
3 3S T H A
Voici les autres bailliages de l’ordre teutonique
qui n’appartiennent pas au cercle de Franconie.
III. Le bailliage d’Alface & de Bourgogne.
IV. Le bailliage d’Autriche.
V. Le bailliage fur l ’Adige & près les monts ,
fitué en Tyrol.
VI. Le bailliage de Coblence.
Le grand commandeur de ce bailliage qui demeure
à Cologne, a voix & féance aux aflemblées
du cercle du Bas-Rhin & à la-diète de l’Empire.
VII. Le bailliage de Vieux-Biefen.
Les commanderies compofant ce bailliage font
fùuées partie en Allemagne & partie dans les
Pays-Bas j il date de l ’année 1220.
VIII. Le bailliage de Weftphalie.
Il eft fïtué dans les cercles de Weftphalie & du
Bas-Rhin.
IX. Le bailliage de Lorraine.
X . Le bailliage de Hefle.
X I . Le bailliage de Saxe.
La commanderie de Lucklum dans la principauté
de Wolfenbuttel , fiège du grand-commandeur.
X I I . Le bailliage de Thuringe.
XIII. Le bailliage d’Utrecht.
II tire Ton nom de la ville d’Utre cht, où le
grand-commandeur fait fa demeure. Il eft élu'par
les commandeurs, & confirmé par les états de la
province d’Utrecht. Les biens appartenants à ce^
bailliage font pour la plupart tels -qu’ils étoient
anciennement j mais ils font aflujettis aux charges
ordinaires & extraordinaires. C e bailliagè n’a plus
de connexion avec le grand-maître. On y trouve
un grand-commandeur & dix commandeurs particuliers
, y compris le coadjuteur du grand*.com^
jnandeur.
L’ordre teutonique à deux bailliages, dans le cercle
d’Autriche, pour lesquels il eft état5 mais
cesbiylliages font éntièïement fournis à la fupé-
îiorité du Tyrol.
s TH À U N H A U S E N , feigneurie fouveraine
d’Allemagne au cercle de Suabe.
Elle eft fituée fur la rivière de Minde l, dans ;
le voifinage de l ’abbaye d’Urfperg : c’étoit autrefois
une terre noble & immédiate du canton du
Danube. 'George-Louis , comte de Sinzendorf,
l’ayant acquis , .ligna une convention, avec, la no-
blefle immédiate, qui renonçai fes droits fur cette 1
feigneurie 5 en 1Ô77 il obtint voix & féance aux I
T H E T H O
dietes du cercle 8c à celles de l’Empire fur .le
banc des comtes de Suabe. Au commencement
du d’x-huitieme fiècle la feigneurie de Thaunhaufcn
p?fla a Jean - Philippe , comte de Stadion , qui
obtint du cercle de Suabe en 1708 & 1709 le
droit de paroitre à la diète de l ’Empire fur le
banc dis comtes de ce cercle. J’ignore fa taxe mata’eu
kir e j mais fa contribution pour l’entretien
de la chambre impériale eft de huit rixdalers
huit kr.
TH E N G E N , comté princier d’Allemagne au
cercle de Suabe.
II eft fitué dans le Hegau centre le landgraviat
de Baar, qui appartient au prince de Furftem-
berg ; le bailliage de Blumenfeld, qui dépend de
1 ordre teutonique & le canton fuifle de Sçhafi-
foufe. C ’étoit autrefois une feigneurie : en 1541
l’empereur Charles V l’acheta au nom de fon
frère Ferdinand, du comte Chriftophe de Thengen
pour la fomme de huit mille trois cens dix florins,
& il l’incopora au landgraviat de Nellen-
bourg. L’empereur Ferdinand III échangea cette
feigneurie contre le comté de Mitterbourg en
Carniole, avec la branche cadette de la ligne pan-
cracienne des comtes d’Averfberg , qui/fut élevée
en 16 j j à la dignité de prince de l’Empire. En
1664 l’empereur Léopold érigea la terre de Then-
'gen en comté immédiat. Jean Guichard , premier
prince d’Averfberg , ayant été reçu en 1655 dans
le collège des princes de l’Empire , le comté d*
Thengen lui donna voix & féance parmi les
princes féculiers des états de Suabe , & il fe
chargea d’ une taxe matriculaire de foixante - feize
florins. Mais le prince ayant fufpendu le payement
des contributions du cercle, fes co-états le dépouillèrent
en 1^98 de fon' droit de fuffrage. Il
furvint un accommodement, par lequel le princ©
d’Averfberg promit cfe payer chaque année un à-
compte de quinze cens florins. Il fournit fdixante-
cinq rixdalers. pour l'entretien de la chambre impériale.
