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qui lui fut donnée par les traités de 1126 & de
1128 , qu'il demeurerait poflefleur & propriétaire
de toutes les terres qu’ il enleveroit aux Prufliens,
& qu’on lui céderait les pays de Calm &c
de Dobrzin. Les grands-maîtres transférèrent d’abord
leur demeure de Venife à Marbourg, & de-là à Marienbourg en Prufle. L ’ordre s’empara fuc-
ceflivement de toute la Prufle, de la Courlande,
de Sémigalle 8e de la Livonie j mais il fut dans
la fuite dépouillé de toutes ces provinces. Le
grand maître Albert, raarggrave de Brandebourg,
ayant embrafle la religion proteftante, fut invefti
en 1 y 2 s par la couronne de Pologne , d’une partie
de la Prufle, érigée en duché féculier. L'ordre
protefta contre cette entreprife, & fe retira en Allemagne
, où il élut ( 1 s 16 ) pour fuccefleur de
Thierry de Cléen , grand-maître d’alors, Walter
de Cronberg , qui obtint de l’empereur Charles
V le titre d’adminiftrateur de la grande maîtrife
en Prufle.
Le chef ou grand-maître de cet ordre religieux
fe nomme adminiftrateur de la grande-maîtrife en
Prufle , maître de l’ordre teutonique en Allemagne
8e en Italie, feigneur de Frendenthal & d'Eulen*
berg. Il eft prince de l’empire 8e a féance à la diète
générale immédiatement après les archevêques.
Mais aux aflemblées circulaires il elt le dernier
parmi les états eccléfiaftiqües , & vote entre
Onolz-bach & Henneberg. La taxe matriculaire
pour les terres, en vertu defquelles le grand-maître
eft membre du cercle de Franconie , eft de cent
vingt-quatre florins 5 & il fournit pour L’entretien
de la chambre impériale deux cens treize écus
d’empire & fix demi kr. Bufching évalue fes revenus
nets à environ cent mille écus.
Il n’eft pas befoin d’indiquer ici la marque
dftHndtive & les armes de cet ordre.
Les chevaliers doivent être d’ancienne noblefle
allemande. Les proteftans auflî-bien que les catholiques
peuvent-être admis dans l’ordae; mais les uns
& les autres doivent fe vouer au célibat. Dans les
cérémonies folemnçlles les chevaliers portent un
manteau blanc avec une croix noire bordée d'argent.
L ’ordre a auflî fes prêtres-, lefquels fuivent
la règle de St.-Auguftin»
L ’ordre teutonique qui fut jadis aflez puiflant
pour foutenir des guerres contre des royaumes,
11e pofsçde plus que les feignçuries de Freuden-
thal ^ d’Eulemberg & de Langendorf en Siléfîe ,
qui compofent le domaine de la grande-maîtrifç,
te lçs onze bailliages ou provinces fuivans, favoir :
Jes bailliages d’Alfacç & de Bourgogne , d’Autriche
, de Çoblentz , d’Etfche ou de T y r o l, de
Franconie , de Hefle , d'AIthenbiflen , dç Weft-
phalie, de Thuringe » de Lorraine de Saxe.
11 exifte à la vérité un autre bailliage , celui d*U-
trepht, dont les chevaliers peuvent fe marier,
mais ces chevaliers ne font point reconnus par
p p rd r f Lçs bailliages d’A lfacç ^ de Çoblentz , de
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Franconie & de Weftphalie, jouiffent du drtol
des états immédiats dans l’empire germanique .
& les commandeurs provinciaux dans ces bailliages
ont voix de féance aux aflemblées des cercles
ou ils font incorporés. Les plus riches bailliages
font^ceux d'Alface , de Franconie , d’ Au-
trl r '^1^ ^ Altenbiflen. Chaque bailliage eft com-
pofe d un che f, qui eft le commandeur provincial
des capitulaires 8e chevaliers j les derniers ne
pofsedent pas de commanderies. Le feul bailliage
de Thuringe n’a qu’un commandeur provincial ,
fans capitulaires & fans chevaliers. A la mort d’un
commandeur provincial, les membres du bailliage
tiennent chapitre, y élifent par le ferutin. trois
fujets, & le grand-maître en choilït un pour
remplir cette dignité.
