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les notaires. Dans quelques diftriéis il hérite de ■
ceux qui n’ ont point de parens à un degré fixe.
Il affilie au landrath. Il a le droit de faire grâce
8c celui de battre monnoie j mais ce dernier
eft fournis à de certaines reftriétions. Lorfque le
«fiège devient vacant, les chanoines propofent quatre
membres de leur corps pour la place d’évêque ,
8c fept députés des dizains choififlent un des
quatre. Le Landshauptmann & les autres députés
ont le droit d’apprôuver cette élection ou de
la rejetter. L ’évêque a le titre de prince du
St. Empire , mais il n’aflîfte pas à la diète & ne
contribue pas aux charges de l’Empire. Le chapitre
ell compofé de vingt-quatre membres , &
il a part aux affaires publiques du Valais. L’évêché
relève immédiatement du faint - liège 3
ayant- été exempté de l’archevêché de Taren-
taife, en i j 13 , par Léon X . Voye1 l’article
.Va l a is .
S LE SW ICK 3 duché d’Allemagne 3 qui appartient
au roi Dannemarck.
C e duché a pris fon nom de là ville de Sles JVick,
fa capitale 5 on l’appelloit aufli anciennement
Siid-Jutland 3 mais cette dénomination n’ell plus
cTufage. Il ne faut.pas, avec quelques écrivains,
regarder le Sleswick comme une province d’A llemagne
, & upe dépendance du Holftein ; quoique
les deux duchés ayent eu des liaifons étroites
depuis plulieurs fiècles , quoiqu’ils ayent des privilèges
communs 3 qu’ils foient tous les deux
fous la direélion de la chancellerie allemande,
8c que leurs habitans refpeétifs foient tellement
confondus , que ceux de Sleswick , font appelles
Holfteinois, & qu’on n’entend guères parler
d ’un Sleswiquois.
Le Sleswick efl fépafé du Holilein , & par
conféquent de l’empire d’Allemagne , par l’Eider
& la Levenfan } à l’orient il ell borné par la
mer Baltique j îcu feptentrion par les deux rivières
appellées Kolding & Skotbourg, qui le fé-
parent du Nord-Jutland proprement dit. Il a
au couchant la mer germanique 3 fa longueur de
Rendlbourg jufqu’ à Koldingen , ell d’environ
huit milles géographiques, & de Friderichftâdtt
à la rivière de Skotbourg de. quinze milles feulement
5 fa largeur ell inégale : elle ell dans quelques
endroits de h u it, dans d’autres de neuf,
dix , julqu'à treize milles, non compris les
ifl.es*
Produirons.
C e pays produit en abondance toute efpèce
de denrées, du bled farrafin, de la navette,
des légumes 5 les pâturages y font bons. L’entretien
des belliaux y eft d’ un grand produit,
8c l'exportation des chevaux, des boeufs & du
beurre ell très-confldérable»
Population 3 & diverfes cio[fes d'habit anf.
Le duché de Sleswick contient treize villes,
une petite forterelfe, onze bourgs, quatre châteaux
royaux, trois châteaux princiers, & environ
quinze cens villages, non-compris la province
d’Eyderftedt 3 il ell habité par des Danois
ou Jutlandois, des bas-Saxons & des Fri-
fons, auxquels il faut ajouter les. Kollandois
qui font à Frederichlïadtt , & les Brabançons
qui habitent Nordllrand : ce mélange à introduit
diverfes langues dans le duché. On y drf-
tingue les payfans, les bourgeois & les nobles.
Les payfans qui occupent les terreins bétroyés
& fille de Femern , ont des privilèges & des
franchffes, & ils polfèdent leurs biens en
propre , ainfî que les fujets nommés bonde en
Dannemarck. Mais ceux que l’on appelle fejle^
bayera & Laufien , font obligés de prendre des
biens à ferme du roi , d’un gentilhomme ou
d’une églife j plulieurs terres nobles ont des mor-
taillables ferfs ou main-mortables , qui appartiennent
au propriétaire , ainlî que leurs biens-
fonds : leurs redevances , fervices ou convois
font limités ou illimités , & ils ne peuvent
quitter fans permiflion le glèbe à laquelle ils
font attachés.
