
bourg. Le grand chapitre a pareillement voix &
féance aux affemblées des érats du Tyrol. Les
princes du Tyrol font vidâmes héréditaires de
cet évêché, & en cette qualité ils y pofsèdent
beaucoup de fiefs.
Voici les dignités héréditaires de cet évêché :
celle de grand maréchal eft poffédée par les
comtes de Welfperg & Primoer ; celle de grand-
chambellan par les barons de Colonna , de Vels
& de Schenkenberg 5 celle de grand-échanfon par
les comtes de Tun , & celle de grand-fénéchal
par ceux de Wolkenftein de Rodneg.
Les dicaftres du prince - évêque font le con-
fifioire , le confeil aulique, & la chambre des
finances.
Voye% l'article Brixen à la.lettre A.
BREME, (duché de) (Supplément à l’article
bûché de Brême.
L ’état ou duché de Brême vient de l’ancien
évêché de Brême. Charlemagne le fonda vers l’an
78 7 , & félon quelques-uns en 788. Il y établit
pour premier évêque W illehad, anglois de nation.
Leuderich , fon troifième évêque ,.eut pour fuc-
ceffeur Aufcharius, & fous le règne de celui-ci
l ’évêché fut uni à l’archevêché de Hambourg.'
Les archevêques avoient ajouté infenfiblement
des comtés & des terres à l’épifcopat de Brême §
& en avoient acquis la fupériorité territoriale.
Jean Roden , mort en .1511-, fut le dernier archevêque
d’une extra&ion peu qualifiée- Le grand
chapitre n’en élut plus dès-lors à moins qu’il
n’eut le titre de prince. Les fuédois s’emparèrent
de l’archevêché de Brême en 1644 » & le gardèrent
jufqu’ en 1648 , & par le traité de paix de
Weftphalie il fut érigé en duché & fief de l’empire.
Tout le duché, à l’exception de la ville de
Stade , tomba en 1675 au pouvoir des ducs de
Brunfwic & de Lunebourg, & de l’évêque de
Munfter. La ville de Stade fubit le même fort
l ’année fui vante. Il s’agifloit de, partager cette dépouille.
Les conquérans en avoient formé le projet,
fans pouvoir jamais l’effeéhier , lorfque par Je
traité conclu à Nimègue , ce duché & celui de
Verden , rentrèrent fous l'obéiffaRce de la couronne
de Suède, à l’exception néanmoins de
quelques parties détachées , qui par ce même
traité furent abandonnées aux ducs de Brunfwic
& de Lunebourg. De nouveaux troubles s’étant
élevés dans le nord , les danois s’emparèrent de
l’ un & de l’autre duché en 1712 : Frédéric IV j
les abandonna trois années après à la maifon électorale
de Brunfwic pour une fomme de fept
cents mille rixdales. La couronne de Suède con-
fentit à cette ceffion par le traité de paix de Stockholm
de 17195 il y fut ftipulé que ces duchés
^ c6 x3» PerPetu^te a ainÆ & de même que le roi
de Suède en avoit joui où dû jouir en vertii du
traite de paix conclu à Ofnabruck. Il en coûta à
la maifon de Brunfwic un million de rixdales pour
obtenir ce-contentement j & rien ne s’oppofant
plus a ce qu elle prit poffeffion de ces duchés ,
^ e ®nr /llt fiweftie par «l’empereur en 173 2. Ils
font inféodés aux ducs de Brunfwic - Wolfen-
buttel concurremment avec elle.
rbÿüf l'article duché de Brême à la lettre B.
Br êm e , ville impériale d'Allemagne au cercle
de la baffe Saxe. ( Article oublié à la lettre B. )
La ville libre impériale de Brême eft arrofée
par le Wefer-, qui la diviYe en deux parties,
dont I une eft appellée la vieille ville & l ’autre
la nouvelle ville. Il fut procédé en 1744 à un
denombreinent des maifons & des bourgeois ,
non compris les fauxbourgs j on y trouva quatre
mille fept cents fo ixant.e- dix- huit bâti mens habités,
cinq cents foixante-cinq édifices tels que
des magâfins, brafferies, & c. trois cents quatre-
vingt-fept caves qu’habitoiçnt des ménages
quatre mille neuf cents neuf hommes mariés *
dont quinze cents quatre-vingt-neuf de la religion
calvinifte , dix-fept cents foixante-douze luthériens,
fix cents vingt-neuf de diverfes croyances
quatre-vingt-un catholiques & vingt-huit qui fui-
voient un autre culte, deux cents dix-huit veufs
douze cents trente-neuf veuves, deux cents trénte-
trms garçons domiciliés, & trois cents cinquante-
neuf filles nubiles.