Les membres de chaque bailliage font obligés
de tenir chapitre à des époques fixes , d’y délibérer
fur les affaires qui regardent le bailliage,
& de préfenter enfUite leurs arrêtés au grand-maître
pour en avoir la confirmation. Les commandeurs
provinciaux font confeiilers du grànd-maître qui ,
dans des cas importans , eft tenu de les confulter
& de demander la voix capitulaire. Les bailliages
ont le droit de recevoir des.novices $ mais
il faut cependant que le grand-maître y donne fou
confentement. Après la réception d’un novice #
le grand-maître Jui afligne un endroit pour faire
fon noviciat, qui dure une année, & l’ arme
chevalier. 7— La convocation d’un chapitre général
n a lieu que pour des cas extraordinaires :
le dernier fut tenu en 1780 à Mergentheim à
I’occafion de fintronifation du grand-maître actuel.
Les chevaliers ttutoniques font liés par les
voeux de chafteté , d’obéiuance , & en quelque
maniéré auflî par. celui de pauvreté, puifqu’à leur
décès leur fucceflîon appartient au grand-maître ,
a moins qu’ils n’aient obtenu une permiflion particulière
de faire un teftament-. L’autorité du grand*
maitre fur les membres de l’ordre eft très - étendue
j il exifte près de Mergentheim une forte
prifon , où plus d’une fois des chevaliers , qui
avoient manqué aux règles & à la fubordination,
ont expié leurs fautes : on punifioit autrefois très-
rigoureufement les chevaliers qui avoient enfreint
le voeu de chafteté.
Le gouvernement de cet ordre , dont les membres
& les pofleffions font difperfés dans toute
l’Allemagne , refîemble infiniment à celui de l’empire
germanique. On peut mettre en parallèle le
grana-maitre avec le chef de l’empire , les commandeurs
& chevaliers avec les princes 8c états
d’Allemagne, le chapitre général avec la diète,
telle qu’elle fe tenoit anciennement, & les chapitres
provinciaux avec les aflemblées des cercles;
de l’empire. Le pouvoir du grand-maître eft limité
; il ne peut agir en fpuverain que dans la
domaine affç&é à fa dignité. La réfidence du grand-
maître eft à Mergentheim , où flègçnt fon lieutetunt
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tenant ou ftadthalter ; un tribunal de juftice &
une chambre des finances. Le lieutenant 8e ces
deux chambres dépendent abfolument du grand1
maître , 8e il n’eft permis à aucun membre de
l ’ordre de fe mêler des affaires qui concernent leur
adminiftrntion Autrefois cet ordre choififtbit toujours
fon chef parmi fes membres ; mais depuis
qu’ il eft déchu de fa ; première grendeur , Se qu’il
a perdu un grand nonibre de fes pôfleflîons , on
a eu foin d’élire pour chef un prince d’une grande
maifon , oui par fa naiflance 8e fes propres revenus
puifte foutenir cette dignité ''éminente.
Si lès feigne unes 8e terres que l’ord-re teutonique
pofsède encore en Allemagne étoient contiguës,
elles formeroient une principauté confidérable.