Le titre du prince régnant eft : duc de
Munftetberg & de Frankenftein , comte-prince de
Thengen 8c de Mitterbourg, comte de Gottschee
& de Wels , & c. grand-maréchal & grand-chambellan
héréditaire du duché de Carniole & de la
Marche-Venede. i
lie comté de' Thengen eft régi par un bailli dn
prince.
^ TH OM AS (St.) , ille des Antilles qui appai-
tierit au Dannemarck.
C ’eft la defnière des Antilles du côté de i’oueft ï
elle etoit tout-'à-fait déferte lorfque les danois
entreprirent de s’y établir. Ils furent d’abord.tra-
yerfés par les ànglois , , fous prétexte que quel*
ques vagabons de cétte nation y avoient commencé
autrefois des défrichemens. Le miniftère
britannique arrêta le cours de ces vexations 5 8c
T H O
Nla colonie ■ vit s’ établir plus rapidement qu'on
n’avoit efpéré, toutes les plantations que com-
portoit un terrem fabloneux , qui n’avoit que
cinq lieues de long fur deux 8c demie de large.
Ces progrès, qui étoient alors fortrares dans.l’Archipel
américain , eurent une eau fe particulière.
L’éleéteur de Brandebourg avoit formé, en
1681 , une compagnie pour l’ Afrique occidentale.
L ’objet de cette aflo dation étoit d’acheter
des efclaves : mais il falloit les vendre j & le débit
ne pouvoir s ’en faire que dans le Nouveau-
monde. On propofa à la cour de Verfaillés de les
recevoir dans fes pofleflîons , ou de céder Sainte-
Croix. Les deux ouvertures ayant été également
rejettées, Frédéric-Guillaume tourna fes vues vers
Saint-Thomas. Le Dannemarck confentit.,en 1685,
que les fujets de ce prince entreprenant établiflen.t
un comptoir dans l’ifle , 8c qu’ ils y filfent librement
leur commerce, en payant les droits établis,
& en s’engageant à une redevance annuelle. Alors
©n efpéroit de fournir aux colonies efpagnoles ,
mécontente de l’Angleterre 8c de la Hollande,
les noirs dont ces provinces avoient continuelle
ment befoin. Le traité n’ayant pas eu lieu , &
les vexations fe multipliant fans cefîe dans Saint-
Tkonias même , les opérations des brandebour-
geois furent toujours plus ou moins malheureufes.
Leur contrat , qui n’âvoit été d’abord eue pour
trente ans , fut cependant renouvelle. Quelques-
Uns même d’entr’eux y étoient encore en 17 2 1 ,
mais fans avions 8c fans privilège.
Toutefois ce ne fut ni à fes produirons,, ni
aux entreprifes des brandebourgeois que Saint-
Thomas dut l’éclat qu’il jetta. La mer y a. creufé
un port excellent, qui peut mettre en sûreté cinquante
vaifieaux. C e t avantage le fit fréquenter
par les flibuftiers anglois , françois , hollandois ,
qui vouloient fouftraire le fruit de leurs rapines
aux droits qu’on éxigëoit d’eux dans leurs propres
établi(lemens. Les corfaires qui avoient fait des
prifes trop.bas , pour les faire remonter aux ifles
de leur nation, venoient les vendre à celle de Saint-
Thomas. C ’ étoit l’afyje de to,us les bâtimens marchands
q u i, pourfuivis en fems de guerre , y trou
voient un port neutre. C ’étoit l’entrepôt de tous
les échanges que les peuples voifîns n’aùroient pu
faire ailleurs avec autant d’aifance & de sûreté.
