
i t S S A U
»> A in fî, fans aucune forme fixe de gouvernement,
fans aucun lieu d’union , 8c par un effet
auquel l’inftinét femble avoir plus de part que la
raifon, elles fe eonduifirent avec toute la bonne
intelligence, le concert & la vigueur des nations.
Les étrangers, fans pouvoir découvrir quel ell le
magiftrat, ou fur quel pied le fénat ell formé ,
trouvent en tout tems un confeil avec qui négocier,
& des guerriers à combattre. Sans police,
fans loix coa&ives, leur fociété domeftique marche
avec ordre î des moeurs exemptes de difpo-
litions vicieufes, font une fauve-garde plus fûre
contre les crimes que les meilleurs établiffemeqs
publics. *>
Nous fommCs étonnés que M. Ferguffon n’ ait
pas conclu de ces faits l’exiftence d’une forte de
police & d’adminiftration intérieure qu’il eft difficile
de découvrir, mais qyi doitexifter en effet: les
Anglois 8c les républiques d’Amérique s’en font
bien appelçu dans ces derniers tems $ 8c nousofons
prédire, qu’on n’en doutera’ plus lorfque les
citoyens des nouvelles républiques d’Amérique
auront communiqué davantage avec les peuplades
limitrophes de leurs établiffemens.
» Il arrive cependant, dit encore M. Ferguf-
fon , quelquefois des défordres, fur tout dans les
tems de débauche , lorfque l’ufage immodéré des
liqueurs enivrantes les fait fortir de leur retenue
ordinaire, enflamme leurs paffions impétueufes,
8c fait naître parmi eux des difputes & des querelles
fanglantes. Quand il fe commet un meurtre
, il eft rare que le meurtrier fort appellé à
rendre compte de fon aéh’oh : ce font les parens,
les amis qui en font juftice 5 ce font tous fes
compatriotes, fi le meurtrier eft étranger, 8c quelquefois
la propre nation de c e lu i- c i, - quand le
délit eft de nature à alarmer la fociété. La nation
, le canton , la famille du coupable s’appliquent
à réparer par dés préfens l’onenfe com-
mife p3r un de leurs membres , & d’appaifer les
parties intéreffées , pour prévenir un mal plus'
funefte à la communauté que le délit même-, les
adies de vengeance & d’animofité qui ne man-
queroient pas de s’enfuivre. Il eft rare toutefois
que l’effufion du fang refte impunie , fi le meurtrier
continue d’habiter le pays où il a commis
le crime : l’àmi du mort fait diffimuler 8c non
étouffer fon reffentiment ; fallût-il attendre des
années entières,: il eft fûr de venger l’injure faite
à fon ami ou à fa maifon. »
Ces confédérations les rendent circonfpeéts &
attentifs fur eux-mêmes , elles les tiennent en
garde contreTimpéruofité de leurs paffions, 8c
mettent,dans leur conduite un phlegme 8c une
retenue fort fupérieurs à ce .qu’on: voit en ce
genre chez les nations policées. Cela n’empêche
pas ( dit Çharlevoix j qu'ils ne foient affeârueux
dans leurs manières, & que dans leurs entretiens
sa x
ils n'aient les uns pour les autres des égards plus
flatteurs & plus touchans que tout l'étalage &c le
cérémonial de notre politeffe. »
Les Anglois, les François 8c les Etats-Unis ont
tait divers traités avec quelques-unes des peuplades
fauvages de l’Amérique , 8c nous croyons
devoir donner ici un échantillon de ces traités.
Au mois de mai 1782, la convention fuivante
fut conclue à Tarento par quelques peuplades fau-
y âges , avec le chevalier John Johnfton , furinten-
danc des affaires qui les concerne.
