
■ H i hongrôîfe n’a pas en Tranfylvanie j enfin , il n’y a
que des Taxons qui foient bourgeois royaux.
L'empereur aCtuel, qui a fait des réformes, ou
fi Ton veut 3 des changemens dans chaque partie
de Tes états, a divifé la principauté de Tranfytvanie
en trois cercles ou grands diftriCts j favoir, celui
de Hermanftadt, coinpofé de cinq comitats ; celui
de Fagarafch , compofé de quatre comitats;
& celui de Claufenbourg, compofé de fept comitats
; 8c s'il n'a pas innové dans le régime intérieur,
la régence de Tranfytvanie elt adminiftrée au
nom du prince & des magnats , par les diètes,
la chancellerie, le gouvernement royal, la
chambre royale, les comtés hongrois 8c les ju-
TifdiCtions & corps de magiftrats lïcules &
Taxons.
i ° . Les diettes ou comices provinciaux. Te convoquent
par le prince , à Hermanftadt > 8c font
diftingués en haute & baffe tablé. ‘ A la haute
table, fiègent le grand gouvernement, les prélats,
comtes & barons. Un commiffaire royal y
préfide de la part du prince, 8c y expofe aux états,
les demandes qu'il a à leur faire. La même chqfe
a lieu à la table baffe, où confèrent enfemble fur
les intérêts publics , la table royale, les députés
des comtés hongrois & des jurifdiCtians des fi-
cules & des Taxons, dits bourgeois royaux.
La grande chancellerie qui expédie les édits
du prince, eft à Vienne y, & quant aux affaires
publiques, n'a aucune relation avec les chancelleries
de Hongrie 8c d'Autriche.
3°. Le grand gouvernement qui liège à Hermanftadt,
connoît, au nom du prince, des affaires
publiques civiles & eccléfiaftiques : il a à
fa tête , un gouverneur , aflifté^ie plufieurs côn-
feillers d’entre les trois nations & d’entre les catholiques,
les réformés & les luthériens.
4°. La chambre du grand prince, ou chambre
des comptes 8c des domaines fe divife en chambre
rôyalé de Tranfylvanie, & en chambre des mines.
La première, qui a fon.préfident,-* liège à Hermanftadt
j l'autre, à Abrug-Banya.
5®. La nation hongroife, en Tranfytvanie, eft
comme en Hongrie, divifée en comtés 8c deux
diftriCts : elle a Ton comte, Ton. vicomte, Tes
juges nobles, Tes affeffeürs inférieurs, 8c Tes af-
femblées des nobles. Lesficules foiar partagés en
fept grandes jurifdiCtrons«, qui .ont chacune leur
juge:,1 8c ceux - ci font fubôrdonnés à un comte.
Cette dignité, ci-devant affectée aux waivodes,
eft aujourd'hui réfervée au prince, dont les comtes,
..qu'il: nomme à cet effet,.tiennent la place. La
nation Taxon ne, diftribuée en, neuf -grandes jurif-
d ir ion s 8c deux diftriCts , reffortit d-’un comte de
ja nation faxonne, & de juges civils & magiftrats
•royaux, i l . . . . . . . •
Revenus, troupes•
Les revenus qui proviennent des impôts, des
péages, des métaux 8c minéraux , du Tel foflile ,
des domaines royaux 8c des confifcations , Te
lèvent par les chambres»publiques. Autrefois la
Tranfylvalnie pouvoit mettre fur pied de quatre-
vingt à quatre-vingt-dix. mil le hommes ; actuellement
il n'y a que lîx régimens de troupes réglées
pour la défenfe du pays , 8c que commande un
général en chef. On y leva en 1761 , cinq régimens
d'infanterie, un régiment de dragons , Sc
un autre de chevaux-légers de milice nationale. ?
L'adminiftration de la juftice en matière civile,
Te fait au nom du prince, par les juûices inférieures.