On commence à. s’appercevoir aujourd’hui
qu’il ell de l’intérêt des feigneurs eux-mêmes,
d’affranchir leur mortaillables 8c leurs ferfs 5
(voyeç l’article Main-morte, ) 8c qu’il ell
fur-tout de l’intérêt du fouyerain de favorifer ces
affranchilfemens. Plulieurs de ces malheureux
ont été affranchis en Allemagne , en Pologne, en
Ruflîe, & c ’ell aux progrès des lumières fur
l’économie politique, qu’on doit.cette petite
révolution.
Le royaume de Dannemarck & le duché de
Slefwich y prennent part : on y affranchit peu-à-peu
les payfans des corvées feigneuriales, & on leur
donne les fermes en emphythéofe. Nous fommes
bien-aife de citer ici le comte de Sçhak de Gie-
fegnard qui vient d’adopter dans fes terres ce
changement avantageux j il a augmenté fes revenus
de deux mille rixdales par an , & nous ofons prédire
que tous les feigneurs les augmenteront également
; que li cet accroiffement n’a pas lieu tout
de fuite, ils en feront bien dédommagés après un
intervalle d’un petit nombre d’années.
Les bourgeois ou les villes , avoient autrefois
leurs places marquées aux diètes. Chaque roi à
fon avènement au trône confirme leurs privilèges.
D’après l’ancienne liaifon de la noblefle de Slefwick
avec celle de Holilein, il faut la regarder
fous une autre face que la noblefle du Dannemarck.
Ses privilèges font les mêmes que ceux de
la noblefle de Holilein ; ils font ou perfonnels.ou
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mixtes, bu attachés aux biens nobles: les premiers
leur donnent le droit d’entrer aux quatre
abbayes de demoifelles établies dans les duchés
de Holilein & de Slefwick y celui de faire des
teilamens & autres difpofitions de dernière volonté,
fans avoir befoin, pour leur validité, de la
confirmation du roi ; celui de fe marier dans leur
maifon fans la difpenfe du roi. Un gentilhomme
de Slefwick eft jugé' en première înftance par le
tribunal provincial} & en cas d’homicide , l’accu-
fateur & l’accufé font en droit de fe faire juger,
ou par ce tribunal, ou par des commiflaires qui
foient tous nobles. Les prérogatives réelles font :
la liberté de vendre & acheter des biens nobles}
l ’exemption de tout péage & accife fur les grains
& autres chofes néçeflaires à la culture des terres,
fur le vin 8c la bière, dont les poflefleurs des
biens nobles ont befoin pour leur propre confom-
mation , ainfî que fur les grains, belliaux & autres
productions de ces mêmes biens } enfin l’exemption
du grand péage fur les belliaux qu’ils impor^
tent pour l’avantage de leurs terres : de plus la
grande 8c la petite chafîe 5 eh partie la haute ,
moyenne 8c bafle juftice, la mortaille des fujets ,
le droit de patronage 8c de pêche, enfin celui
d’avoir des moulins. Les prérogatives mixtes comprennent
l’exemption du papier timbré , le droit
de paroître aux afiemblées de la noblefle 8c aux
diètes. C e dernier n’appartient qu’aux getitils-
hommes qui, outre la propriété d’un bien noble,
font encore Slefwiquois de race, ou qui font réputés
tels en- vertu; d’une conceflion particulière.
[
Régime eccléfiajlique.
Tous les habitans des Slefwick fùivént la religion
proteftante } les réformés ont obtenu là liberté
de confeience en 1734 ; 8c les catholiques ont le
libre exercice de leur religion dans l’ille deNordf-
trand & à Friderichlladtt, où l’o.i trouve aufll des
arméniens, des mennonites, des quakers, des
anabàptiftes, des juifs 8c autres.
Manufallures 3fabriques.
Friderichlladtt a des manufactures de laine & de
foie. Les dentelles de Tonder. font renommées,:
on y fait aufli beaucoup de gants de peaux. .Ces
manufactures font les principales de tout le pays.
Les habitans s’appliquent beaüooup au commerce
& à la navigation , ils exportent les, productions'
fuperflues, 8c ils ramènent fur leurs navires* les
marchandifes étrangères dont ils ont befoin :
Flensbourg eft la principale ville de commerce du
duché.
