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ancien cofeigneur régnant, au lieuque les fiefs
naffifs , félon le réglement du dernier comte de
S p o n k e im , font reçus par le cofeigneur palatin
fe u l, quoiqu'à frais communs. La taxe matncu-
laire de ce comté ultérieur, ett pour la maifon palatine
des Deux-Ponts, de deux & demi-cavaliers
& huit fantaflins , ou de foixante-deux florins,
& pour celle de Bade, telle que nous lavons dit
en parlant du comte anteiieur».
Il eft divifé en fept bailliages, outre le cahton
appellé Croefer-Reich.
Le Croefer-Reich, ou Croever-Reich,, eft un
petit canton réparé au-delà de la Mofelle , &
compofé des villages de C roe v e , Reihel, Krn-
heim , Erden , Bengel, Kindetbeuren & Kette-
nich qui au treizième fiècle faifoient partie des
domaines de l'Empire , lotis l'infpeâion d un
préfet, dont la charge étoit devenue héréditaire
dans la famille noble de Dhaun en Eyffel. Mats
les comtes de Sponheim l'acquirent en 1*74 du.
roi Rodolphe 1 , tant en fon nom qu en celui
de fes fucceffeurs , à titre d'engagement , puis
comme fief hypothécaire, dont les deux cofei-
cneurs reçoivent encore aujourd hm 1 mveftiture
avec celle du refte du pays. La prefeéfure impériale
devoit naturellement tomber d apres cette
difpofnion ; mais les feigneurs de Dhaun en rendirent
le droit au* archevêques de; Treves , qui
n'y avoient d'abord que quelques ferfs , appelles
encore aujourd'hui Péterlinge ou Manans de St.-
Pierre. Ces prélats ne tardèrent pas a etendre leur
pouvoir, au point d’empêcher déjà en 1561 1 éta-
bliffement du proteftantifme , que les maifons
palatine & de Bade vouloient y introduire, & de
fe mêler fi bien des affaires, qu'ils tirent près du
tiers de tous les revenus. Il en eft reluire un
procès qui eft pendant depuis 1 594 a la chambre
impériale. Voyei les atticles Bade , Deux-Ponts
& P a l AT IN A T.
ST A B LO . Voye^ M almedy.
STE IN . (rhingraves de) Nous avons parlé fort
en détail , à l'article RhÎn g r a v .e , des rhingra-
viats & des wildgraviats d'Allemagne.
La portion des rhingraves de Stein confifte
dans • ; .
i ° . Le rhingraviat de Stein, ou comte de Rhein-
grafenftein , fitué fur la Nahe.
i ° . C e que le traité de partage de 1701 affura
a cette mailou de la fucceffion de Kirbourg ,
Savoir :
La feigneurie Sc le bailliage de A/Vildenbourg
ou Hundrufck , Tous la mouvance de l’éle&eur de
Trêves.
20. \jn quart de la feigneurie de Dimringen,
cinq huitièmes du bourg de Werftatt , & un quart
de toute la fucceiüon de. Dhaun.
S T E S T I
S TE IN FU R T , comté- fouverain d'Allemagne*
Il eft enclavé dans l’évêché de Munfteiv Son
étendue , à le prendre tel que l’empereur l’érigea
en 1495 , eft de cinq milles de longueur fur trots
lieues de large dans la partie méridionale, & deux
8c demie du côté du nord.
Dès fon ére&ion en comté de l’empire 3 1 évêché
de Munfter lui contefta fon immédiateté',. 8s
il en réfulta un long procès , terminé enfin par
accommodement en 1716 : il fut ftipule alors que
Je château 3 la ville 8c la paroiffe de Steinfurt fe-
roient réputés comtés immédiats de 1 Empire,
avec toute la fupériotité territoriale, prérogatives
& émolutnens y attachés , & que tout le relte ,
excepté les paroiffes de Bofchorft 3 Lahr 8c Holz-
haufen ,. dépendroient de la fupériorite de 1 eve-
ché de Munfter , moyennant une fomme de cent
vingt-cinq mille écus une fois jpayée au comte
pour fa rénonciation : on lui referva au refte la
jurifdi&ion feigneuriale & là'première inftance en
matières fifcales 3 avec toutes fes dépendances 8c
èç appartenances.