8c Tupérieures de chacune des trois natipns. Dans
les villes libres 8c royales des Taxons, le juge
c iv il, & enfuite le confeil, connoît des califes
entre les bourgeois : de-là on peut appeller à la
diète des villes , à laquelle un comte de la nation
eft prépofé par le prince, 8c en dernière inftance ,
à la table royale. Dans les comtés des hongrois y
les gentilshommes reffortiffent des juges nobles ,
8c enfuite de toute la nobleffe du comté : les apr
pels fe portent de même à la table royale. Quant
aux jurifdidtions desdicules, qui ont leurs coutumes
8c privilèges particuliers , les juges royaux
ou les pro - préteurs, jugent eux - mêmes, ou ,
dans les cas douteux, ils portent l’affaire au comte
8c de-là à la table royale, qui eft compofée d'un
préfîdent, de protonotaires, 8cd'affeffeurs. Quoique
ce Toit le tribunal fuprême, les affaires dou-
teufes font portées de-là au gouvernement, 8c en-
fuite à la cour royale. En matière eccléfiaftique j
les affaires paffent du tribunal de l ’évêque de
Tranfylvanie, à l'archevêque métropolitain, au
nom du pape & en cour de Rome.
La Tranfylvanie Te partage d'après le ftyle de
la chancellerie, en pays des hongrois , pays des
ficales , pays, des Taxons , & en terres du fife
( loca taxalia vel ffealia. )
Un journal politique difoit dernièrement que
l’empereur venoit d'établir tins banque de prêt 8c
d'efeompte , & qu'il a déterminé de la manière
Tuivante les conditions des prêts & ®| Tefcompte.
Cette banque prêtera, i° . des fonds à quatre
pour cent aux propriétaires de terres Sc immeubles,
dans les, états héréditaires en Allemagne , 8c à
cinq pour cent à ceux dans la Hongrie, la G,al-
licie 8c la Tranfylvanie y 20. des fonds à deux
pour cent par mois aux fabricans 8ç commer-
çans fur des marchandifes en bon état 5 3°. elfe
efcomptera à deux pour cent par mois de bonnes
lettres - de - change 5 40. elle prêtera des fonds à
deux pour cent par mois fur des effets précieux,
ayant la valeur de mille florins 8c a,u-deffus ;
elle prendra en dépôt des fonds ou autres çhofes ;
& elle fe chargera, de négocier, des fommçs
d'argen;
d'argent lur des biens-fonds fitués dans les états
de l'empereur.
Il eft difficile de croire qu'une banque établie
dans les domaines de la maifon d' Autriche Toit
autorifée à prêter ou efeompter a vingt-quatre
pour cent par année : 8c n’ayant pas des notions
précifes fur cet o b je t, nous ne pouvons rien dite
de plus.
Voyei les‘articles A u tr ich e , Bohême , H o n grie
, 8c les articles particuliers des divers domaines
de la maifon d'Autriche.
TR A S P , feigneurie immédiate d'Allemagne 5 ,
elle appartient aux princes de Dietrichftein.
Le château de Trafp eft une fortereffe qui défend
l'entrée du Tyrol. 11 eft fitue dans la vallée
d'Engadein, 8c muni d'une petite garnifon au tri
chienne. En 123,3, Swiger de Reichenberg le
vendit à Ménard , comte du T y r o l, 8c quoique
dans la fuite différentes familles l'euffent pqfledé
à titre d'engagement, le domaine direCt en eft
toujouvs demeuré aux princes du. Tyrol. L empereur
Léopold donna çette petite Seigneurie avec
toute fupèriorité territoriale au prince Ferdinand-.
Jofeph de Dietrichftein en 1686 , qui en vertu de
cette donation fut introduit à la diette , où U prit
voix 8c féarice dans le collège des princes. Cette
entrée avoir déjà eu lieu provifionnellenrent. dans
la perfonne de Maximilien de Dietrichftein, eleve
en 1631 par l'empereur Ferdinand II au rang de
prince du St--Empire j<,on etoit perfuade alors
qu'il aequéreroit des terres immédiates. Le prince
Ferdinand offrit dans la même aminée. 1686 une
contribution annuelle de foixante-feiz.e florins-;
mais il paroît que pour ce qui concerne les con-,
tributions au tféfor de l’Empire, la maifon prin-
cière de Dietrichftein eft repréfentée aujourd'hui
par les archiducs d’Autriche en leur qualité de
comtes-princes du Tyrol ; 8c il „y^adieu de croire
que le prince de Dietrichftein n'eft plus en pof-
fefîion d elà fupèriorité territoriale lur cette feigneurie.
