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fu r t , d*Ofleg > de St.-Nicolas dans la vieille ville
de Prague , de Selau , de Doxati 3 de Sedliz &
Skaliz , à la couronne d’or , de Plaff, Kladrau, I
Koenigffaal 8c le doyen de Wifcherard à Prague.
La clafle des feigneurs comprend des princes,
des comtes & des barons. Depuis *490 beaucoup
de nobles ont été élevés au rang de feigneurs
: & après la défaite des proteftans fur la
montagne blanche, près de Prague , beaucoup
de familles étrangères qui avoient obtenues des
terres , foit à titre de don des rois de Bohême,
J'oit à titre d'achat, furent admifes dans cette claffe.
Depuis le règne de WladiflasII, un grand nombre
de perfonnes du tiers-état ont été reçues dans la
clafte des nobles , tant par les nobles eux-mêmes 3
qu’en vertu de lettres de nobleffe. Les feules
villes royales font admifes à l’aflfemblée des états.
C e s alfemblées font convoquées par le roi une
fois l’an 3 & Te tiennent à Prague.
Commerce 3 fabriques,
Avant la paix d’Hubertfbourg , lignée en 176$,
on trouvoit en Bohême très-peu de manufactures
& de fabriques de quelque importance. Cependant
on fabriquoit alors d’ affez bons draps à
L e ipa, Neuhaus 8c Reichenberg , de la poterie
à Barann & Leipa , du papier fin à Benfen dans
le cercle de Leutmeritz , & en d’autres endroits
de bonnes lames d’épées & de couteaux , & particulièrement
du verre fin. Mais depuis cette
époque les manufactures & fabriques ont fait des
progrès 3 & leur nombre eft devenu fi confidé-
rable, qu’on a pu défendre l’ entrée du royaume
à prefque toutes les marchandifes étrangères fans
exception, particulièrement aux ouvrages de fer,
de laine 8c de foie. Outre les ouvrages ci-deffus
mentionnés en fe r , en verre , en poterie , en papier
, en draps, &c. on fabrique de la faïence 3
du fmalt bleu 3 des pierres de compofition 3 des
glaces , des aiguilles, des armes à feu 3 des ouvrages
en étain, des chapeaux 3 ( on y emploie lè
poil des lièvres : le nombre de ces animaux elt
prodigieux en Bohême 3 ) des gants 3 des bas de
laine 3 des étoffes de laine, des étoffes , bas 8c
bonnets de coton 3 toute forte de bijoux 3 des
dentelles de f il, de la batifte 3 du linge de table
& de la toile.
La Bohême exporte beaucoup de bled 8c de
malt en Saxe , & du bled en Bavière ; elle
fournit auffi à l’étranger du houblon , des légumes
r de la potaffe , du bois , des mâts 3 de la
laine , du gibier 3 du poiffon ; les eaux d’Egra
vont dans toute l’Allemagne. Les marchandifes
fabriquées en ’ Bohême 3 qü’achete l’étranger,
font du papier , de la poterie, des verres , des
glaces 3 plufieurs des articles de fourbifferie du
cuir 5 des bijoux, des dentelles, du f il, du fil
blanchi, des draps , & particulièrement 4e la 1
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toile; ce dernier article rapporte feul quelques
millions de florins. Ces marchandifes paffent en
Autriche , en Efpagne , en Italie & en Turquie.
11 y a une^ compagnie de commerce pour les toiles
de Bohême : elle a établi un bureau à Cadix,
& elle fait des envois en Amérique. Ses fonds,
en 1770, étoient d’un million de florins , partagé
en mille aCtions. Depuis 1769 le fiège principal
de la compagnie d’Egypte elt à Smirne ; fon
commerce en Afie par Triefte eft confidérable.
Les fabriques , 8c tout ce qui a rapport au commerce,
dépendent de la chambre de commerce
réfidenteà Prague, qui eft fubordonnée à celle de
Vienne. -Elle eltcompofée d’un président, lequel
elt en même-tems confeiller privé, de fix con-
feillers & de quelques autres officiers. Ils ont
fous eux huit infpeCteurs de province qui font
régulièrement leurs tournées, ils vifitent les fabriques
, & ils en font leur rapport à la chambre.