».Par la g race ^ de Dieu invincible, nous fix
nations & réfugiés loyaux, jurons par la haute
puiffance & fainteté de Dieu , par fon royaume,
par la lubftance des cieux , par le foleil, par la
lune, par les étoiles, par la terre, 8c par tout ce
qui.eft fous la terre , par les crânes & tous les
pericrânes chevelus de nos mères, par nos têtes,
& par toute la force de nos âmes 8c de nos corps,
par la mort du grand chevalier William Johnfton,
que toi notre frère & fon fils , chevalier John
Johnfton , qui lui fuccèdes dans la furintendance
de nos affaires , que nos nations dufient-elles être
détruites 8c anéanties au point qu’il ne refte de
nous que quatre ou cinq hommes au plus, nous
te défendrons , & tous ceu;x qui t’appartiendront
en la moindre choTe 5 que fi tu as befoin de nous
nous irons toujours avec toi. Si nous ne tenons
pas exa&ement la proraeffe que nous te.faifons,
alors que la juftice de Dieu tombe fur nos têtes ,
que fa vengeance nous détruife nous & notre
poftérité , qu’elle balaye tout ce qui nous appar-.
tient, & qu’elle en faffe un bloc de pierre ou
une maffe de terre, 'Sc que la terre puiffe s’en-
tr’ouvrir_& dévorer nos corps'& nos âmes. »
SAXE. Nous parlerons du cercle de la Haute-
Saxe 8c de celui de la Baffe-Sa*«, du duché de
Saxe 3 de l’éle&orat de Saxe , & des divers princes
de la“ maifon de &axe.
^ C ercle de l a H au t e -Sa x e . C e cercle touche
à ceux de Franconie, du Haut-Rhin & de la
Baffe-Saxe , à la mer Baltique, à la Pruffe & à
la Pologne , à la Siléfîe , à la Luface & à la
Bohême. Sa furface peut contenir dix-neuf cent
cinquante milles quarrés géographiques d ’A llemagne.
Les vingt-deux Etats que renferme ce cercle,
fo n t, à les prendre félon leur ordre : l’éledorat
de Saxe , celui de Brandebourg, Saxe-Weimar ,
Saxe-Êifenach, Saxe Cobourg, Saxe-Gotha, Saxe-
Altenbourg , Saxe-Querfurt, la Poméranie antérieure
, la Poméranie ultérieure 8c Camin , An-
halt, Quedlinbourg , Gernrode , Walkenried ,
Schw^arzebourg-Sondershaufen , Schwarzbourg-
Rudolftadt, ( par une tvanfadion de 1719 l’électeur
de Saxe promit fes bons offices aux deux
dernière*
s a x
dernières maifons, afin de procurer à chacune un
rang convenable à leur état de princes, à la première
affemblée circulaire ; > Mansfeld, Stolberg,
Barby , les comtes de Reufs , les comtes de
Schoenbourg. Voyei ces divers articles.
L ’éle&éur de Saxe a été de tout tems directeur
& prince convoquant de ce cercle î mais
fa maifon ayant embraffé la religiop catholique,
la maifon de Brandebourg jugea qu’il ne cônve-
noit point que la diredion d’un cercle entièrement
luthérien reftât fur le pied établi jufqu’a-
lors. On trouve dans le Traité fur le Droit Public
de Mo fe r , t. 2 3 , p. 167 <2.277, les articles dont
les maifons éledorales de Saxe 8c de Brandebourg
8c celle d’Anhalt convinrent entre elles
dans les conférences, tenues à cet égard en 1718.
La ville de Leipfîc eft celle de toute la Saxe où
le cerclées’eft affemblé le plus fouvent : il s’eft
affçmblé quelquefois à Francfort-fur-l’Oder & à
Juterbock. La chancellerie de ce cercle eft établie
à Drefde.
L’ état militaire de l’empire, ayant été fixé en
tems de paix à quarante mille hommes, l’année 1
1682 , il fut convenu que le cercle de la Haute-
Sa*« fourniroit deux mille fept cents fept hommes
d’infanterie, & treize cens vingt-deux hommes.de
cavalerie. C e cercle fut chargé d’un autre côté de
payer ‘à la caiffe d ’opérations trente - un mille
deux cents foixante-onze flo'r. cinquante huit kr.
pour fon contingent des trois cents mille florins ,
îomme fixée fur cet objet de dépenfe en 1707.
Sa taxe eft la même par conféquent que celle des
cercles de Bourgogne, de Suabe , de Weftphalie
& de la Baffe-Saxe , quoique le pays foit d’une j
étendue bien plus confîdérable.
