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principales branches , Tune ap p e lle Erneftîne ,
& l’autre Albertine ; que le premier des deux fut
électeur par drciit d’aînefle , 8c qu’il tranfmit fon
éleftorat à fon fils Frédéric furnommé le fage :
qu’à la mort de celui-ci la dignité électorale pafla
à fon fils Jean-le confiant *, aûquel fuCcéda fon
fils Jean - Frédéric : que l’empereur Charles V
«yant mis celui1 ci' au ban de l’empire" en i y 47 ,
le priva de fon éleCtorat 8c de tous fes autres
domaines , qu’il donna au duc Maurice, un des
defcendans de la branche Albertine : mais que ce
dernier ne put en prendre pofifeltion qu’ à condition
qu’il aflureroit aux enfans de Jean Frédéric,
électeur deftitué , un revenu annuel de cinquante
mille florins affignés fut des bailliages , villes,
bourgs & autres biens' , dont le revenu monteroit
à cette fomriie. Oft les afligna fur le bailliage de
Gerfturtgén , celui de Breitênbâch , la portion de
Bevka , qui'avoit appartenue à Jean-Frédéric , la
ville d’Eifenach , le château & le bailliage de
Wattbôùfg , la fixième partie de la ville de
Trefurt Sc la part de Salzungen, que Frédéric
avoit poffédée ; le bailliage, le château & la ville
de Weimar ; le bailliage & le> château de Ten-
neberg; la ville de Waltershaufen ; celle de Kala
,avec le château & le bailliage de Léuchtenberg ;
le château &■ le bailliage de Roda , la ville d’Or-
lamunde ; le- bailliage, la ville 8c le château de
Jena fie château, le bailliage & le bourg de Kappe-
Lndorf ; le château, le bailliage 8c la ville de Rosfla,
le châtëau & le bailliage de Wachfenbou'rg ; le
péage de Wugendorf; le bailliage , le château & la
petite ville de Dornbourg, ainfî que le bailliage de
Cambourg, l’un & l’autre poffédés antérieurement
par le duc Maurice ; la ville de Buttftoedt
& le bailliage qui en dépend; fur la part qui
avoit appartenue à l’éleCteur deftitué dans le tribut
que paie la ville d’Erfort; fur le péagé d’Erfort,
les maifom de chaflfe & les villages de Fridebach ,
de Hummelshayn & de Trunkenborn ; les bailliages
d’Arnshaug , de Weyda 3c Ziegenruck ;
les couverts de Georgenthal , de Heufifdorf, de
Reinhardsbrùun , d’Eltersherg, d’ichtershaufen,
de Burgel, de Laufnitz & de Wall i ch. On rendit
aufli à l’éleéfceur captif, Jeau-Frédéric , ia^ ville ,
le château & le bailliage de G o th a , & l’empereur
déclara alors qu’il laifferoit jouir fes enfans
du fief de Saalfeid , quoiqu’ il fût dévolu comme
relevant de la couronne de Bohème. Le malheureux
électeur fe flattoit que l’éleétorat rentréroit
dans fa maifon par la fuite, mais fes efpérances
furent trompées : Téteétear Maurice mourut, &
malgré les tentatives de Jean-Frédéric , Augufte,
frère de Maurice, fut revêtu de l’éléétorat ;
quant aux biens de famille dont Jean Frédéric
venoit d’être dépouillé , le roi de Dannemarck
négocia en fa faveur , & il fut drefle à Naum-
bourg en i y 54 une tranfadtion, par laquelle l’union
d’hérédité & la convention de fucceffion rcci-
pioque furent rétablies entre les branches Alber-
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’ tîne pè Erneftîne , & l’éle&eur Augufte céda au
duc Jean Frédéric 8c à fon fils lès bailliages , les
villes 8c les droits ci-après, favoir : les bailliages
de Saxen'bourg 8c de Herbifleben , ( la ville de
Teunftoedt fut exceptée); le bailliage d’Eifen-
berg , les villages de Hemmingen & d’Alden-
bourg , qui dépendent de l’école de Pforta , fans
y comprendre la forêt de Buchholz non plus que
la grande route depuis-WeifTenfels 8c Naum-
bourg jufqu’à Eckartzberg-. L ’éleCteur Augufte
i céda en outre le château , la ville & le bailliage
d’Altenbourg , de même que les bourgs de Luc-
kau & de Schmollen , & les nobles qui dépendent
du bailliage médiatement. On partagea les
taxes matricülaites , dont les pays de Saxe étoient
chargés : Augufte renonça de plus en faveur de U
; branche Erneftîne au droit qu’ il avoit de racheter
lie bailliage de Koenigsberg en Franconie, ainfî
qu’à la fupériorité territoriale , & à tous les droits
d’obéifiance & de fubfides- qu’il pouvoir avoir
fur le bailliage d’Allftett. Quoiqu’ il eut reconnu
le duc Jean-Frédéric pour électeur n é , les fils de
ce dernier promirent qu’ils ne prendroient point
cette qualité , non plus que le titre de Bourg-
graves de Magdebourg aufli long tems que l’é-
ledleur auroi't des héritiers mâles 8c des fuccef-
feurs féodaux, qu’ils confentoient de qualifier
tels durant leur vie.
