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<t)it un avantage ineftimable pour la France. C e
confefleur aftura le premier miniftre , que Té-
leCteur Ton maître obligeroit Tempereur à donner
la paix à l’Empire & fatisfa&ion aux deux
couronnes. L’éleCt,fur de Bavière étoit haï des
fuédois , qui ne le regardoient pas feulement
comme le chef du parti catholique en Allemagne}
Jhais comme un prince dont l ’amitié feroit mé-
prifer ou négliger la leur ; ils fentoient que la I
France j affûtée des intentions de l’éleCteur, le
plus puiflant & le plus fage de tous les princes
de l’empire , s’oppoferoit à l'avenir avec plus
de fermeté'à leurs volontés, que les miniflres
de cette cour dénonçoient toujours comme absolues
8c quelquefois comme peu raifonnables :
les françois de leur côté ne pouvoient confen-
tir à la perte de ce prince, parce qu’elle en
traînoit celle de tous les catholiques, & la ruine
de la religion même en Allemagne, & qu’elle
mettoit la Suède en état de fe paner des troupes
& des fubfîdes de la France. Ainfi .d4 A vaux &
Servien entreprirent un grand ouvrage, lorfqu’ ils
tentèrent de faire approuver cette nouvelle liaison
à Ofnabruck; mais après qu’ils en eurent
obtenu les premiers aveux , à la fuite de l’af-
furance qu’ils donnèrent aux minillres de Suède ,
que leur reine y trouveroit fon compte &
que la France ne confentiroit à rien que la
Suède n’eut obtenu farisfaCtion, on ne fe fou
vint plus de ce zèle de religion qui les avoit
fait parler pour l’éIeCteur Palatin. Ses intérêts
furent abandonnés, & on fe déclara pour la
maifon de Bavière. On convint que le Haut-
Palatinat demeureroit au duc, comme une province
qu’il pouvoit mieux couferver que la Haute-
Autriche , que l’empereur pouvoit toujours dégager,
ou en rembourfant l’éleCteur ou en le dédommageant.
Avant que ce prince fe fût alluré
de la France, & par fon moyen de la Suède,
on avoit propofé de faire palier la dignité électorale
de Bohême dans la maifon de Bavière,
ou de rendre celle du Palatin alternativement
aux deux branches de Heidelberg & de Munich,
©u bien de la laifler au duc pendant fa v ie , pour
qu’elle retournât après fa mort aux princes palatins
5 mais après cette renonciation, on réfo-
lut de la donner a fa poflérité, & de créer un
huitième éleCtorat pour le Palatin.
Le duc Charles de Lorraine étoit lin grand
©bftacle à la paix; du moins ceux qui ne la vou-
loient pas aux conditions qu’offroient les couronnes
alliées, fe fervoient de fe s prétentions pour 1 e-
loignér. Le due avoit été dépoffédé de fes états, j
ou s’il faut parler plus exa&ement, de ceux de j
fa femme , parce qu’il avoit fuivi le parti de l’empereur
contre le feu roi de Suède, contre les
intentions 8c contre les intérêts de la France':
fes trouves agiffoient encore avec celles d’Ef-
pagne, & une partie de la Lorraine releyoit de
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I empire ; i! fembloic que les amis avoient rai-
fon de réclamer fes intérêts à MunlVer. Les mi-
niftres de France foutenoient au contraire qu’ils
n avoient rien, de commun avec les affaires d’Allemagne
i que îe duc avoit fait pîulieurs traités
avec le roi, fans le confentement , & même
fans ^ la participation de l’empereur & des états
de 1 empire ; que le roi vouloir les exécuter de
f0|i. les faire exécuter par le duc, &
qu’il n’avoit jamais permis lors des ilipulations préliminaires
, qu’on accordât de paffeports aux mi*
niftres du duc, parce qu’il ne devoit point avoir
de part à ce qui feroit négocié au congrès. Il im-
portoît au roi de s affurer de la Lorraine, qui lui
fervoit de commuricarion avec l’AIface & avec
les autres conquêtes d’Allemagne.