Précis de Vhiftoire politique.
Dès, les tems les; plus reculés le Slesjwick.tü. incorporé
au royaume' de Dannemarck, & il a,e.u le
même gouvernement 8c la même conllitution juf-
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qu’en 1085 : à cette époque le roi S. Canut créa
duc de Slefwick fon frère O lu f : cette faute politique
relativement à la couronne de Dannemarck,
fut renouvellée par plulieurs des fucçefieurs de ce
prince. Le roi ÎNiels inveftit de ce duché Canut,
fils d’Eric fon frere. L q Slefwick a prefque toujours
été poffédé depuis par les princes de la maifon
royale à titre de duché, & il en eft réfulcé des
çonteftations fans nombre : on s’eft difputé fur-tout
pour favoir ft ce duché eft héréditaire ou non. En
1 38C, un comte de Holftein & de Schaumbourg,
en fut invefti, & fon fils Adolphe , huitième
comte de Holftein de ce. nom , fut le dernier duc
de Slefyvick 8c comte de Holftein. En 1474 l’empereur
érigea , à fa prière, le Holftein en duché.
Le roi Jean divifa le premier ( 1490) & partagea ces
deux pays} il retint pour fa part Segebeberg, le
péage d’.OIdeflo » Je port delCaden , Rendsbourg,
Hanrow , Habeldorp, Femarn , Alfen, Sunder-
bourg avec le pays d’Arroe , Flénsbourg 8c Apen-
; rade î Frédéric fon frere, eut G o tto r f, la paroifle
ide Kâmpen , Klein-Tundern , Hadersleben 3 Ec-
•kernforde , Rundhof , Steinbourg , Eiderftedt
T r it tow , Oldenbourg, Pion , le château de T y -
len, Itzehqe, Ofterhof& Hohenfeid, Neumunf-
Lückenbourg, .Kohpvede, Neuftadt, Kiel
& Nordllrand. Les;couvens furent également partagés
} le roi eut Rheinfeld, Arensbok -3 Preetz &
Pvuge } le Duc , Bordeshpim-, Cifmar Reinbeck,
Ueterfen & Lügum. Le roi donna aufli àjfon frère
; le titre d’héritier de Norwège, que les ducs de Slefwick
)8c de Holftein ont tous pri^.après -lui. Christian
JII partagea (1 y44) ces,deux duchés entre lui 8c
fes'frères, de manière qu’il garda' p,pur fa part Fiens-
bourg, Sonderbourg & A lfen, Arroe, Sundewit
fcf le couvent de Ruge, Segebert , Oldello, avec
> la moitié du péage. Rheinfeld, A.rensbock, Plon,
Steinbpurg , Itzehoe ,, Krempe;, la marche .de
( \y ilfte r, Heiligenhafen 8c Grofenbrode. Jean eus
Haderlleben, Dorning,-.Klein-Tundern avec Hof-
teRiarde, Ilen;dsbourg avec trois villages, Femarn,
les couvons dp Bordesholm 8c de Liigum } Adolphe
obtint Gottorf, la maifon & le baillage de
Hütten, Fîufum, Apenrade,,Wittenfée, Mohr-
' kirchen ,*Stapelholm, Eiderftedt , K i e l , Neu-
müflfter a Oldenbourg ,, T r it tow , Reinbeck, Cif-
! mar & Neulladt.' Frédéric le.quatrième frère, ne
1 fut point compris dans ce partage, parce qu’il fe
! trouvoit pourvu des évêchés de Hildesheim & de
; Slefwick. C e fêcopd partage a donné lieu à des
fcènes; p.lus tragiques encore que le premier. Le
; roi aVoit eu dès .1533 la précaution d’introduire
t dans cés deu^ principautés les paéles connus fous
le nom tfunion 8c communion. Le premier ftipu-
loit l’affiftaoce mutuelle des copartageans , & le
fécond établifloit une adminiftration commune
pour ce qui regardoit la noblefle , les impôts &
quelques autres articles} l ’objet de ce pacle étoit
de prévenir toutes difficultés y ,8c d’empêcher que
les deux d.uchés, 8c les parties qui les compofent,