Le confeil, chargé de l’adminiftration eft
compofe de quatre bourguemaîtres & de vingt-
quatre magiftrats 7 dont les uns font lettrés &
les autres marchands. Le corps de ces derniers a
a fa tête un. certain nombre d’anciens , qui n’ont
ni fuffrage, ni pouvoir au confeil, mais qui
cependant font convoqués , lorfqu’il s’agit de
ftatuer fur une affaire impQrtante, qui intérefle
le bien public, ou affeoir un impôt extraordinaire,
auxquels cas, ceux des bourgeois en état
de contribuer font en droit d’affifter à l ’affem-
blée. Prefque toute l’autorité réfide dans le con-
feil ; il connoît de toutes les affaires civiles ou
criminelles ; cependant la maifon éle&orale de
Brunfwic & de Lunebourg y établit , comme
duc de Brême 3 un préteur qui, en matière capitale
prononce la fentence de mort. Cette v ille, qui
a environ fix cents hommes de garnifon , Renferme
des manufactures de plufieurs cfpèces ; fon
commerce s’étend au loin , & il eft confidérable.
Elle porte encore aujourd’hui le nom de ville an*
féatjque , ainfî qu’on l’a dit aux articles A n sê a -
tiques V illes , & L ube ck.
Les gros vaiffeau^ marchands ne peuvent y
aborder .5 quand ils font chargés on eft obligé de
les alléger à la diftance de trois à quatre milles,
appartiendroient à la maifon de Brunfwic avec
toutes les appartenances & droits en dépendant;, ] à Bracke ou à Elsflcth.
Cette ville étoit jadis le fiège d’un évêché ,
qui fut érigé enfuite en archevêché. 1} s’éleva dès
le treizième fiècle diverfes conteftations entre la
ville >, l’archevêché & le grand chapitre j mais
elle n’a jamais couru autant de dangers qu’à i’é-
poque où Chriftophe occiipoit le fiège épjfcopal.
Elle avoit embraffé la doctrine de Luther dès
1521 , & démoli peu de tems après le couvent
de St.-Paul 5 elle s’étoît emparée auffi de l’églife
cathédrale en 1530, & l’archevêque, après la ba:
taille de Muhlberg, lui fufeita un puiffant ennemi
en la perfonne de l ’empereur , qui la fit invertir
par fes troupes 5 elle fe défendit vaillam-;
ment, mais avec le fecours des armes du comte
de Mansfeld & de celles de la ville de Hambourg
, elle ne fqccomba point à des forces auffi
redoutables 5 çe ne fut qu’avec peine qu’elle recouvra
les bonnes grâces de l’empereur après le
traité de paix de Paffau. Il s’y éleva de nouveaux
troubles en 1562 pendant le règne de l’archevê-
-qiie George î Albert Hardenberg-y prêchoit la
dodrine de Calvin foutenu par le bourgue-
maître de. Biiren , il trouva les efprits difpoies à
l’écouter. Une partie du confeil prit la réfolu-
tion de fe retirer de la ville 5 i’affaite ayant été
portée à l’affemblée des cercles de la baffe Saxe
à Lunebourg T Hardenboùrg fut obligé de s’éloigner
5 il parvint en 1568 à entrer en conférence,
dans la ville de Verden avec les magiftrats
nouvellement élus , & à conclure un traité avec
eux ; c’eft l’époque ou la religion de Calvin prit
tant de force dans cette . yille qu’elle y devint
dominante. Les magiftrats retirés firent envain
plufieurs efforts pour rentrer-en place , ils ne
purent en venir à bout. Les diffenfions fe renou-
vellèrent dans Brême fous le règne de Frédéric ,
le^ dernier de fes archevêques ; la ville avoit été
convoquée à la diète , où ce prélat l’empêcha de
fe rendre; il fit ouvrir en 1639 Péglife cathédrale
fermée depuis 1 j68 ; mais.., ce fut pour la
livrer aux luthériens , tandis que les' calviniftes
prétendoient y exercer leur culte. Ç e s différens
furent en quelque manière affoupis par le traité
conclu à Stade. La ville de Brême , appellée de
nouveau à la diète de 1640, y envoya, fes députés