Les différends des couronnes de France & d’E f
pagne, n'étoient pas fi faciles à arranger. Le Portugal,
la Catalogne, la Lorraine, Cafat, étoient
de grands^ obrtacles ; mais îe plus grand venoit
du peu d’inclination du cardinal Maxarrn, qui
ne pouvoit confentir à une paix, fi elle ne réti-
niffoit les provinces de Flandres à la couronne
deFrance. Il imaginoit que l’Efpagrte , pour recouvrer
la Catalogne , & faire abandonner le Portugal
, ne refuferoit point de livrer les Pays-Bas.
Mais cela étoit d’autant moins probable, que les
françois jugeoient bien eux mêmes qu’il leur fe»
roit impoffible de conferver la Catalogne, où ils
netoient pas plus aimés que les Efpagnols , &
que rienne les obligeroit à fecourir le Portugal,
finon le deffein que le cardinal avoit alors, &
meme après la paix des Pyrénées, d’y fuf-
citer une nouvelle guerre à l’Efpagne.
Après des négociations fans nombre, les plénipotentiaires
tombèrent d’accord, & on fignx
la paix.
Cette paix mérita d etre appelïée la paix par
excellence. Elle eft contenue dans L% deux traités
conclus, l’un à Munfter entre la France & l’Em-
,, & 1 autre à Ofnabruck, entre l’Empire
la Suede ; mais ils font etnfés ne faire qu’un feul
& meme traité j nous les avons rapportés à l ’article
T r a it é s» N ous nous contenterons.de rapi
peller ici quelques unes des ttipulations principales.
i ° . La liberté des états, & toutes les
prérogatives de la fupériorité y -font réglées.
i ° . La liberté de religion entre les catholiques,
les réformés & les proteftans, y eit établie.
3°. L'autorité, du pape eft fufpendue dans les terres
des proteftans. 4“ . Le landgraviat d’Alface eft
cédé à la France, & une partie de la Poméranie
& d’autres terres font cédées à T a Suède.
SQ. Le gouvernement politique du corps germanique
eft fixé. C e traité de Weftpbalie offre d'ailleurs
des règlemens important, & il a , enrr’autres,
féeularifé plufieurs bénéfices. Pour lui donner plus
de force, 8c en faire une loi perpétuelle pourtour
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le corps germanique, on jugea à propos de l’inférer
dans le recès de 16J4.
11 y eut enîuite quelques conventions (ignées
à Nuremberg en lé jo , 'Sc elles forment comme
je traité d'exécution de celui de Weftphalie.
y o y 'ï l’article T r a it é s ».
W E T T E N H A U S E N . Prieuré princier d’Allemagne.
Il eft dans -le diocèfe d’Aufbourg ,
& occupé par des chanoines réguliers. 11 fe
trouve dans le marquifat de Burgau, entre les
rivières de G u n z , de Kamblach & de Mindel.
Quelques auteurs fixent l'époque de fa fondation
a l’an 981; d’autres la font remonter à un fiècle
plus haut. Le prieur a le titre de très révérend
prélat du St.-Empire, feigheur du Prieuré immédiat
de Wettenhaurcn , confeiller 8c chapelain
perpétuel de fa majefté impériale 8c royale. A
la diete i f eft placé entre les abbés de Schuffen
ried 8c. Zwifaltem, 8c aux états du cercle entre
Petershaufen 8c Zwifalten. Sa taxe matriculaire
n’eft plus que de vingt florins, 8c il paye pour
l'entretien de la chambre impériale cinquante-
quatre rixdales huit 8c demi kr.
W E T Z L A R , ville impériale. d’Allemagne.
Elle eft entourée de hautes montagnes 8c fituéè
fut là Loehn. Le magiftrat 8c la plupart des ha
bitans y profeffent le luthéranifme. La ville de
Wetzlar eft libre 8c immédiate dès le règne de
l'empereur Frédéric I , & elle n’a jamais dérogé
à fa conftitution. Elle tient à la diète la treizième
place parmi les villes libres du cercle du Rhin,
aux états duquel elle prend aufli voix 8c féance. Sa
taxe matriculaire eft de trente-deux florins, elle
ne paye rien pour l’entretien de la chambre impériale.