Elle paie pour l’entretien de là chambre
impériale une taxe dé quarante-neuf rixd. foixante
kr. par terme.
T R A V A IL . Dans l’économie politique on
donne le nom de travail à Tindultrié de 1 homme
appliquée fur la terre 8c fur la mer , ou fur quelque
production de la nature. Comme le travail eft la
principale fource de la richeffe des nations 8c
de la propriété des états , nous nous permettrons
ici des détails fur les différentes efpèces -de travaux
, fur la divifiôn du travail , qui donne tarait
d'aCtivité aux progrès des arts 8c de Tinduftriè,
8c fur les faiaires du travail, dont la théorie tient
aux plus grandes queftionS de l'économie poli-
aique.
Des différentes efpéces de travaux.
Il y a une efpèce de travail qui ajoute a la
valeur de la,choie fur laquelle il fe porte ,, 8c «ne
autre efpèce qui n’a pas un pareil effet. Comme
le premier produit une valeur , on peut 1 appelle*
productifs 8c par la raifon contraire, le fécond
peut être appelle non-produCtif ( 0 - Ainlï 1 e travail
de l'ouvrier d’une manufacture ajoute en general
à la valeur de,s matières fur lefquelles il opère,
celle de fa propre fubfiftance & du profit de fon
maître j au contraire, le travail dun domeftique
ne donne de la valeur à rien. Quoique le falaire
de l’ouvrier d’une fabrique lui foit avance par le
propriétaire de la maniifaCture , dans, le tond il
ine lui coûte rien , parce'que le propriétaire re->
trouve ce fa lai te avec un bénéfice dans la valeur
ajoutée à la matière fur laquelle a travaille 1 ouviier.
Mais la fubfiftance d'un domeftique n eft jamais
rendue à fon maître. Un homme s enrichit en
employant une multitude d'ouvriers ; il s appauvrit
en nourriffant une multitude de domeitiques.,
Cependant le travail des derniers a fa valetu ,
8c mérite fa récompenfe auÛi-bien que celui des
premiers- Mais le travail du manufacturier fe fixe
Sc fe réali fe dans une chofe particulière ou une.
.marchandife vénale, qui dure au moins quelque
tems après que le travail eft paffé. Le travail d un
; domeftique , au contraire-, ne laiffe gueres aptes
lui une valeur avec laquelle on pume acheter
enfuite une quantité de fervice.
l e travail de quelques-uns des ordres de la
fociSé les plus -refpeCtables eft comme celui des
domeftiques ; il ne produit aucune valeur. Le fou-
verain , par exemple , avec tou- les officiers de
juftice 8c de guerre qui fervent fous lu i , tous
ceux qui compofent les armees de terre 8c de
mer , font des ouvriers qui ne produifent rien.
Ils font les ferviteurs ou domeftiques du public,
; 8c font nourris 8c entretenus par une partie du
produit annuel de l ’induftrie des autres. Leur
fervice, queîqù'honorable, quelque utile , quelque
néceffaire qu'il fo it , ne produit rien qu'on puiffe
échanger contre, une égale quantité de fervice.
La proteCtiôn , la sûreté 8c la défenfe que^la république
tire cette.année de leur travail, n'ache-
tera pas fa proteflion, fa surete & fa defenfe
.pour l'année prochaine. ■ On peut ranger dans la
même claffe quelques-unes des profeffiôns les plus
graves 81 les plus importantes, ainfi que quelques-
«Snesdes'plus.frivoles; les eccléfiaftiques, les gens
de lo i , les médecins, les gens de lettres de toute
|efpèce ; les comédiens , les bouffons , les muj
) Les éconotuiftes ont employé cés mots dans uu .lens dJlièrent.
01'con, polit. & diplomatique, Tçm, •
A a à a