaquée , moleftée ou inquiétée dans quelques
uns de fes états, droits, poffeffions ou intérêts,
ou de quelque manière que ce fo ity par
mer ou par terre, par quelque puiffance' européenne,
l’autre partie contractante s’engage d e 1
fecbtirir fbn'àtlié fans délai , pour fe maintenir
mutuellement dans la poffeffion de tous les états,
territoires, villes & places qui leur ont appartenu
avant le commencement de ces hoftilités > pour
lequel e ffet, fi S. M. britannique venoit à être
attaquée , S. M. le roi de Pruffe fournira à S. M.
le roi de la Grande-Bretagne un fecours de feize
mille hommes d’ infanterie 8c de quatre mille hommes
de cavalerie ; 8c- fi S. M. pruffienne venoit à
être attaquée, S. M . le roi de la Grande Bretagne
lui fournira également un fecours de feize
mille hommes d’infanterie, 8c de quatre mille
hommes de cavalerie, lequel fecours refpeCtif
fera fourni dans l’efpace de deux mois après la
réquifition faite par la partie attaquée , 8c de*
meurera à fa dîfpofition pendant toute la guerr-e
dans laquelle elle fe trouvera engagée. Ge fecours
fera payé & entretenu par la puiffance rcquife ,
par-tout où fon allié le fera agir 5 mais la partie
requérante lui fournira dans les états le pain *8c
le fourragé néceffaires fur le pied ufité dans fes
troupes, v
Il eft cependant convenu , entre les hautes
parties contractantes ,.%ue , dans le cas où S. M.
britannique auroit à rerevoir le fecours des troupes
de S. M. pruffienne, S. M. britannique ne pourra
les employer hors de l’Europe , ni même dans la
garnifon de Gibraltar. >9
» Si la partie lézée 8c requérante préféroit aux
troupes de terre un fecours en argent, elle en
aura le choix ; & dans le cas où les deux hautes
parties contractantes fe fourniraient le fecours
'ftipulé en argent, ce fecours fera évalué à cent
mille florins courant de Hollande par an, poiir
mille hommes d’infanterie , & à cent vingt mille
florins , même valeur, pour mille hommes de
cavalerie par an , ou dans la même proportion
par mois. »
i y .
9» Dans le cas où les fecours ftipulés ne feroient
pas fuffifans pour la défenfe de ia puiffance requérante
, la puiffance requife lés augmentera
fuivant la néceflité du ca s , & l’aidera de toutes
fes forces , fi les circonftances l’exigeflt. 9,
V .
99 Les hautes parties contractantes renouvellent
i c i , de la manière là plus expreffe, le traité pro-
vifionnel d’alliance défenfive , qu’elles ont conclu
à Loo , le 15 de juin "de l’année courante,
& elles s’engagent de nouveau , 8c promettent
d’agir en tout tems de concert 8c en confiance
mutuelle , pour maintenir la sûreté , l’indépendance
8c le gouvernement de la république des
Provinces-Unies, conformémentaux engagemens
qu’elles viennent de contracter avec1 ladite répuÊlique
; c’eft-àrdire , S. M. pruffienne , par un
t ra i té conclu à Berlin , le 1 f avril M f i j t & S- M_.
britannique , par un traité figné le même jour à
la-Haie, que lefdites hautes parties contractantes
fe font communiqués l'une à l'autre. »
s. Et s'il arrivoit qu’en vertu des ftipulations
defdits traités , les hautes parties contractantes fë !
vident obligées d’augmenter les fecours à donner :
aux états - généraux , au-delà des nombres fpé-
cifiés dans Iefdits. traités , ou de les affilier de
toutes leurs forces, lefdites hautes patries contractantes
fe concerteront enfemble fur tout ce
qui peut être néceffaire , relativement à telle augmentation
dé fecours dont on conviendra , Si
relativement à l’emploi de leurs forces refpeCtives
pour la sûreté St la défenfe de ladite république.