, qui eurent voix & féance dans lé collège
des villes impériales fur le banc du Rhin. Ce
qui avoit été arrêté jufqu’alors fur le fort de
cette ville n’étoit qu’une forte de préliminaire
fans' aucune confiftance ; tout fut rendu fiable
par le traité de Weftphalie en 1648; il y fut
réglé à perpétuité que la v ille , fon territoire ,
ainfi que fes fujets, demeureroient dans l’état où
• les uns & les autres fe trouvoient alors, & qu’elle
continueroit à jouir des franchifes, droits & privilèges
qu’elle avoit dans les affaires temporelles
& fpirituelles ; que quant aux conteftations fub-
fiftantes, & celles qui pourroient naître par la
fuite , elle feroient terminées à l’amiable ou dé-
çidees par le juge 5 qu’au fur plus chaque partie j
conferveroit la jouiffance des biens dont elle étoit
en poffeffion. Cette .décifion fembloit avoir tranché
toutes les difficultés, mais chacune des parties
interprétant en fa faveur les termes du traité;
les prétentions réciproques qu’elles formèrent
d’ailleurs fur les biens qui avoient dépendus des
églifes"collégiales de St.-Etienne, de St.-Wiihard
& de St -Aufcaire , joint à-la foi & à l’hom-
mage^que la ville avoit d’ailleurs rendu aux. archevêques
, excitèrent de nouveaux troubles qui
dégénérèrent en hortilités 5 elles attirèrent les
fuédois , qui firent |è fiègë de la ville en 1654
& 1666 ; ils fe retirèrent chaque fois par accommodement,
& la liberté des villes impériales
qu’elle réclamoit demeura toujours indécife. La
maifon électorale de Brunfwic & de Lunebourg
ne confentit formellement à la liberté de Brême
qu’en 1731 , époque où elle entra en poffeffion
du duché de Brême. Le furplus des conteftations,
celle entre autres qui avoit pour objet la moitié
des impofitions^ dont éroient chargés les quatre
djftnCts ou la banlieue de la ville , & que la ville
avoit négligé de payer depuis un grand nombre
d’années , furent terminées en 1741 par la ceffion
que fit la même ville au duché de Brême du bailliage.
de Blumenthal , de la jurifdiCtion de Neu-
kirched', ainfi que des métairies & des falines
fituées au canton appellé Düvelfmoor. Brême reçut
gàrnifori françoife en 1757. Cette garnifon en
fortit l’année fuivante pour faire place aux troupes
de Brunfwic. Les députés de la ville de Brême
occupent la huitième place aux diètes dans le col-
légejies villes impériales fur le banc du Rhin. Sa
taxé%natriculaire eft ffixée à trois cents vingt florins
& fon contingent pour l’entretien de la chambre
à cent quarante-huit rixdales foixante-kr. &
demi.
Le territoirede cette ville eftdiftribuéen quatre
diftriéts , Gohé ou Gaue, qui font : le Vie land fu-
périeur, le Vieland inférieur, le Werderland &
le Hollet - el - Blockland : il faut ajouter à^ce dernier
la jurifdiClion de Borgfeld. Le duché de
Brême a cependant la fupériorité territoriale fur
huit villages, enclavés dans le Werderland &
dans la jurifdiôtion de Borgfeld; c’eft par xette
raifon que les appels des jugements, rendus par
la ville de Brême dans ces villages, font portés
Uf tribunal de la cour de Stade. Ces diftrids contiennent
neuf paroiflés. La ville pofsède en outre
un pórt fur le Wefer , qu’on nomme Vegefack.
Elle' exerce auffi la juftice civile dans le village v
attenant, & en même-tems elle y juge au petit
criminel ; il eft libre toutefois à -ceux contre lef-
queliesles fentences font rendues , dè fe pourvoir
par appel au tribunal de la cour de Stade.
Voye^ les articles A n séa t ique s (villes) Sc
L ube,g k.
B U CH A U , abbaye princière d’Allemagne an
cercle de Suabe, ( Article oublie à la lettre B.)