Le comte de Steinfurt a voix & féance au collège
des comtes de la Weftphalie & aux affem-
blées du cercle. Il paye fept florins trente-deux kr.
feulement par mois romain , 8c cinq écus quatre-
vingt-neuf kr. par terme pour l’entretien dp la
chambre impériale. Mais la taxe de l’évêché de
Munfter, pour les droits qu’il exerce,fur ce pays,
eft de trente-quatre écus trente-einqT kr.
Le comté immédiat de Steinfurt^ ne comprend
guères aujourd’hui que la ville même de $tein-
furt.
S T E R N S T E IN , comté princier d’Allemagne.
Ses terres font difperfées dans le haut-Palatinat.
Il appartenoit jadis comme feigneurie immédiate
de l’Empire aux nobles de Pflug. &. après eux
aux barons de Heydeck. Ladiflas-Popel de Lob-
kowitz en reçut l’inveftiture de l’empereur, qui
l’érigea en 1641 en comté princier, lorfque Jean,
baron de Heydeck, général de l’armée faxonne,
fut mis au ban de l’Empire durant la guerre de
Schmalkalde. La maifon de Lobkowitz a acquis
voix & féance en 1742 au cercle de Bavière
en conféquence de fon introdu&ion ati
collège des princes, {1653) 8c de la poffeffion de
Stemfiein. Il ne paye que trente huit florins pour
un mois romain î mais fon contingent , pour l’entretien
de la chambre impériale , eft de cent
vingt-deux rixdales quarante cinq kr.
S T IR IE , (duché d e ) l’ un des domaines de h
maifon d’Autriche.
La Stirie 3 (en aüerr nvl Steyer ou Steyer-
«mark.,) fut ainfi appelles ; l^sfqu« réparée de h
S T I
Carinthie on lui donna -des marggraves particuliers
j elle reçut ce nom de l’ ancien comté de
S te y r , qui eft aujourd’hui une feigneurie du pays
au-deffus de l’E n s , & qui tire fa dénomination
des comtes de S te y r , fondateurs du château &
de la ville du même nom.
Ses bornes font au nord l’Autriche, au levant
la Hongrie , au midi la (Jarniole, & au couchant
la Carinthie 8c l’archevêché de Salzbourg. La
partie feptentrionale eft appellée la haute-Stirie ,
la méridionale, la baffe.
Sol 3 productions.
La haute - Surie renferme beaucoup de montagnes
élevées. Elle eft néanmoins affez cultivée ,
grâce à l ’induftiie des habitans , qui favent en
pluiïeurs endroits tirer partie des fommets les plus
efearpés. Ces montagnards , au tems des grandes
neiges , font fouvenc détenus pluiïeurs mois dans
leurs.demeures , & en général Us, ne defeendent
guères dans la piaine 5 ils font endurcis au froid 8c
à toutes lés incommodités de leurs domiciles. On
y cultive peu de froment, mais ilfly croîr du lin
d’une flnefle 8c d’une longueur remarquable. L ’acier
oe Stirie eft excellent. Les forêts 3 dont les montagnes
font hériffées , fourniffent tous les bois né-
ceffaires aux forges. Un tiroit jadis de l’areentdes
mines de Zeynng , qui depuis i i jd font remplies
d’eau.
La baffe-Stirie a mofnis de montagnes & plus
de plaines. Les coteaux donnent de bons vins,
parmi iefquels on diftingue ceux de Rakesbourg,
b>anfal , Kurfchoach , Cilli & Luetenberg. Les
champs font fertiles ; ils produifent beaucoup de
froment, de bled de Turquie, de pois, de vefee 8c de f^ves.