Le duc Jean-Frédéric étant mort, la principale
branche Erneltine forma diverfes branches collatérales
: nous en diftinguerons fur tout quatre;
celle de vieux Gotha , celle d’Altenbourg , celle
de Weimar & Celle de nouveau Gotha. Les deux
premières font éreintes , mais les deux dernières
fubfiftent. Jean-Frédéric, fils ainé de TëleCteur
dépofé , fut la fouche de la branche de vieux
Gotha : ainfî" qire fon fnalheareax père, il fut mis
en iy66 au ban de l’empire , pour avoir pris
fous fa protection le meurtrier de Guillaume de
Grumbach, évêqüe de Wtirzboürg, que l’empereur
avoit proferit. L ’éleCteur Augufte fut
chargé de l’exécution de ce jugement ; il aflîégea
& prit la ville de Gotha 8c la lortereffe de Grim-
menftein en i y67 , & il fe faifit du duc , qui fut
conititué priformier à Steyr en haute Autriche j
& qui y mourut en 1 569. 11 s-agiflbit d’indem-
nifer l’électeur Augufte des fommes que lui avoit
coûté l'exécution de ce jugement : on lui en aftina
le paiement, & on lui donna pour gage les bailliages
de Wéycfa , 'd ’Arnshoug , de Ziegenruch,
& de Saxendorf, qui dès-lors portèrent le nom
de bailliages d’aflécuration 8c què la branche Er-
neftine abandonna à la fin, 8c long-teins après , à
la branche électorale en toute propriété , avec les
droits qui pouvoient en dépendre Quant aux
deux fils du duc Jean-Frédéric , l’aîné Jean C a -
fimir eut la principauté de Cobourg en partage,
8c Jean Ernell celle d’Eifenach : ils moururent
fans poftérité , & alors s’éteignit la branche de
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vieux Gotha. Frédéric-Guillaume I , fils du duc
Jean-Guillaume de Weimar, établit en 1J75 la
fouche de la branche d’Altenbourg; elle s'éteignit
pareillement en 1671 , par la mort de Frédéric-
Guillaume fon petit-fils, qui en fut le dernier
rejetton.
Jean-Guillaume, frère du duc Jean-Frédéric I I ,
a été le chef de la branche de Weimar , qui fub-
fifte encore. Les deux frères transigèrent en i f06,
& divisèrent leur pays en deux parties l’une
fut donnée à la branche de Weimar , & l’autre
à celle de Cobourg ; la première échut à Jean-
Frédéric II , en qualité d’aîné, 8c l’autre à Jean-
Guillaume, avec cette condition cependant que
tous les trois ans ils changeroient foit de portion,
foit de régence, foit de réfidence, 8c qu’au fur-
plus chacun jouiroit de la part dont il feroit en
poflfeflTion avec toute la puiflfance territoriale. Tous
les habitans rendirent foi 8c hommage à Jean-
Guillaume , lorfque l’année fuivanre le duc Jean-
Frédéric II fut détenu captif; mais en i57a , les
deux fils de ce dernier rentrèrent en pofeffion des
principautés de G o th a , d’Eifenach 8c d e ,C o bourg.
Des deux fils de Jean-Guillaume , Frédé'-
ric Guillaume , l’un d’eux fonda , ainfî que nous
Tavons d i t , ia branche d’Altenbourg , 8c Jean ,
fon frère, perpétua celle de Weimar , enforte
qu’on peut le regarder comme la fouche de tous
les ducs de la branche Erneftîne d’aujourd’hui.
Guillaume , l’un de fes onze fils , continua de
■ perpétuer la branche Weimarienne^ Albert commença
celle d’Eifenach, 8c Erneft fonda celle
de Gotha.