Tous les membres qui compofent ce cercle
juivent la religion luthérienne, fi on en excepte
la maifon de l’éleéteur de Saxe, qui profeffe
l a . catholique. En vertu du traité de paix de
Weftphalie , ce cercle a le droit de nommer
huit affeffeurs à la chambre impériale : l’électorat
de Saxe en nomme d eu x, celui de Brandebourg
deux, & tous les membres de l’Etat
enfemble nomment les quatre autres. Les cercles
de la Haute & de la Baffe-Sa*« en nomment un
neuvième alternativement ; mais fur la nomination
de ces cinq derniers affeffeurs , il fut convenu
par les états fupérieurs , lors du recès de
l ’affemblée de 16^4 , que malgré les oppofitions
des comtes 8c des feigneurs, elle fe feroit par
tous les membres de l’état en général, & qu’on
©■ bferyeroit l’alternative des rangs & le nombre
des fuffrages j de forte que les maifons éleéïora-
les 8c -princières , jufqu’à celle d’Anhalt, en
nommeroient un chacune, en fuivant toujours
ce m,ême r p g 8c c.e même nombre de fuffrages ;
que les trois abbayes en défigneroient un enfem-
(Ecori* polit & diplomatique, Tom% IV*
S A X 169
b le , 8c que les comtes & les feigneurs pris collectivement
, en choifiroient un pareillement de
leur côté. Mais la nomination alternative du
neuvième affeffeur n’a point lieu , & celle des
huit autres eft réduite à deux feulement.
Les villes monétaires de la Haute-Saxe, font ,
d’après le règlement fait en 1 5 7 1 , Leipfic, Berlin
, Stettin & Saalfeld. La dernière affemblée
des états pour régler l’évaluation des efpèces ,
fut tenue à Francfort-fur-l’Oder en 1680.
Sa x e . ( C ercle de Basse- ) C e cercle touche
vers le nord à la mer Baltique & au duché
de Schlçfwig , dont la couronne de Danemarcjc
eft en poffeffion j vers le levant au cercle de la
Haute-Saxe, qui lui fert auffi de limite au midi,
en même-tems qu’ une partie du cercle du Rhin 5
& vers le couchant au cercle de Weftphalie ,
& en partie à la mer du nord. Son étendue eft
d’environ quatorze cents vingt milles quarrés géo-»
graphiques.
Les états du cercle, font :.Magdebourg , Brème
, Zelle , Grübenhagen, Calenberg, Wolfen-
b u tte l, Halberftadt, Mecklenbourg-Schwerin ,
Mecklenbourg - Guftro , Holftein , Glukftadt ,
Holftein-Gottorf, Hildesheim, Sâare-Lavenbourg,
l’évêché de Lubeck, la principauté de Schwerin ,
Ratzbourg, Blankenbourg , Ranzau , la ville impériale
de Lubeck , Goflar, Muhlhaufen, Nord-
. haufen, Hambourg & la ville impériale de Brème.
Voye^ çes divers articles.
Les ducs de Magdebourg & de Breme, font
les princes convoquans de ce cercle, 8c ils ont
le dire&oire alternativement d’une diète circulaire
à l’autre , avec l’adjonétion de l’aîné des
ducs régnans de Brunfwic , qui a toujours le
co-directoire. Les diètes ou affemblées circulaires
fe font prefque toutes tenues à Brunfwic ou
à Lunebourg. La dernière eft de 1682.
Sur les quarante mille hommes de troupes de
l’Empire , fixés pour l’état de paix ,'par le recès
de la diète de 1681 , le cercle de la Baffe-Saxe
fournit treize cents vingt - deux cavaliers , 8c
deux mille fept cents fept fantaffins , c’eft-à-
dire le même contingent que I celui de la
Haute -S a x e , de Bourgogne, de Suabe 8c de
| Weftphalie } il leur fut affimilé , lorfqu’ en 1707
l'on répartit les trois cents mille florins , pour la
.caiffe d’opérations , puifqu’ à leur inftar il fut
chargé de payer trente-un mille deux cents foixante
onze flor. cinquante-huit kr. 8c cinq deniers.
Plufieurs ducs de BrunfVic ont exercé l’office
de colonel de ce cercle.
Le cercle de Baffe - Saxe occupe , relativement
à la religion, le deuxième rang parmi les cercles
proteftans. Il fut décidé lors du traité de paix de
Weftphalie , qu’il préfenteroit quatre affeffeurs
Y