Dans des cas importans , lorfqu’il s’agit par
exemple des avances de fonds, de la nomination
des commis & faCteurs , des nouveaux privilèges,
de l’établifTement de nouvelles manufactures
& fabriques , de la défenfe des marchandifes
étrangères , du hauffement ou diminution
des péages & impôts, &c. la chambre de commerce
ne peut rien ftatuer fans en avertir celle
de Vienne, 8c fans recevoir fes ordres. La caille
de commerce a des rentes fort confidérables , 8c
en cas d’épuifement elle eft encore foutenue par
celle de Vienne. L’mtroduCtion des marchandifes
étrangères eft gênée par de grands droits d’entrée.
En général le commerce en Bohême eft chargé-
d’entraves & fort médiocre.
Officiers du royaume ; adminïfiration*
Les premiers officiers du royaume font : le
bourggrave, le grand-maître , le maréchal, le
chambellan , le juge provincial, le juge féodal,,
le préfident des appellations , le préfident de la
chambre , je^ grand bailli. Il y a d’ailleurs quatre
officiers héréditaires ; favoir : 19. Le maréchal j.
! 2°. le fénéchal : cet office eft exercé par les
: comtes de Colloredo ; il ne faut point le confondre
ni avec celui de maître de cuifine, exercé
par les comtes de Wratifia w , ni avec celui d’és
cuyer tranchant, exercé, par les comtes de Wald-
ftein;3°. l’échanfon, dont les comtes de Tfcher-
nin font les fonctions ; 40. le grand-maître héréditaire
, office attaché à la famille des comtes
de Kinski.
La chancellerie de Bohême , qui auparavant
fui voit toujours la cour, fut réunie en 17 6i à la
chancellerie des états héréditaires d’Autriche ;
les affaires de jufticè & de finances en ont été fé-
parées depuis. Avant les derniers arrangemens
faits par l’empereur aCtuei, les premières étoienr
dirigées par la chambre de juftice à Vienne ^ 8c
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Ch Bohême par îe tribunal des appels ; celles-ci
étoient portées devant le confeil auliqueà Vienne,
8c en Bohême devant le fénat ou chambre des
finances, préfidée par le préfident gouvernial : la
chambre des repféftntations , érigée en 1 7 4 9 >
avoits été remplacée p&r le gouvernement provincial
établi en 1763 , qui expédioit les affaires
d’état 8c de finances , de même que^ la plupart
des affaires qui regardent les autres départements
tant en province qu’à la cour impériale : le confeil
délégué pour les affaires du fouverain, (appelle
concejfus delegatus fummi principis, ) érige en
1749, avoir été réuni au gouvernement provincial.
On trouve en outre à Prague fij fiège provincial
fupérieur 8c inférieur , le fiège royal des
finances , le fiège féodal , la table provinciale ,
le liège royal du bourggrave , la police, la chambre
de députation, ou l’adminiftration du fel 8c
des péages ; la chambre des mines & de la mon-
noie , le fiège du procureur du roi, &c.
Les fiefs dépendans du royaumé de Boheme
font ou bohémiens , ou allemands. Ces derniers
font fitués hors des limites de la Boheme. Le roi
n’en donne l’inveftiture qu’aux états allemands.
On prétend qu’ils jouiffent du landfaffiat, c’eft-à-
dire de la qualité de fujets, quand ils font fitués
dans les cercles d’Egra ou d’Elnbogen : tel eft,
par exemple ,, le bailliage d’Afch.
Avant les derniers arrangemens de l’empereur
chaque cercle de la Bohême avoit fon capitaine,
8c chaque ville fes magiftrats 8c fa juftice. L’empereur
Ferdinand II publia «11627 une ordonnance
particulière pour les états fupérieurs, laquelle
fut interprétée en 1640 , par ce qu’on
appelle les nouvelles déclarations ; les bourgeois
étoient jugés fuivant l’ancien droit municipal
écrit 8c fuivant le code théréfien.