Le même duc Guillaume obtint par héritage
une partie des terres qu’avoit pofledées le duc
Albert d’Eifenach, 8c il mourut en 1662. Nous
nous contenterons d’indiquer ici parmi fes fils,
Jean-Ernefte, Adolphe-Guillaume, Jean-George
& Bernard : ils partagèrent entre eux les biens
paternels 8c ia portion des duchés d'Eifenach 8c
d’Altenbourg dont il avoir hérité; mais il fut
réglé que chacun d’eux gouverneroit fes poijeflions
féparément ^ 8c fous la direction générale du frère
aîné , 8c qu’ ils n’auroient enfemble qu’une feule
falle de confeil, 8c qu’ une feule 8c même chancellerie.
Jean-Ernefte , qui perpétuoit la branche
Weimarienne, mourut en 1683, 8c eut pour
fucceflfeur le duc Guillaume-Ernefte fon fils , qui
fut prince régent 8c dire&eur de la maifon de
Weimar 8c d’Eifenach : il réunit à fes états ce qui
lui revint des fucceflions d’Altenbourg 8c de
Jena , 8c il fut le premier de la famille qui prit
là qualité de duc d’ Engern 8c de Weftphalie. Il
mourut en 1728. Le duc Jean-Ernefte , fon frère
cadet, gouverna les domaines qui lui étoient
éêhus , 8c il ajouta en 1691 une partie de là province
de Jena : il mourut en 1707. Il eut pour
fucceflfeur le duc Ernefte - Augufte, fon fils aîné,
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qui après la mort du duc Guillaume-Erïiefte gouverna
toute la principauté de Weimar, 8c mourut
en 1748 après avoir hérité de Jena 8c Eifenach
en 1741. 11 eut pour fucceffeur le duc Ernefte-
Augufte-Conftantin , fon fils , qui régna peu de
tems, étant mort jeune en 1 7 5 8 ,8c laiffant deux
fils , favoir : Charles-Augufte , duc aujourd’hui
régnant, 3c un autre qui fut pofthume. Adolphe-
Guillaume 8c Jean-George, fils l’un 8c l’autre
du duc Guillaume , dont nous avons parlé plus
haut, fondèrent la branche d’Eifenach. La totalité
de cette principauté échut à Jean-George
par le décès de fon frère aîné. Celui-ci eut pour
fucceffeur Jean-Guillaume , fon fils , qui tranfmit
fes Etats au due Guillaume-Henri, aufli fon fils,
à la mort duquel, arrivée en 1741 , s’éteignit la
branche d’Eifenach , dont la principauté échut à
celle de Weimar. Le duc Bernard, quatrième fils
du duc Guillaume , commença à la vérité une
nouvelle branche , favoir celle de Jena , mais elle
n’eut aucune fui.te; elle finit à Jean - Guillaume ,
fon fils , qui mourut fans poftérité en 1690.
Tous les ducs de la branche Erneftîne font
qualifiés de ducs de Saxe , de Juliers, de Clèves
8c de Bergue, d’Engern 8c de Weftphalie , landgraves
de Thuringe , marggraves de Mifiiie ,
comtes princiers de Henneberg, comtes de la
Marche 8c de Ravenfberg, feigneurs de Ravenf-
tein ; il faut ajouter à ces titres pour la maifon
de Gotha feulement celui .de feigneurs de Tonna.
Leurs armes font pour-ainfi-dire lps mêmes que
celles de l’éleiftorat de Saxe.
Voici les diverfes taxes matricülaîres auxquelles
font impofés les Etats de la principale branche
Erneftîne : $a*e-Altenbourg paie deux cents vingt-
huit florins pour chaque mois romain , 8c cent
cinq florins vingt kr. pour l’adminiftration de
Cobourg. Saxe-Weimar eft impofé à deux cents
.dix-neuf florins vingt kr. , 8c Gotha à deux
cents dix-neuf florins vingt k r ., furlefquels toutefois
*S<z*e-Altenbourg paie foixante-feize florins,
auxquels étoit impofé l’ancienne abbaye de Saalfeid
Quant aux contributions de ces différentes
maifons : celle de Saxe - Weimar paie cinquante
huit rixd. feize 8c | kr. Celle de Saxe-Eifenach
pareille fomme. Celle de Sax«-Hildbourg-
haufen vingt-cinq rixd. dix-fept kr., à 8c raifon pour
Cobourg 8c pour .quelques bailliages de la principauté
de Gotha. La taxe à laquelle eft fujette la
maifon de «S<z*<?'Cobourg-Meinungen eft de douze
rixd. foixante-quatre 8c J kr. Celle de S<m;-Saal-
feld de dix-huit rixd. foixante onze kr. Celle de
Srf*<?-Gotha de foixante-deux rixd. foixante-quatre
kr. , 8c celle enfin de Saxe-Gotha , par rapport à
Altenbourg, de foixante-feize rixdales cinquante-
fîx kr.
Nous avons parlé de la convention de 1704