Population.
On compte dans ce duché en ge'néral vingt-ftx
villes, près de deux cens bourgs & environ cinq
cents châteaux. Pluiïeurs de ces derniers fonc
placés fur les fommets des rochers. Malgré l’inégalité
du terrein , on y a fait de très-beaux chemins
fous l’empereur Charles V L
Les Stiriens allemands, ont un diaîefte affez dur.
Les habitans du quartier de Cilli font Venedes , &
parlent la langue de cette nation, qui même eft"
en ufage parmi le bas-petiple , jufqu’à quelques
lieues de Groetz^
Etats.
La Stirie a confervé des.états qui reiîemblenc à
ceux de l’Autriche. Ils font compofés de prélats,
de feigneurs , de nobles ou chevaliers & de villes
priucières, & ils .tiennent leurs affemblées à
S T I z39
Groetz , qui eft la capitale du pays, te s prélats
font 1 eveque de Sekan , le prélat de St.-Lambert
les abbes d'Admont ,, de Khein & de Neuberg’
le prévôt du chapitre de Sekiu,, les prévôts de
Vorau, Rottemann., Poellau, Steinz Pc le prélat
de la chartreufe- de Seitz. La nobleile eft nom-
breufe , niais beaucoup mollis opulente que celle
de Bohème. Elle a grand foin d'éviter le méfal-
iiances pour ne pas nuire à la réception des encans
dans les chapitres. L e poflefïeur d une terre
a laquelle eft affeéte le droit de voix &r de féance
aux diètes, eft appelléLandmann (Tenancier.)
Religion.
La religion catholique romaine eft la feule to-
leree dans tout le pays , mais autrefois la plupart
des habitans profelfoient ouvertement la coniêf-
fîon d'Augsbourg. La Stirie a auffi fon évêq'iaç
particulier , qui léfide a Sekan , Se qui a le titre
de prince du St.-Empire. JI eft fuffragant de l'archevêque
de Salzbourg qui le nomme, lefacre
& ’ le confirme , & dont il eft le vicaire-général
dans la plupart des cantons de la Stirie.
Manufactures.
^es Fabriques & les manufactures les plus con-
iicierabies du pays font : i ° . Les fabriques de fer 3
a acier & de laiton 5 l’exportation de ces articles
excede la fomme d’un million de florins î zv. Les
manufactures de gros draps , & j®-. celles de toiles.
On a établi à Groetz une chambre de commerce.
Précis de Phi foire politique.
La Stirie faifoit autrefois partie de î,t Marche
de Carinthie-, dont èlle fut détachée au onzième
iiecle 8c erigee en Marche particulière.
Quelques auteurs dirent que l’empereur Conrad
“ ar oi,E ^,it: ce changement en i o j o , & donncla
Stirie a Ottocar I , comte de Steyr. D'autres
I attribuent à l'empereur Henri IV , lequel paroît
avoir créé en ioy i Ottocar fécond , comte de
Steyr, premier marggrave de cette partie de la
Marche carinthienne , qui depuis ce tems s’eft
appellée la Steyrmark , du comté de ce nom. En
iiflo , l'empereur Frédéric I accorda ia dignité
ducale à Ottocar VI , 1e fepticme des marggraves.
C 'e ll le même duc qui, au défaut d'enfans°, céda
fon duché à fon beau-père Léopold , duc d ’Autriche
, avec le confentement des états ; mais la
ceffion ne fut faite en forme qu'en 1185. Queh
ques chartes indiquent néanmoins que Léopold
duc d'Autriche , prenoit le titre de duc de Stirie
des 1177 & 1178. Le duc,Ottocar étant mort en
119 2 , Léopold reçut de l'empereur. Henri IV
l'inveftiture effeélive de ce duché. Lorfque Prze-
mysl-Ottocar U , roi de Bohème, s'empara des.