Les grands bailliages ou provinces font aujourd’hui
divifés -en bailliages du territoire
pruflien 8e du territoire allemand 5 parmi les premiers
font les bailliages d’Alface , d’Autriche,
de Coblence 8e fur l’Adige ; parmi les féconds
ceux de Franconie, de Vieux-Bieflen , de Weft-
_phalie , de Lorraine, de Hefle , de Saxe , de la
Thuringe & d’Utrecht. Les chancelleries des 1
grands bailliages font adminiftrées par le grand-
commandeur, par quelques confeiilers qui font
chevaliers, par quelques confeiilers de chancel--
lerie 8e par quelques fecrétaires 8e commis. Dans
les affaires importantes on peut appelle? au grand:
maître. Les. grands bailliages font divifés en commanderies
, 8e celles - ci en bailliages. Le commandeur
en'fécond a foin des affaires judiciaires f
il termine les moindres , 8e renvoie les autres au,,
grand commandeur. Parmi les grands bailliages,
les quatre derniers font ordinairement occupés
par des chevaliers proteftants , mais auflî d-é-
pendans du grand - maître qlie les catholiques.
Dans la grande - maîtrife proprement dite , le
grand-maître alafupériorité territoriale, 8e l’exerce
fur la plupart des commanderies du grand bailliage
de Franconie. Excepté lés bailliages de Franconie
, de Weftphalie , d’Alface 8e de C o blence
, qui font états immédiats de l’empire , &
qui ont voix 8e féance à la diète, tous les autres
font regardés comme fujets des princes dans le
territoire defquels ils ont leur demeure.
I. La feule grande maîtrife de Mergentheim &
le grand bailliage de Franconie appartiennent au
cercle de Franconie.
II. Le bailliage de Franconie tire fon nom de la
Franconie , quoique.toutes les commanderies qui :
le compofent n’y foient point fituées.
La commanderie de Viernlberg eft enclavée dans
le pays de la principauté de Culmbach 8e la
principauté d’Onolzbach- On prétend que cette
commanderie eft fituée fur le territoire de Brandebourg
, parce que la prévôté impériale de Bourg-
(£$con. polit, & diplomatique. Tom. IV ,
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bernbeim, exerce la haute- juftice jufqu’aux portes
: de^Viernfberg. C ’éroit autrefois une /eignéurie
appartenante à la-famille du même nom Le bourg-
grave de Nuremberg, Conrad II, l’acheta en 1235
du comte Godefroi de Hohenlohé, à qui elle
)voit été cédée par|Louis de Viernfberg à titre
de réparation des dommages qu’ il avoit caiifés au
comté } & comme cette feigneurie étoit un fief de
l’Empire , la vente faite au bourggrave fut confirmée
par Frédéric I en la même année 123 y. Le
fils du bourggrave Conrad V étant chevalier de
l’ordre teutonique , fon père lui abandonna le revenu
de cette feigneurie, laquelle depuis ce tems
; eft demeurée à l ’ordre.
La commanderie de Wurzbourg a fon fiège dans
j la ville du même nbm , où il y a une maïfon &
une églife appartenantes à l’ordre. Mais nous
ignorons les dépendances de cette commanderie.
La commanderie de Mannerftadt dans la ville du
même noria qui appartient à l’évêché de Wurs-
bourg.
Dans le cercle de Suabe.
La commanderie de Heilbroun dans la ville
impériale du même nom, où il y a un bel hôtel
appartenant à l’ordre.
La commanderie d’Oettingen.
La commanderie de Kapfenbourg, fituée entre
le comté d’Oettingen; & la prévôté d’EKvangen ;
c’étoit autrefois un bailliage' appartenant aux
comtes d’Oett/ngen.
La commanderie d’UIm , dans la ville impériale
du même nom.
Dans le cercle de Bavière.
La commanderie de Donauwerth , dans la ville
du même nom.
‘ La commanderie de Blumenthal en haute Bavière.
La commanderie cle Goeenkofen ou Genghafen
dans la ville du même nom.
La commanderie de Ratifbonne f~dans la ville
impériale du même nom.
Dans le cercle du Bas - Rhin.
La commanderie de Fritziar , dans la ville du
même nom.
Dans le cercle du Haut-Rhin.
La commanderie de Kloppenheim, appellée
a fi du village du même nom., fitué dans le bail
du-chateau de Friedberg.
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