Voyei l’article Bohême à la lettre A. L’article
H ongrie donne une idée des réformes que
l’empereur aCtuei a opéré dans fes états.
BONDORF, comté fouverain d’Allemagne au
cercle de Suâbe. ( Article omis. ) Il eft fitué
entre le Brifgau & les landgraviats de Baar 8c de
btuhlingue : il a cinq lieues de longueur fur une
à tiois lieues de largeur. Il a appartenu autrefois
à des feigneurs particuliers qui en potfoient
le nom ; enfuite aux comtes de Lupfen , qui ie
vendirent en 1613 à l’abbaye de St.-Blaife en
Brifgau. Il donne aujourd’hui à l’abbé, voix 8c
féance dans le collège des comtes de Suabe , à
la diète de l’empire & à celles du cercle. Il eft
taxé par la matricule à vingt-cinq florins trente kr.,
indépendamment de douze rixdales quinze kr.
8c demi qu’il paye pour l’entretien de la chambre
impériale.
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BOPFINGEN , ville impérir b d’Allemagne au
cercle de Suabe. ( Article omis à la lettre A. )
La petite ville impériale de Bopfingen ou Pop-
fingen, fituée dans le diftriCt du Rieff, fur l’Eger,
fe trouve enclavée dans le comté d’CEttingen.
Elle profefTe la religion luthérienne. L’empereur
Wenceflas lui affura fon immédiateté en 1387.
Son fuffrage eft le trente-feptième à la diète générale
& Te vingt-feptième à celle du cercle. Sa
taxe matriculaire , jadis de vingt-quatre florins,
réduite à dix-fept en 1683 , fut portée à vingt
florins en 1728. Sa contribution pour l’entretien
de la chambre eft de treize rixdales feize kr. &
demi. Elle eft co-feigneur du village voilîn d’O-
berdof.
BREITENECK, feigneurie fouveraine d’Allemagne
au cercle de Bavière. (Article omis à la
lettre A. )
^ Les terres & biens dépendans de cette feigneurie
, qui fait partie du haut Palatinat, font dif-
perfés dans Je diftriél: du bailliage de Neumarkt,
& le duché de Neubourg-.
Le comte Jean de Tilly , général autrichien , les
ayant acquis durant la guerre de trente ans , l’empereur
les érigea en feigneurie de l’empire fous
le nom de Breiteneck , & le comte fut, à caufe
de ces mêmes terres, admis aux états de Bavière
dans l’affemblée circulaire tenue à Waffer-
bourg en 1648. Après la mort de Ferdinand-
Laurent , dernier comte de Tilly ( 1724) , les fiefs
de cette feigneurie retournèrent à l’éle&eur de
Bavière, & les allodiaux à Marie-Anne-Catherine
, foeur du comte défunt, & époufe d’Antoine
, comte aîné de Montfort.
L’électeur a voix & féance pour Breiteneck
aux alfemblées du cercle de Bavière , mais il n’a
pas féance à la diète de l’empire à raifon de cette
feigneurie. Son contingent, pour un mois romain
, porte vingt florins , & fa contribution
pour l’entretien de la chambre impériale eft de
vingt-cinq rixdales.
BRIXEN , évêché d’Allemagne. Nous avons
renvoyé fur ce mot au dictionnaire de géographie ,
mais nous croyons devoir dire ici qu’en vertu des
traités qui fe renouvellent à chaque élection ,
l’évêque & le chapitre fe font ligués à perpétuité
avec le Tyrol. 11 paroît comme état allié aux
diètes -de ce comté , 8c en partage les charges
& contributions ; ce qui ne l’empêche pas d’avoir
en fa qualité de prince immédiat du St.-Empire
voix & féance aux dièt|g, dans le collège des
princes, de s’y faire reprefenter en effet & de
payer pour l’entretien de la chambre impériale ;
quant aux contributions extraordinaires de l’empire
, la maifon arehiducale fe charge de fa quote-
part. 11 eft d’ailleurs état du cercle d’Autriche.
L’évêque eft fuffraganx de la métropole de Salz