C 'e ft de-là qu’on expédioit tous les jours des b à-. teaux richement chargés , pour un commerce
clandeftin avec les côtes efpagnoles , d’où l’on
rapportoit beaucoup de métaux & de marchandifes
précieufes. Saint-Thomas étoit enfin une place où
fe faifoient des marchés trésdmpoitans.
^ Mais le Danemarck ne profitoit pas de cette
circulation rapide. C ’étoient des étrangers qui
s’enrichiffoient 8r. qui difparoiffoieDt avec leurs
riche fies. Un vaifieau expédié tous les^ ans pour
l ’Afrique, allant vendre fes efclayes en Amérique, i
T H O T H U 339
&r revenant en Europe avec une cargaifort qu’i l '
avoit reçue en échange , étoit la feule efpèce de
liaifon que la métropole eût avec fa colonie. Elles
augmentèrent en 1719 par le défrichement de
l’ifle de Saint - Jean , voifine de Saint - Thomas ,
mais encore plus petite de la moitié. Ces foibtes
commeneemens auroient eu befoin de l’ifle des
Crabes ou de Boriquen, où l’on avoit tenté deux
ans auparavant de s’établir. Voye^ les articles
C rabe s & Sa in t e -C r o ix .
Nous avons indiqué à l’article D a n em a r c k
les productions & le régime des ifles Danoifes
de l ’Amérique. Voye% cet article;
TH O R N , abbaye fouveraine d’Allemagne.
L’abbaye impériale & féculière de Thorn eft
fituée dans le comté de Hoorn , qui fait partie
de l’évêché de L iège, fur la rivière d’Ytter- Back
qui fe jette près de - là dans la Meufe. Elle fut
fondée vers l’an 1000.
Elle a fa place à la diète de l’Empire fur le
banc du Rhin , entre les prélats non princiers ;
mais on donne communément à l’abbé le titre
de prince , & dans les aflemblées du cercle de
Weftphalie , il fiège entre les princes après l’abbaye
d’Eflen. Sa taxe matriculaire eft d’ un cavalier
ou de douze florins. 11 ne paye rien à préfent
pour l’entretien de' la chambre impériale , parce
que fon immédiateté lui eft difputée par la régence
de Gualdres.
TH U R G O V IE , pays de Suifle , qui fuivant
l’origine de fon nom , comprend l’étendue de ter-
rein qui eft aux deux côtés de la rivière de
Thôur , & qui s’avance d’un côté jufqu’au Rhin,
& de l’autre jufqu’aurlac de Confiance. Dans ce
fens il forme touteTa partie orientale de la Suifle.
On y trouve une partie du canton de Z u r ic ,
celui d’Appenzell tout entier, les terres de la république
& de l’abbé de S t.-G a ll, celles de l’évêque
dè Conftance & celles dés fept anciens cantons
; mais dans l’ ufage ordinaire , fous le nom
de Thurgovie -, on défigne feulement les terres
qui dépendent de la fouveraineté commune des
cantons. Dans ce dernier fens, la Thurgovie eft.
un grand bailliage , qui eft borné à l’orient par
le lac de Conftance , par la ville de ce nom & par
les terres de fon évêque 5 au midi par les terres
de l’abbé de Sr.-Gall; & à l’occident par le canton
de Zuric. C e bailliage eft le plus grand de
toute la Suifle 5 on y compte plus de cinquante
paroifles.
Le gouvernement de la Thurgovie eft fous la
fouveraineté des huir anciens cantons qui y envoyait
tour-à - tour pour deux ans , un baiilif
dont la réfidence eft à Fràwenfeld. A l ’égard du
gouvernement fpirituel , les quatre principales
villes fe choifiifeiït elles - mêmes leurs pafteurs qui