«
33 Au cas que l’ une ou l’autre defdites hautes j
parties contractantes v in t, en aucun rems futur,
à être attaquée, moleftée ou inquiétée dans quel,
ques-uns de fes. états , droits , pofleffions ou intérêts
, de quelque manjère que ce ;foit , par mer
ou par terre , par quelque autre puiffance . en
conféquence St en haine dés articles ou des ftipulations
contenues dans lefdits traités , ou des me-
fures à prendre par. kfdfres parties contractantes
refpeClivement en vertu de ces traités , ^ l’autre
partie contractante s’engage à la recourir St à
l'affilier contre une telle attaque , de la même
manière St par les fecours qui font ftipulés dans
les articles m St IV du préfent traité, & lefdites
parties contractantes , dans tous les cas fçmbla-
blcs , promettent de fe maintenir & de fe garantir
l’une & l’autre dans la poffeffion de tous
les états, v illes, places, qui leur appartenoient
refpeCtivement avant le commencement de telles
hoftilités. »
V I.
» Le préfent traité d’alliance défenfive fera ratifié
de part & d'autre , & l’échange des ratifications
fe fera dans l’efpace de fix femaines, ou
plutôt, fi faire fe peut. En foi de quoi , nous
fouffignés , munis des pleins-pouvoirs de L. M.
les rois de Pruffe St de la Grande - Bretagne,
avons, én leurs noms, ligné-le préfent traité &
y ayons appofé le cachet de nos armes.53
Fait à Berlin , le J 5 août » l’an de grâce 1 7 8 8 .
(L . S .) Evald-Frédéric, comte de Hertzberg.
(L . S.) Jofeph Ewart.
^Traité 'd’ alliance défenfive conclu gentre fa majcfic le
roi de la Grande-Bretagne, & leur nobles è* hautes
puijfancestcs états-généraux , en 1780. ■
L ’amitié naturelle St fincère qui a fubfifté depuis
$ long - tems entre fa majetté le roi.de la Grande-
Bretagne & leurs hautès-puiffances, ayant reçu
une nouvelle force & un nouvel accroiffement,
par l’intérêt que fa majefté Britannique a récemment
manifefté pour le maintien de l’indépendance
4e la république & de la conflitution, telle qu’elle
eft établie par la lo i, fadice majefté & leurs hautes-
puiffances ont réfolu, pour cimenter d’une manière
plus folide & plus durable, l’harmonie, la
confiance & la correfpondance entr’elles , de former
un engagement permanent par un traite d alliance
défenfive, pour le bien des deux parties 8c
pour le maintien de leur tranquillité générale 8c
particulière. Afin de remplir ce but falutaire, fa
majefté le roi de la Grande-Bretagne a nommé 8c
autorifé le chevalier James Harris, for» ambaffa-
deur extraordinaire auprès des états-généraux i 8c
leurs hautes-puiffances les états-généraux des Provinces
.Unies , ont nommé 8c autorifé M. Vander-
Spiegel, grand-penfionnaire de Hollande.
Les perfonn,es ci-deffus nommées, apres avoir
communiqué leurs pleins-pouvoirs en dite, forme ,
8c après avoir conféré l’une avec l’autre, ont arrêté
les articles fuivans.
I.
Il exifterà une amitié fincère 8c une union ferme
8c conftante entre fa majefté Britannique , fes héritiers
8c fes fucceffeurs, 8c les fufdits états généraux
; enforte que les hautes parties contraétantes
apporteront la plus grande attention à maintenir
entr’elles, leurs états 8c fujets , cette correfpondance
amicale 8c réciproque > 8c elles s’engagent
à contribuer, autant qu’il fera en leur pouvoir, à
fe défendre mutuellement l’une 8c l’autre, 8c à fe
maintenir en paix 8c en tranquillité.
I ï.
Dans le cas où l’une des puiffances contrac--
tantes fêroit attaquée hoftilement par quelque
puiffance d’Europe, dans telle partie du monde
que ce puiffe être , l’autre puiffance contra&ante
s’engage à fecourir fon alliée , tant par mer que
par terre , à fe garantir 8c maintenir mutuellement
l’u.ne & l’autre dans la poffeflion .de tous leurs
états, domaines, villes , places, franchifes 8c
libertés qui leur appartenoient refpe&ivemenî
jrvant le commçnçemcnt des hoftilités.
I I I.
Sa majefté Britannique garantit de la manière îâ
plus efficace le ftathoudérat héréditaire de chaque
province dans la féréoiffime maifon d’Orange,
avec toutes, (es charges 8c prérogatives, comme
formant une partie effentielle de la conftitution
des Provinces-Unies, fuivant les résolutions 8c
diplômes des années 1747 8c 1748, en \->siu def