Le landgrave de Heffe - Darmftadt en
eft proteéieur, ainfi que du château de Carlf-
mund ou Calfchmitt, que l’on voit aux environs ,
8c il entretient dans la ville une compagnie
d‘e foldats , avec un prévôt, un commiffaire appelle
réichfvogt , qui fiège au magiftrat , 8c
dont la charge, fief d’empire , a paffé de la maifon
de Naffau à celle de Heffe. L ’électeur de
Trêves y a aufli un baillif prévotal.
La chambre fouveraine de l’empire y fut tranf-
férée de la ville de Spire en 1893. Il fut quef
tion en 1714 de l’établit ailleurs; mais il en réfuta
de vives difeuflions; néanmoins ce tribunal
lui-même expofa à la dicte de Ratisbonne,
des raifons qui préfentoient cette tranllation
comme néceffaire; il ajouta que le moyen le
plus sûr d'y faite ceffer les abus, étoit de le
fixer à Francfort fur le Mein. Mais jufqu’ici fes
remontrances n’ont point eu d effet.
■ L’entretien de la chambre impériale de Wet
qlar, 8c les appointememens des juges font portés
à la fomme annuelle de quatre-vint dix-huit
mille quatre cent vingt-fix rixdalers j mais comme
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les contingens des états de l ’empire ne font pas
payés avec exactitude, la chambre touche tout
au plus par an la fomme de quatre-vingt-dix
mille fept cent foixante quatre rixdalers. Les
appointemens des perfonnes employés à la chancellerie
de ce tribunal fuprême, lefquels montent
à la fomme annuelle de dix mille deux cent dix-
fept rixdalers, font acquittés avec encore moins
d’exaCtitude ; on leur devoit vers la fin de 1784
au moins trente mille rixdalers.
W E YM A R , principauté d’Allemagne.
Elle eft fituée dans la Thuringe fur la rivière
d’IIm, qui la traverfe dans toute fa longueur,
& qui fe perd immédiatement après dans la
Saale, fur les rives de laquelle on trouve encore
quelques diftri&s de cette principauté. Sa
longueur, en y comprenant la partie de la branche
de Jena qui y a été annexée, eft d’ environ fix
milles; mais elle n’en a pas plus de cinq de largeur,
dans fa plus grande étendue ; elle? poftede
d’ailleurs des diftrids aflez vaftes, qui font
épars de côté & d’autre. Nous avons parlé fort
en détail de i’hiftoire politique de la branche
de Saxe qui y régné , de fes prérogatives & de fes
charges, à l’article Sax e ( ducs de) & Sa x e
électorale.
Les princes de Schwarzbourg font invités à
la tenue des états de la province de Weymar ,
lorfque ces états font «convoqués : on y appelle
aufli les prélats, la noblefle & les villes, qui dépendent
immédiatement de la chancellerie.
Le duc de Saxe- Weymar a une voix aux diètes
générales de l’empire & dans les affemblées circulaires.
Les collèges du prince font, le confeil privé,
la régence & la chancellerie , le confiftoire fu-
périeur, la chambre des finances 8c le collège
des états.
La principauté contient les villes 8c les bail«
liages ci après.
I. La ville & le baillage de Weymar.
II. Le baillage d’Ober- Weymar.
III- Le baillage de Cramfdorf.
IV . Le baillage de KapellendorE
V. Le baillage de Ee k a ,q u i formait autrefois
une feigneurie.
VI. Le baillage de Brembach & de Hardifle-
ben , engagé à la famille d’Uffeln depuis 1650
jufqu’en 1673:.
VII. Le bailliage d’Oldifteben, qui appartient
toujours à l’aîné de la branche principale Er-
neftine. C e bailliage fut formé de l’ancien couvent
de Bénédictins d’Oldifleben , qu’Adélaïde,
femme de Louis > comte de Thuringe, avoit